2.5.1. Imparfait de l'indicatif (carte 53) :

la désinence de la 1e personne du singulier des verbes non issus de la première conjugaison latine

Les verbes qui ne remontent pas à la première conjugaison latine (ou qui n'en ont pas adopté le préfixe -av-, -ov-...) présentent, à la 1e personne du singulier de l'indicatif imparfait, une désinence particulière dans une grande partie du domaine francoprovençal (voir Martin 1990, p. 671). Cette désinence d'origine analogique est le plus souvent -i ou -e , parfois -yi ou -ye (voir Martin 1979b, p. 298-299). Elle est propre au francoprovençal puisque ni l'occitan ni les parlers d'oïl ne connaissent de désinence nasalisée à cette personne.

Cette désinence était employée dans le parler stéphanois (cf. Veÿ 1911, p. 222, Vacher p. 50-51).

Dans la région du Pilat, l'ensemble des parlers francoprovençaux connaît cette désinence nasalisée. Le timbre de la voyelle nasale est i dans le nord du domaine (points 2, 3, 4, à Sainte-Croix, la Valla, Pélussin) et e dans les parlers francoprovençaux de l'est proches de la limite entre les deux aires linguistiques (points 16, 17, 18, 21, 22, à Brossainc, Vinzieux, Limony, Félines, Serrières). Malgré le nombre plus faible de points d'enquête que dans les cartes précédentes, car cette forme n'a pas été demandée ou obtenue partout, la carte 53 montre que la limite de la désinence francoprovençale est proche de l'isoglosse de A précédé de palatale. Toutefois, le point 26, Saint-Marcel, localité occitane par de nombreux traits dont le plus important (le traitement de A précédé de palatale), présente la désinence nasalisée -e . : ex. vãdye "(je) vendais".