Opinions des anciens locuteurs

L’appréciation des anciens locuteurs sur les compétences d’autrui n’est apparemment pas univoque : tous s’entendent pour dire que les locuteurs tardifs âgés et les locuteurs traditionnels sont compétents en patois mais, en ce qui concerne les autres catégories de dialectophones, il n’existe pas d’unanimité. Certains anciens locuteurs considèrent que les jeunes locuteurs tardifs et les semi-locuteurs les plus compétents sont capables de parler patois, et que tous les semi-locuteurs peuvent le comprendre. Mais d’autres anciens locuteurs sont très sévères quant aux aptitudes nécessaires pour pouvoir, selon eux, parler patois ou le comprendre : réagissant en "gardiens de la langue" comme certains locuteurs muets, ils idéalisent la langue de leur enfance et ils considèrent que le patois parlé aujourd’hui par les dialectophones peu compétents, ou le patois que seraient capables de parler ces locuteurs, est une variante dégradée de la langue qu’ils ont connue. Il n’a pas été possible de mettre sur le compte de facteurs discriminants précis la différence d’évaluation de ces deux types d'anciens locuteurs.