4.2.5. Lieu de résidence

Il est évident que les personnes qui habitent la région du Pilat ont beaucoup plus de chances d’être locuteurs des parlers locaux que celles qui habitent hors de la région. Les enquêtes se sont déroulées presque exclusivement à l'intérieur de la région du Pilat. J'ai toutefois eu l'occasion de rencontrer quelques personnes originaires de la région mais qui n'y vivent pas actuellement (des personnes en vacances dans leur région d’origine par exemple, ou venues rendre visite à un membre de leur famille). A cette catégorie de population s'apparente celle des jeunes retraités qui se sont récemment réinstallés "au pays" (dans les tranches d’âges plus élevées, les exemples de ce genre sont rares, l’émigration étant moindre au début du siècle et les personnes qui ont quitté la région sont plus rarement revenues ensuite). Les compétences, en général faibles, des "émigrés" dépendent de la fréquence des contacts qu'ils ont gardés avec leur région d'origine. Ceux qui sont les meilleurs patoisants sont ceux dont la famille restée sur place est également compétente en patois. Même les couples émigrés dont les deux conjoints sont originaires de la même commune de la région du Pilat (et qui donc partageaient une même variété de parler local qu’ils auraient pu parler entre eux) possèdent en général de moindres compétences que des couples par ailleurs similaires (âge, profession...) qui ont toujours résidé dans la région.