§ 4 : L'intentionnalité comme détermination essentielle de la perception.

L'expression : “ intentionnalité ” héritée de Kant dans son emploi du terme :

“ intention ”, laisse penser que Husserl est encore Kantien. Car même pour Kant, l'intention n'est pas de l'ordre du psychologisme. L'intuition pure, la donation pure en tant que formes de la relation à l'objet, sont des catégories concrètes de la perception. Elles sont des idées projetées en projets dans le monde sensible. Etre libre ce n'est pas seulement avoir une idée, mais c'est aussi avoir un projet à soumettre à la pratique active. Cependant, la perception est toujours perception de quelque chose. Les perceptions sont celles des choses perceptibles par un "Je" conscient de quelque chose, qui s'impose comme un fait : "factum". L'objet se tient là dans la perception. C'est dans le maintenant actuel que se tient l'objet de la perception. Ce maintenant est un maintenant pensé. Il n'est pas celui qui appartient à la simple présence de l'effectivité de la présence actuelle. Il est en réalité une pensée déjà acquise par le "Je" percevant. Car ce qui est imaginé est simplement “ représenté ”. Il représente, il expose, il “ ne se donne pas ” comme soi-même et comme un maintenant actuel. L'image d'un sujet n'est pas le sujet lui-même mais sa représentation. Le sujet se tient sous les yeux d'objectités qui, elles, exigent d'amples et difficiles études. Le caractère essentiel de la perception est d'être “ conscience ” de la présence de l'objet c'est-à-dire d'en être le phénomène. La maison ne peut être mise en forme qu'à partir d'une perception consciente de la chose à mettre en forme. Cette conscience possède la conscience de la qualité de la maison qui se tient là.