1.2.5.2. L final ou devenu final derrière A à l'époque romane (carte 38)

Le francoprovençal se distingue de l'occitan par le traitement de L final ou devenu final derrière A à l'époque romane : l'occitan connaît toujours la vocalisation de L, tandis que dans les parlers francoprovençaux, L ne s'est vocalisé que s'il était suivi de S (voir par exemple Gardette 1941a, p. 119).

Les mots-témoins susceptibles d'illustrer le traitement de L final sont peu nombreux : SAL "sel", DIGITALE "doigt" et *NIDALE "nichet".

Le suffixe -ALE pourrait également illustrer ce traitement, mais les mots qui le contiennent sont rarement utilisés dans notre domaine :

Si l'ensemble des parlers du centre de la région du Pilat présente des formes ambiguës, on peut toutefois considérer que les localités les plus septentrionales (points 2, 4, 5, 7 et 12, c'est-à-dire Sainte-Croix, Pélussin, Clonas, Roisey et Véranne) connaissent le traitement francoprovençal de L final ou devenu final derrière A à l'époque romane (voir carte 38). Au sud du domaine, deux des points de la région du Pilat, qui conservent la diphtongue issue de la vocalisation de L, doivent être placés dans l'aire occitane d'après le traitement de L final ou devenu final derrière A à l'époque romane : il s'agit de Ardoix (n° 37) et de Riotord (n° 33) (pour ce dernier village, cf. Nauton 1974, p. 198-200 et carte 53).