4.2.6.1. Immigration depuis une autre région

Plus une personne est arrivée jeune dans le région du Pilat, plus elle a de chances de posséder au moins quelques notions de patois. Mais, surtout, plus son installation est ancienne, plus sa compétence en patois risque d’être élevée. Ainsi, la grand-mère du témoin de Vinzieux (n° 17), si hostile qu’elle ait pu être à l’usage du patois dans sa famille, avait fini, au dire de son petit-fils, par acquérir une très bonne compétence passive de la langue vernaculaire, bien qu’elle soit née à Lyon - où le francoprovençal avait disparu - et qu’elle n’ait vécu à Vinzieux qu’à partir du mariage de sa fille. D’autres exemples de ce type se rencontrent parmi les plus anciennes générations (la mère du témoin de Vinzieux aurait plus de 100 ans aujourd’hui), mais ils deviennent rapidement très rares puis disparaissent dans les générations plus jeunes. Si un nouvel arrivant quittait une ville pour s’installer dans la région du Pilat, il y a peu de chances qu’il ait acquis des compétences en patois. Mais, s’il était issu d’une région rurale, il peut avoir appris, au moins en partie, le patois de la région du Pilat. Quand la langue vernaculaire était encore parlée dans sa région d’origine, il conserve souvent des compétences, mais dans la langue de son enfance. Le fait d’épouser quelqu’un de la région du Pilat, ce qui était souvent le motif du déménagement dans cette tranche d'âge élevé, augmente grandement les chances de posséder de bonnes compétences en patois.