3.2.2. La narration : diégèsis.

Elle est une manière d'exposer des faits. Dans les textes du Que sais-je ? on constate qu'elle est concise, claire et plausible. On remarque aussi qu'il n'y a rien d'inutile dans l'exposé du texte scientifique du Traité , ainsi que dans le Manuel didactique de la vulgarisation de la transposition didactique. Car même les images qui y sont produites deviennent un support de transmission du sens de l'expérimentation. La seule différence qu'on peut relever, est que dans le Manuel qui donnera lieu plus tard au Traité , la discussion est serrée entre divers courants philosophiques. Le débat discursif que mène l'auteur avec des courants de pensée comme le rationalisme, l'empirisme, la Gestalttéorie (psychologie de la forme), est un débat qui montre fort bien la nécessité de l'approche pluridisciplinaire que nous avons poursuivie pour comprendre le sens de la transposition didactique de la méthodologie expérimentale entre ouverture et achèvement. Cela n'est pas le cas dans le texte du Que sais-je ? devenu celui de la vulgarisation scientifique. C'est à partir de ce débat discursif avancé d'une manière fortuite dans le Que sais-je ? et d'une manière organisé dans le Traité , que l'on peut souligner une avancée épistémologique qui n'altère pas le sens de la transposition didactique de la méthodologie expérimentale dont témoigne le texte scientifique de Claude Bernard et celui du Manuel didactique de Paul Fraïsse.

Puisque la fonction de la narration est d'instruire, alors cet effort est largement poursuivi dans les textes scientifiques et dans ceux de la vulgarisation de la transposition didactique. En effet Paul Fraïsse s'astreint (d'un paragraphe à l'autre aussi bien dans son Traité que dans son Que sais-je ?) à définir son objet de savoir, tout en nous informant de l'existence de diverses réalités psychologiques. Lors de la discussion d'un problème, on assiste (à travers les écrits de Paul Fraïsse) à une bonne transition marquée par une clarté discursive. L'importante de cette clarté réside dans une confrontation philosophique que l'auteur établit entre quelques philosophes, (Descartes, Bergson, Racine, Proust Maine-de-Beran) qui ont traité de son objet de savoir et qui laissent une trace dans sa manière de viser en direction de l'approche méthodologique expérimentaliste. La clarté esthétique surgit en revanche de son Manuel didactique, un travail qu'il a réalisé lorsqu'il fût enseignant. La clarté discursive et concise de l'objet de savoir nous force à penser que le texte du Traité qui est un texte scientifique veut communiquer des résultats scientifiques à des savants, qui sont des pairs. Dans ces travaux, on peut citer par exemple J. Piaget, qui est parmi ces pairs auquel Paul Fraïsse veut s'adresser. Car le travail du Traité est un travail d'équipe. Après avoir mis en forme cette confrontation philosophique, l'auteur confirme un certain nombre de procédures, un certain nombre d'autres faits quant à l'étude de son objet de savoir. Cette confirmation correspond à l'étape de la méthodologie expérimentale qui est celle du résultat de l'expérience. D'où l'étape de la confirmation.