2.1.4. Rôle du français

L'étude des différentes formes de l'article défini montre que celles-ci ne sont que peu influencées par le français, contrairement à la situation qui existe à la lisière du francoprovençal et des parlers d'oïl (cf. Gardette 1941b, 11-23 ; Escoffier 1958a, p. 185-192 ; Michel 1993, p.160-164...). Au féminin pluriel, une partie des parlers de l'ouest du domaine connaissait traditionnellement une forme identique à la forme française, mais celle-ci influence peu les formes du reste du domaine (le en domaine francoprovençal, la dans les parlers occitans). Quelques formes sont identiques aux formes françaises.

Si l'on néglige le degré d'aperture du a, qui n'était un trait phonologique relativement solide que dans quelques parlers du sud de la région du Pilat à l'époque des enquêtes de l'ALLy, la forme de l'article défini féminin singulier est dans tout le domaine semblable à la forme française.

L'article défini masculin singulier est identique en français et dans les parlers du sud-est de la région du Pilat depuis longtemps. A Saint-Etienne (n° 1), la forme française a remplacé lu (article défini masculin singulier) au début du XIXe siècle et elle semble progresser dans nombre de parlers qui possèdent une forme distincte (lu, , lo).

Les formes du pluriel ont mieux résisté à la progression du français, tout au moins chez les locuteurs compétents. Enfin, la forme de l'article masculin pluriel est toujours, en patois, différent de la forme française.