5 : La durée de la réponse :

Paul Fraïsse pense que ‘plus la durée d'une réponse est longue, plus son élaboration est complexe’ 1065  ”. Maintenir cela, revient enfin de compte à admettre que le temps des vraies réponses nécessite une prise de conscience, où le sujet doit fournir un effort réflexif. La durée d'une réponse est toujours poursuivie d'une variation (de la part du sujet) des types de réponses pour qu'il puisse acquérir des notions ou des concepts quant à des problèmes donnés. L'ouverture sur la durée de la conscience perceptive, permet d'analyser les processus cognitifs qui constituent la perception. Par exemple, le temps de la construction d'une phrase n'est pas le même que celui de la construction d'une image ou d'une figure géométrique. L'important est donc de savoir les manières de la construction du sens par le sujet. Car le temps de la perception d'un mot est plus court que celui de la perception d'une figure. Si cette dernière nécessite un long codage sémantique avant qu'il y ait codage phonémique, alors il n'en va pas de même pour le mot qui est codé directement. Vouloir remplacer les mots par des signes conventionnels sous prétexte de chercher à communiquer avec des nations lointaines, n'est pas une solution pour contribuer à l'extension du pouvoir de la communication. Car bien que les caractères mathématiques – comme le pensait déjà Leibniz – soient des notions communes, il n'empêche que les êtres humains ne sont pas des choses parmi les choses. Ils sont chargés d'émotions et d'interprétations. L'homme disait Peirce est un interprétant de situations de stimulation. Tout cela nous renvoie enfin de compte à l'étude de la situation de stimulation. Et voilà ce qui nous ramène maintenant à l'explication du chapitre II : la stimulation , que l'on retrouve dans le Que sais-je ?

Notes
1065.

Ibid.