1.2.2. Consonnes occlusives intervocaliques

L'évolution des consonnes occlusives intervocaliques apparente le francoprovençal aux parlers d'oïl et distingue ces deux ensembles linguistiques de l'occitan. P. Nauton, qui a consacré un article à l'évolution de ces consonnes dans les parlers de la Haute-Loire et de l'Ardèche, formule ainsi cette distinction : "on sait qu'à l'intervocalique, dans l'Ouest du domaine roman, les occlusives sourdes sont devenues sonores sous l'influence de l'entourage vocalique. Dans certains cas, comme en provençal, l'évolution s'est arrêtée à ce stade. Dans d'autres cas, comme en français et en francoprovençal, la sonore s'est affaiblie en constrictive et parfois s'est amuïe. Les occlusives sonores primitives ou romanes ont tendance de leur côté à s'ouvrir en spirante." (Nauton 1966, p. 357).

Toutefois la région comprise entre la limite méridionale du francoprovençal et celle qui sépare le nord-occitan du reste du domaine occitan forme une vaste zone intermédiaire dans laquelle chacune des isoglosses des différentes consonnes semble connaître un tracé propre (voir par exemple Bouvier 1976, p. 111).

L'étude de l'évolution des consonnes occlusives intervocaliques dans la région du Pilat, située au nord de cette amphizone, va permettre de montrer à la fois l'unité linguistique du domaine de cette étude mais aussi les partitions qu'il connaît pour certains traits.