Dans un premier temps, nous analyserons la prestation d'orientation sous l’aspect formel du nombre d'entretiens et des outils mobilisés. Ce que nous entendons par « entretiens » dans ce décompte est à comprendre en terme de rencontre, composée pour certains d’un entretien et d’un ou plusieurs modules d’orientation 756 .
Pour la plupart des personnes, la phase de suivi a été réalisée au moyen de contacts téléphoniques, non répertoriés en termes d’entretien-rencontre.
Le nombre d'entretiens-rencontres
Si le premier dure systématiquement une heure, la durée des suivants peut varier entre une et six heures, en fonction des outils utilisés et du suivi réalisé. On remarque que ce nombre varie de un à plus de six, voire douze, sur une période étalée entre un jour et plusieurs années. Le tableau ci-dessous permet de visualiser le nombre d'entretiens suivis par chaque personne.
Nombre d'entretiens | Nombre de personnes | Identification des personnes |
1 | 1 | Antoine (24) |
2 | 12 | Margaux (1), Gérard (10), Léa (12), Nathalie (13), Sonia (16), Judith (18), Marc (19), Géraldine (20), Fanny (21), Mathilde (22), Estelle (23), Mathieu (25) |
3 | 5 | Claire (3), Cathy (4), Paul (14), Liliane (15), Alain (17) |
4 | 4 | Pauline (7), Daniel (8) |
5 et 6 | 3 | Jeanne (5), Jacques (6), Brigitte (11) |
7 et plus (sur plusieurs années) |
2 |
Mélanie (2), Sarah (9) |
Deux entretiens-rencontres semblent constituer une pratique courante, puisque douze personnes sur les vingt-cinq en ont bénéficié. Ces chiffres sont à confronter avec un autre résultat, celui de l'élaboration de projet. Rappelons qu’avec ce groupe de témoins, choisi à un instant donné, nous disposons d'une sorte de photographie instantanée de la pratique d'orientation de la MIFE. Certains ont achevé leur travail d'élaboration et mis en œuvre leur projet ; pour d'autres, ce n’est pas terminé. La confrontation de ces données avec tableau 1 mentionnant l’élaboration de projet, permet de dire que le résultat de ce travail n'est pas dépendant de la quantité des entretiens puisque, pour certains, un à deux entretiens ont été suffisants. On peut émettre l'hypothèse que le résultat dépendra soit de la personne elle-même et de sa propre dynamique, soit de l'impact de la relation d'orientation sur son élaboration.
Si, pour Antoine, un seul entretien a suffi pour se lancer dans la première phase, pour Sarah, qui est souvent revenue "à la case départ" après des démarches infructueuses auprès d'organismes de formation ou d'employeurs, de nombreux entretiens ont été nécessaires avant d'aboutir à une solution concrète. On peut s'interroger d'ailleurs sur le type de prestation dont Antoine a bénéficié, qui s'apparente plus à un entretien d'information, mais nous avons jugé utile de l'inclure dans notre groupe de témoins car il est aussi représentatif des besoins du public de la MIFE, composé de personnes autonomes dans l'élaboration de leur projet mais pour qui l'appui informatif facilite "éducativement" la démarche. En effet, Antoine a reconnu que le fait d'avoir obtenu les documents "Validation des acquis", d'avoir pu les approfondir, a renforcé ses convictions, facilité la réalisation de son projet et les démarches auprès de l'organisme. On peut penser aussi qu'il aurait certainement pris contact avec l'organisme même s'il n'était pas passé par la MIFE, mais, avec ce travail d'explicitation de la conseillère, il a pu, en anticipant l'entrée dans la démarche de validation des acquis, renforcer sa motivation et sa conviction et ainsi se diriger avec assurance dans cette voie.
Utilisation d'outils dans le cadre de l'EMOP
On peut également définir les étapes d'élaboration de projet professionnel en fonction des outils utilisés à l'intérieur de la pratique MIFE, selon les phases de l'EMOP, et à l'extérieur de la MIFE, au travers d'autres outils. Vingt-quatre personnes sur vingt-cinq ont utilisé les modules d'orientation dans le cadre de l'EMOP. Comme nous l'avons vu, seul Antoine n'en a pas utilisé. Nous avons visualisé l'utilisation des outils d'orientation dans le tableau 4 suivant, en indiquant le degré de satisfaction mentionné par les personnes lors des interviews.
De tous les outils, « Choix » est le plus pratiqué par les conseillères, qui l'ont fait passer à dix-huit personnes sur vingt-cinq. L'appui à la recherche d'emploi vient immédiatement après, avec quinze bénéficiaires, soulignant ainsi la dimension d’accompagnement vers l’emploi développée par la MIFE. La méthode "Autobiographie raisonnée" et le Centre de gravité professionnelle viennent loin derrière, avec seulement trois utilisateurs. Enfin, deux outils semblent sous-utilisés : le blason et Balise. Ces différences s'expliquent par différents facteurs, objectifs et subjectifs.
Outils utilisés | Nombre de personnes | Identification des personnes |
Choix |
18 Satisfaction : 6 Satisfact. moyenne : 8 Insatisfaction : 5 |
Mélanie (2), Claire (3), Cathy (4), Jeanne (5), Jacques (6), Pauline (7), Daniel (8), Sarah (9), Léa (12), Nathalie (13), Liliane (15), Alain (17), Judith (18), Marc (19), Géraldine (20), Fanny (21), Estelle (23), Mathieu (25) dont : Satisfaction : (3), (5), (6), (17), (20), (23) Satisfaction moyenne : (4), (7), (8), (9), (13), (19), (21), (25) Insatisfaction : (2), (12), (15), (18), (23) * 757 |
Curriculum Vitæ |
15 |
Mélanie (2), Claire (3), Cathy (4), Jeanne (5), Jacques (6), Pauline (7), Daniel (8), Sarah (9), Gérard (10), Brigitte (11), Paul (14), Sonia (16), Alain (17), Mathilde (22), Estelle (23) |
Autobiographie raisonnée | 3 | Sarah (9), Léa (12), Liliane (15) satisfaction exprimée générale |
CGP | 3 | Margaux (1), Mélanie (2), Sarah (9) |
Blason | 1 | Léa (12) |
Balise | 1 | Paul (14) |
Choixsemble privilégié parce qu'il permet, comme on l'a vu plus haut, tout autant une exploration de soi que des filières professionnelles, et facilite la synthèse par une sélection immédiate de métiers. Sur les quatre conseillères de la MIFE, trois ont été formées à l'utilisation de cet outil qui, par la médiation de l'ordinateur, recueille tout autant l'adhésion des personnes à qui il est proposé et qui ne le refusent quasiment jamais, que la faveur des conseillères, qui apprécient de l'utiliser. En effet, l'outil informatique facilite et enrichit le travail d'exploration, en apportant des données objectives sur les filières professionnelles. De plus, par son caractère interactif, il est attractif, donnant aux personnes le sentiment de prendre en main leur recherche et il a la faveur des conseillères qui se sentent elles-mêmes "accompagnées" dans l'appui qu'elles donnent. La relation de face à face est très souvent intense et l'utilisation de l'outil informatique favorise une relation de côte à côte, dans laquelle la conseillère suit le travail de la personne consultante, toutes les deux étant assises face à l'ordinateur.
L'appui à la recherche d'emploi, caractérisé principalement par une aide à la rédaction du curriculum vitæ 758 , est très fréquemment utilisé au cours des entretiens, ce qui s'explique par la finalité d'emploi de la prestation d'orientation. En effet, les personnes viennent à la MIFE pour réfléchir sur leur situation et leur avenir professionnels 759 . Si la plupart savent aujourd'hui rédiger leur « CV », elles ont souvent besoin d'un accompagnement pour apporter des corrections et des compléments et ainsi, optimiser la présentation d'un document aujourd'hui indispensable et répondant à des normes précises. Nous plaçons l'appui à la recherche parmi les outils d'orientation, non seulement pour sa finalité d'emploi, mais aussi parce qu'il enrichit le travail d'exploration de soi, par une valorisation de l'activité passée et de l'expérience. C'est ce que Mathilde a exprimé :"Un point très important, c'est que j'avais marqué "assistante de direction", quelque chose comme ça, et ... c'était la notion que je me sous-estimais, et c'était important pour moi de prendre conscience que .. bon, je n'étais pas si bête et que je pouvais prétendre à un peu plus, que je pouvais me valoriser un peu plus" . Estelle a également précisé :" J'avais apporté mon CV et le fait d'exposer certaines choses, parce que moi, mon CV, je le trouvais banal, je voyais pas ce que j'avais fait et c'est vrai que la conseillère m'a fait mettre le doigt sur certaines choses, elle m'a dit "mais ça, moi, je vois une personne comme ça, une personne comme ça", et c'est vrai, je me suis dit "finalement mon CV, il est pas si nul que ça", et quelque part, ça m'a redonné confiance en moi, ce dont j'avais beaucoup besoin. Et c'est vrai qu'elle a réussi à montrer les points forts quand même de ma candidature".
Elle acquiesce à la reformulation que nous avons exprimée pendant l'interview, c'est-à-dire que tout était écrit dans le curriculum vitæ mais, dans sa propre lecture, elle ne se rendait pas compte de ses qualités. C'est à travers le regard de la conseillère, que ses qualités lui ont été révélées. La jeune femme donne elle-même une explication à ce phénomène : "je pense qu'on se connaît trop bien et je pense qu'on n'arrive pas à être objectif, par rapport à soi et c'est vrai qu'on a besoin, de temps en temps, qu'on nous mette le doigt dessus, aussi bien quand c'est positif que quand c'est négatif. D'où l'importance après, dans la présentation du CV, pour mettre en valeur les choses qu'il y a à mettre en valeur."
D'après le tableau, la méthode "autobiographie raisonnée" semble peu utilisée en tant que telle 760 . Cependant, comme on l'a vu précédemment, la pratique de l'entretien de la MIFE est imprégnée de cette méthode, qui permet la prise en compte et la valorisation des "à côtés" de l'expérience professionnelle que sont les activités culturelles et sociales et sur lesquels le projet peut se construire.
Le Blason comme le Centre de gravité professionnelle semblent moins bénéficier des faveurs des conseillères, qui leur préfèrent la plus grande exhaustivité de Choix. Ils sont cependant appréciés par les utilisateurs pour leur légèreté et leur aspect ludique 761 . En effet, du fait de leurs bases déclaratives, ils ne sont jamais en contradiction avec les représentations que les personnes ont d'elles-mêmes.
Au moment de notre évaluation, l'outil d'information et d'orientation vers la création d'activité, Balise, acquis en 1997, n'était pas encore très exploité dans la pratique d'orientation de la MIFE. Paul en a bénéficié, alors qu'il envisageait de se lancer dans la création d'une activité commerciale, mais il a abandonné cette piste, en prenant conscience, dans sa démarche d'exploration, que cette idée de projet n'était pas viable pour lui et sa famille et résultait davantage d'une souffrance personnelle liée à son licenciement que d'un véritable désir : "je n'ai plus l'envie de créer une entreprise, parce que, bon, cette envie de créer une entreprise, je crois que c'était plutôt une idée que j'avais par rapport au pouvoir et à l'autonomie, bon, en me disant, "je vais investir, ça sera mes affaires et il y aura plus personne qui viendra m'embêter", et donc c'est un peu une fuite ...je voulais acheter un moment un commerce, c'est vrai que c'est des pistes que j'ai bien pu voir avec la MIFE, avec BALISE et puis aussi avec la conseillère ; ...J'avais des pistes pour acheter un bureau de tabac, et puis en fait, finalement, ça m'a permis de rencontrer des gens qui venaient de faire l'opération et de me dire "non" et j'ai approfondi tous ces trucs là et c'est vrai que maintenant dans le commerce je me serais ennuyé à mourir. Mais je me disais "il faut parer au plus pressé, pour la famille, pour gagner des sous et tout ça", je pense que je me serais cassé la figure".
Utilisation d'outils complémentaires en dehors de la MIFE
Pour la moitié de notre groupe, il y a eu utilisation complémentaire d'outils d'orientation auprès d'autres structures avec, pour la plupart, des effets positifs sur le travail d'élaboration de projet. Rappelons que cinq personnes ont bénéficié d'un bilan de compétences ou d’un positionnement professionnel avant ou pendant la prestation de la MIFE : Jacques et Sarah au CIBC, et Margaux, Mélanie, Paul, avec un organisme, dans le cadre de la convention de conversion qu'ils ont signée lors de leur licenciement. Mathieu avait suivi une session d'orientation approfondie organisée par l'ANPE lors d'une précédente période de chômage en 1992, mais sans résultat significatif. Il n'a pas apprécié la dimension de groupe où "on perd énormément de temps à écouter ce que chacun dit". Brigitte a effectué le même type de session tout en fréquentant la MIFE, tandis que Daniel et Alain sont venus lors d'une SOA qui se déroulait à proximité.
Les avis divergent sur l'impact de ces prestations complémentaires. On peut souligner cependant un rapport d'efficacité plus grand quand il y a concertation ou du moins information réciproque entre les opérateurs, ce qui est loin d'être systématique dans les pratiques des structures. Pour Jacques, la démarche de bilan s'est révélée utile dans l’élaboration de son projet de reconversion dans le social, sans se concrétiser toutefois sur le choix de la filière moniteur-éducateur, ce qu'il a réalisé à la MIFE. Pour Margaux, Daniel, Paul et Alain, elle a contribué à la dynamique de projet en attestant l'idée préalable et l’on peut dire que la prestation de la MIFE a ajouté une confirmation définitive. Brigitte a découvert son goût pour le métier de vendeuse-décoratrice pendant la SOA. Enfin, pour Sarah et Mélanie, elle ne semble pas avoir laissé des traces dans leur mémoire, ce qui peut faire douter de son efficacité. Léa a également bénéficié d'une session d'orientation à l'ANPE dans la foulée de la prestation MIFE, mais sans en retirer d'effet supplémentaire puisque son projet était clairement élaboré.
Mathieu, qui était venu pour vérifier son idée de projet pour le métier de formateur, n'a pas senti qu'il pouvait aller plus loin dans l'investigation personnelle avec la conseillère et a opté pour un bilan de compétences, espérant et doutant en même temps que cette prestation lui apporte une réponse plus définitive et "déclenche" quelque chose en lui.On pourrait penser qu'il y a, de la part de Mathieu, une "consommation" d'outils pour se convaincre d'une direction qu'il pressent bien mais qu'il ne parvient pas à affirmer haut et fort, attendant peut-être que quelqu'un le dise à sa place. En effet au cours de l'entretien-interview, il nous a semblé entendre l'expression d'un projet plus précis, qu'il n'a pas souligné comme tel : "je me dis continue, essaye plutôt de chercher un travail qui allie un peu le technique .. de trouver un produit qui t'intéresse .. avec du relationnel". Sonia a souhaité également entreprendre cette démarche, comme elle dit ,"pour voir où j'en suis .. même si je n'aime pas les cadres .. les trucs trop figés, mais quelque chose qui permettrait une comparaison avec ailleurs", exprimant le désir de se confronter avec les normes d'une évaluation extérieure.
À travers ces exemples, on peut souligner la complexité de toute démarche d'orientation professionnelle, qui doit s’adapter au rythme de chacun mais dépend aussi de la diversité des outils et des lieux d'orientation qui se sont développés depuis une quinzaine d'années. Il est vrai que les lois de décentralisation ont donné lieu à un double mouvement, d'une part de déconcentration des appareils d'état et, d'autre part, de régionalisation, multipliant ainsi les dispositifs, mais sans véritable concertation. Jacques résume bien cette évolution : "je me suis aperçu qu'autour de personnes comme moi, qui sont soit demandeurs d'emploi ou qui font des petits métiers, qui sont en instance de bouger, il s'est construit énormément d'associations. Il y a un émiettement ... et j'ai l'impression qu'il n'y a pas tellement de lien entre ça. Quelqu'un qui n'est pas prêt à ça, et bien il pète les plombs !". Cependant, cette pluralité n'est pas toujours un objet de critique quand les personnes ont pu apprécier la spécificité des structures et des méthodes. Mais l'absence de concertation et le cloisonnement des pratiques d'orientation engendrent souvent une redondance dans les procédures, qui peut, dans le meilleur des cas, confirmer le projet et renforcer la personne dans sa motivation mais, plus négativement, être source de répétitions, voire de trouble, constituant une perte de temps pour les opérateurs comme pour les bénéficiaires, avec parfois des réponses contradictoires, au détriment de la personne-consultante. On peut voir là un certain paradoxe des pratiques actuelles d'orientation, qui, bien qu'ayant le souci d'apporter une réponse adaptée à chacun, génèrent parfois des démarches superflues, entraînant une déperdition d'énergie et un coût social non négligeable. Le rapport Lindeperg, publié fin 1999, dont les propositions devraient être reprises dans la future loi de réforme de la formation professionnelle, préconise, entre autres, la construction des parcours professionnels dans une plus grande cohérence opérationnelle entre structures. En Rhône-Alpes, l’État et le Conseil régional ont adopté ces conclusions en inscrivant dans le contrat de plan 2001-2006 la mise en œuvre du projet Pôle Rhône-Alpes de l’Orientation (PRAO), favorisant la cohérence par la concertation entre les structures 762 .
Les entretiens de suivi
Ils constituent une relation d’accompagnement dans les démarches, proposée systématiquement en fin d’entretien ou au cours des mois qui suivent. Ces entretiens répondent aux besoins de chacun et sont donc variables en nombre et en fréquence. Si les conseillères laissent toujours la possibilité d'une rencontre complémentaire, celle-ci n'est pas toujours sollicitée. La démarche de suivi est difficile à évaluer, tant elle est dépendante de l'attitude et de la situation personnelle de chacun et de la disponibilité de la conseillère qui, selon l'intensité de l'accueil, aura le temps ou non de réaliser des relances. Ces entretiens de suivi sont complétés par des contacts téléphoniques ou épistolaires en fonction des informations transmises par la conseillère. Quinze personnes ont bénéficié d'entretiens de suivi, étalés sur des périodes plus ou moins longues selon les situations, allant de quelques jours à plusieurs mois. Certains se sont déclarés satisfaits, d'autres ont émis le souhait d'être relancés plus systématiquement par la MIFE, ou que le suivi soit plus systématique 763 . C'est le cas de Claire, de Mathilde. Brigitte a également apprécié "les petits mots dans la boîte", qui lui apportaient des informations complémentaires, alors que Mélanie a souffert de ne pas être suffisamment accompagnée dans son stage en entreprise. Les dix qui, au moment de notre entretien-interviews, n'avaient pas bénéficié de ces entretiens de suivi n’en ont pas ressenti le besoin, à moins qu’elles l’aient sollicité après notre rencontre 764 .
C’est le cas de Léa, qui pour la deuxième rencontre a passé la journée à la MIFE, avec une synthèse de l’autobiographie raisonnée passée la première fois, la passation des modules Choix,, Blason et une synthèse finale.
Pour Estelle, le test Choix comporte à la fois des aspects positifs et négatifs, ce qui fait porter son avis dans les deux groupes, les satisfaits et les insatisfaits.
Si la rédaction du CV en est la composante principale, l'appui à la recherche d'emploi se définit aussi, selon les besoins, par la transmission d'informations sur les entreprises locales, l'accès aux offres d'emploi sur Internet, l'utilisation du carnet d'adresses de la MIFE etc.
Deux personnes salariées ont bénéficié de cet appui dans le cadre de leur recherche d'emploi : Mathilde, dans sa toute première démarche de recherche alors qu'elle était encore salariée dans la région parisienne ; Estelle, pour préparer son projet de mobilité professionnelle.
On peut regretter que cet outil ne soit pas suffisamment proposé, mais on a pu constater aussi que, même proposé, il n'obtient pas toujours l'aval des personnes consultantes, plus attirées par l'outil informatique Choix, dont le matériau est plus explicite, plus tangible et peut-être moins directement impliquant.
L'expérience nous a montré que le blason est plus difficile à proposer en entretien individuel, alors qu'il est mieux accepté dans les ateliers collectifs d'orientation.
Cf. Gérard LINDEPERG, Les acteurs de la formation professionnelle, pour une nouvelle donne, Rapport au Premier Ministre, Assemblée Nationale, Septembre 1999, 350 p. ; Fabienne LEVY, « L’orientation professionnelle en Rhône-Alpes, de nouvelles perspectives » ; Christian VILLE, « Le pôle Rhône-Alpes de l’Orientation (PRAO) », in Guidance Savoie, n°54, Novembre 2000, pp. 9-15.
Nous avons ainsi remarqué que pour certains, il serait nécessaire que le suivi vienne de l'initiative des conseillères, non pas pour ajouter encore de l'assistance mais pour les redynamiser quand une situation perdurant de chômage et d'inactivité les marginalise progressivement, leur faisant perdre confiance en eux.
Gérard, Léa et Liliane, engagés dans la phase de concrétisation de leur projet, c'est-à-dire la recherche d'emploi, n'ont pas ressenti le besoin de ce suivi. Judith a, semble-t-il, été satisfaite de ce qu'elle a découvert pendant la prestation ; elle pourrait revenir pour approfondir son idée d'écrivain public. Nathalie a déclaré surseoir la réflexion à ses examens. À Sonia, pourrait être proposée une autobiographie raisonnée, dans le cas où elle ne se déciderait pas pour un bilan de compétences. Marc aurait besoin de poursuivre la phase d'exploration, notamment par rapport aux possibilités que pourrait offrir sa propre situation de travail dans une entreprise à fort potentiel d'emploi. Géraldine, qui attend les résultats de son concours d'entrée à l'école d'aide-soignante, pourrait avoir besoin de refaire le point, après avoir expérimenté la réduction de son temps de travail. Mathilde a souhaité passer le test Choix pour compléter son exploration. Enfin, Mathieu s'est engagé dans une démarche de bilan extérieur à la MIFE.