1.2.4.1. finales -AVU, -OVE, -OVU, UBE

Le meilleur mot-témoin est CLAVU "clou". On a vu ci-dessus (1.1.7.1.) que ce mot était celui qui conservait la diphtongue dans l'aire la plus vaste : Roisey (n° 7) par exemple présente la forme kl a u. Mais les formes des villages plus septentrionaux (Sainte-Croix (n° 2), Clonas (n° 5) : klu) montrent que le V s'est également vocalisé dans cette partie de la région du Pilat : ces formes klu supposent un ancien *kl oe u (forme attestée à Tarentaise (n° 10), à Thélis (n° 14)...) ou kl é u (attestée au point 9, à Saint-Romain), où la diphtongue, devenue croissante, s'est monophtonguée en u.

Les trois villages qui connaissent une évolution particulière de A devenu final de bonne heure à la suite de la chute d'une consonne (les points 16, 17, 21, respectivement Brossainc, Vinzieux et Félines) ne présentent pas le è qui provient de cette évolution, mais une voyelle finale a ou o qui résulte de la simplification de la diphtongue issue de la vocalisation de V.

Les autres mots-témoins confirment que le V ou le B en contact avec des voyelles d'arrière se sont diphtongués dans toute la région du Pilat :

Comme le traitement de la finale -IVU, le traitement des finales -AVU, -OVE, -OVU, UBE n'illustre qu'indirectement l'opposition occitan/francoprovençal dans notre domaine : il permet de préciser l'aire de conservation de la diphtongue. C'est un point important car il montre que certains traits occitans existent dans les parlers francoprovençaux de la région du Pilat.