3 : l'attitude présente :

Notre perception des choses dans l'état présent est due à deux facteurs raisonnables et réels. Le premier, est celui de la lourdeur que peuvent représenter certains faits dans le monde sensible. Lorsque des faits s'imposent à nous comme des étants auxquels on se heurte, alors ils sont immédiatement perçus et mis en valeur par nos manières d'être et de voir. Le second facteur est inhérent à notre liberté qui possède un pouvoir de décision pour classer les différents états de la perception. On décide d'apercevoir ce qui nous affecte fortement. On répond à une stimulation lorsque nous y sommes impliqués directement ou indirectement. Ce degré d'implication est due donc au fait que les faits s'imposent à nous par leur densité, mais aussi il est due à notre attitude présente qui est affectée par l'événement. L'affection, et l'émotion portent en fait sur l'observation mémorielle de tout un processus complexe, qui nous met face à notre mémoire événementielle entre notre expérience antérieure et notre attitude présente. Les exemples de pratiques subjectives peuvent être empruntés pour expliquer ce que Paul Fraïsse pense sous l'idée d'une perception qui englobe l'attitude de l'expérience antérieure, et l'attitude de l'expérience présente. D'une manière philosophique on peut dire que l'homme peut penser d'une manière aussi bien historique qu'historiale. L'extension de nos attitudes présentes, témoigne de la mise en forme d'une véritable perception. Car on ne peut mettre en forme nos manières d'être et de voir que si l'on s'affirme dans le monde d'une manière réelle. Il ne peut y avoir de perception dans l'acte intentionnel dont le désir est d'accomplir des actes de plaisirs abstraits. D'ailleurs pour expliquer cela, Paul Fraïsse avance un exemple familier : la perception et la découverte d'un boulanger 1072 dans la rue, sont beaucoup plus faciles que la découverte de ce dont on désire la bonne appétit, disait-il. Nos attitudes qui modifient et qui aperçoivent les choses peuvent modifier le contenu de perceptions peu prégnantes pour marquer l'extension de nos pouvoirs perceptifs et cognitifs sur le monde. Cela peut être acquis à partir de l'intervention permanente de notre raison dans le monde des choses pour en apercevoir ce qui nous motive. Cette motivation (commune à tout être humain raisonnable) se différencie selon les sujets à travers les âges.

Notes
1072.

Ibid. p : 33.