3.2.2. queux (carte 59)

ALLy 23 ; ALF 1121 ; ALJA 179 ; ALMC 934, 987, ALP 190

français régional : meule Annonay, Pilat, Isère, Ain

Pour désigner la pierre à aiguiser, les parlers de la région du Pilat emploient deux types différents, m o la et p a iro.

Le type m o la (< MOLA "meule") forme une aire qui correspond assez exactement au domaine francoprovençal. p a iro "pierre à aiguiser" (< PETRA) est employé dans une grande partie de l'ensemble gallo-roman, et en particulier en domaine occitan (à l'exception du Massif Central en particulier, qui connaît le type ko issu de COS "queux").

Dans la région du Pilat, m o la occupe presque la même aire que amula "aiguiser" (la parallélisme m o la / amula n'existe qu'en domaine francoprovençal ; dans l'aire occitane qui emploie amula, c'est p a iro qui désigne la queux). Mais deux villages occitans, Thélis (n° 14) et Saint-Julien (n° 15) ont adopté le type francoprovençal, alors qu'un village francoprovençal, Tarentaise (n° 10) présente les deux formes. Le terme désignant la queux a été obtenu partout. Dans la partie francoprovençale de la région du Pilat, ce maintien peut s'expliquer par l'emploi de meule "queux" en français régional. Dans la partie occitane, p a iro a pu bénéficier de l'emploi du français pierre, le terme queux n'étant pratiquement pas employé.

A Marlhes (n° 23), la queux est également appelée lu bard i no. Ce nom désignerait, selon les témoins, la région d'où provenait cette pierre : cette forme est sans doute à rapprocher de la forme lõb a rdo relevée dans le nord de la Drôme (ALP, carte 190, point 11).