1 : les facteurs physiologiques :

Ce sont ceux de l'état et de l'intégrité des récepteurs, des voies et des centres. Les récepteurs sont en effet ceux qui animent nos organes d'essences. L'adéquation de notre comportement à l'égard du monde permet une perception adéquate de celui-ci. C'est ainsi que Paul Fraïsse pense que ‘“ nos perceptions visuelles ou auditives dépendent de nos récepteurs dont l'efficacité diminue avec l'âge’ 1069  ”. Dans la perception adéquate, l'homme normal passe d'un état d'équilibre perceptif moindre à un état d'équilibre perceptif supérieur. C'est pour cette raison que Paul Fraïsse fait une distinction entre des sujets percevant et d'autres non percevant, en disant : ‘“ Certains ne perçoivent pas des couleurs, d'autres des fréquences du spectre sonores, etc. ’ 1070 . Les voies, dont parle Paul Fraïsce sont celles qui affectent aussi nos perceptions. Ces voies sont (aux yeux de Paul Fraïsse) de deux types : afférentes ou efférentes. C'est-à-dire tout état d'adéquation ou d'inadéquation d'un sujet perceptif peut avoir un effet sur l'état de la perception. Par exemple la surdité ou l'algie peuvent être expliquées par des voies biologiques propres au corps humain et à la circulation du sang. Elles peuvent aussi s'expliquer par l'organisation interne du programme génétique. L'idée du programme est avancée par des biologistes qui pensent que le corps humain est, d'une part programmé pour apprendre et pour recevoir des informations internes ou externe à lui et d'autre part, il est possible de le soumettre à des jeux du possibles desquels on peut ressortir d'autres formes perceptives. Quant aux centres, Paul Fraïsse, pense qu'ils sont ceux des affections cérébrales et des lésions ou traumatismes crâniens, qui lorsqu'ils sont affectés par des anomalies, affectent l'état de notre perception des choses de la nature. C'est ainsi que Paul Fraïsse résume ce propos d'une manière simpliste et générale en disant : ‘“ Les affections des centres peuvent entraîner des modifications de la perceptions ”’. L'auteur n'explique en aucun cas dans ce Que sais-je ? les manières et les états de ces modifications. Il renvoie simplement à l'étude scientifique de certaines maladies sans pour autant nommer les problèmes fondamentaux de ces études qui ont eu comme objet d'études les traumatismes crâniens. Il y a là une évacuation du sens de la notion de la perception, une évacuation qui métamorphose les résultats. Cela est légitime car dans le Que sais-je? le travail de tous chercheurs et de présenter privèrent l'ensemble de la tâche qui le préoccupe quant à l'analyse ou à l'explication d'un problème donné, que l'on présente ou expose à des auditoires donnés, à une période donnée. Ce travail dans le Que sais je est celui du chercheur pédagogue et vulgarisateur du sens de ses propres contenus qui ont occupé une place permanente dans sa réflexion. Si l'étude des traumatismes crâniens enrichit nos connaissances sur la perception, alors cela correspond effectivement à une vision épistémologique dont Gaston Bachelard a laissé penser que l'étude des seuils épistémologiques et des situations problèmes peut nous aider à affranchir les obstacles qui luttent contre les progrès scientifiques, car l'histoire des sciences est une histoire d'obstacles. Mais on peut cependant se demander si la formulation : études des obstacles est la même chose, la même visée que l'étude des traumatismes crâniens.

Notes
1069.

Ibid. p : 32.

1070.

Ibid.