Sur les vingt-cinq témoins, nous en avons donc choisi dix-sept sans emploi et huit en emploi dont une, en congé de longue maladie, qui sera licenciée peu de temps après la prestation d'orientation. Nous avons formalisé leur situation en regard de l'emploi par le tableau 2 ci-dessous qui appelle quelques remarques.
On retrouve donc ici les caractéristiques du public de la MIFE, constitué, pour les demandeurs d’emploi, soit de sujets majoritairement au chômage depuis moins d'un an, soit de chômeurs de longue durée, ayant suffisamment de ressources internes pour s'engager dans une démarche autonome d'élaboration de projet et, d'autre part, des salariés, d’âge, d’expérience et d’intentions différentes. En effet, sur les seize personnes au chômage, dix le sont depuis moins d'un an et ont manifesté, par leur recherche d'orientation, une volonté de prise en charge personnelle ; six sont inscrits à l'ANPE depuis moins de 6 mois (Margaux, Mélanie, Cathy, Brigitte, Léa, Sonia), et les deux autres (Daniel et Alain), sont venus à la MIFE dans le cadre d'une session d'orientation approfondie. Les deux personnes à la recherche d'emploi depuis plus d'un an (Paul et Liliane), qui étaient en situation de responsabilité professionnelle, ont manifesté une grande autonomie dans leur recherche d'emploi. Parmi les quatre au chômage depuis plus de deux ans, Jacques, intégré dans une association de réinsertion, bénéficie d'un accompagnement social, Gérard, cadre d'entreprise, a pu sans doute surmonter personnellement son exclusion professionnelle, puisqu'il est venu à la MIFE avec une idée précise de projet, alors que Jeanne et Sarah semblent avoir eu plus de difficultés pour supporter l'épreuve du chômage.
| Situation | Personnes |
| Sans emploi | |
| moins de 1 an de chômage |
Margaux (1), Mélanie** (2), Claire (3), Cathy (4), Pauline (7), Daniel (8), Brigitte*** (11), Alain (17) Léa (12), Sonia* (16) * interruption 4 ans pour enfants ** Mélanie, qui était déjà menacée de chômage 18 mois avant, s'était engagée dans un congé formation *** interruption 4 ans pour enfants et rupture conjugale |
| 1 an à 2 ans | Paul (14), Liliane (15) |
| plus de 2 ans | Jeanne (5), Jacques* (6), Sarah **(9), Gérard*** (10) * inséré pendant 5 ans dans une association de réinsertion ** temps entrecoupé de période de stages, d'emploi CDD etc.. *** cadre au chômage |
| Sans emploi / Études Nathalie (13) |
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| En emploi / Congé longue maladie Judith (18) |
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| En emploi | |
| Expérience 0 à 5 ans | Géraldine (20), Fanny*(21), Estelle (23), * en plus de 16 ans collaboratrice d'artisan |
| Expérience 6 à 10 ans | Mathilde (22) |
| Expérience 11 à 15 ans | Marc (19), Mathieu (25) |
| Expérience 16 et plus | Antoine (24) |
Deux personnes qui se trouvent à la marge des deux catégories "sans emploi" et "en emploi", sont également représentatives du public de la MIFE : Nathalie, étudiante en rupture d'études, fait partie de la catégorie "sans emploi", tout en n'étant pas inscrite à l'ANPE, et Judith, salariée en congé de longue maladie, qui, du fait d'un problème de santé, doit envisager une reconversion sans relever encore du public dit "handicapé", pour lequel des mesures particulières sont mises en place 754 .
Les sept personnes en emploi effectif se répartissent assez également selon la durée d'expérience professionnelle, hormis la première tranche, dans laquelle nous avons placé Fanny, malgré sa longue expérience antérieure, au statut plus flou, d'épouse-collaboratrice d'artisan, mais totalement extérieure à son activité actuelle. Au vu de notre public témoin, on peut constater que les salariés s'engagent dans une démarche d'orientation professionnelle à tout moment de leur carrière, avec une limite due à l'âge (45 ans) 755 .
Judith, qui sera licenciée peu après être venue en orientation à la MIFE, va d'ailleurs entrer dans le cadre des "sans emploi", avec l'obtention récente d'un statut d'handicapé "invalidité 1ère catégorie", qu'elle n'aurait pas accepté au début de sa démarche d'orientation.
Même si les statistiques globales de la MIFE ne nous permettent pas d'avoir des indications précises sur les personnes "en emploi" de plus de 45 ans, celles qui viennent à la MIFE semblent relever davantage de la catégorie des demandeurs d'emploi que de celle des salariés.