3.2.3. coffin (carte 60)

ALLy 24 ; ALMC 934, 987 ; ALF 307 ; ALJA 180 ; ALP 191 ; Martin 1986, p. 71 ; Michel 1993, p. 343 et 360

français régional : bachole : Pilat, Annonay, Drôme ; covet, couvet, copet : Pilat

Un grand nombre de termes peuvent être utilisés pour désigner le coffin : dans le seul domaine de l'ALLy, 16 types différents ont été relevés. La région du Pilat en connaît quatre : kuvè, gw é yro, bats o lo et kup a è.

Les deux premiers types sont issus de *COTARIU, -ARIA, dérivé de COS "queux" (ALLy 5, 24). Le premier, kuvè, qui occupe le nord et l'ouest du domaine, forme l'extrémité sud d'une aire qui s'étend dans une grande partie du francoprovençal et se prolonge jusque en Franche-Comté. Au sud-est (point 33, Riotord) apparaît la forme gw é yro attestée dans le nord-est de la Haute-Loire et le centre de l'Ardèche,

Un autre type fréquent dans la région du Pilat forme une aire entre les deux précédentes : il s'agit de bats o lo, qui désigne principalement une caisse en bois utilisée comme auge ou pour les vendanges. Dans le sens "coffin", ce type englobe toute la moitié sud-est du domaine, extrémité nord d'une petite aire qui n'occupe que le nord de l'Ardèche. Au Bessat (n° 11), les témoins ont affirmé que les formes kuvè et bašor étaient toutes deux employées.

A la limite de l'aire bats o lo et de l'aire kuvè, au point 7, Roisey, l'ALLy signale une forme kup a è que P. Gardette considère comme un dérivé de c o pa (< CUPPA) "vase à boire" ou "mesure pour le grain". Cette forme, unique dans l'ALLy, a été obtenue à nouveau lors des enquêtes effectuées en 1985 (Martin 1986, p. 72) mais en concurrence avec baš o la. Lors des enquêtes récentes à Véranne (n° 12), localité voisine de Roisey, l'informateur n'a donné que cette seconde forme. L'emploi de bachole "coffin" en français régional explique peut-être le recul de la forme isolée kup a è, en même temps que le maintien de la forme baš o la. De même, les mots covet, couvet, copet également utilisés en français régional pour désigner le coffin ont peut-être aidé au maintien de kuvè.

Les limites entre bats o lo et kuvè ne correspond à aucune limite phonétique ou morphologique précise. Tout au plus peut-on rapprocher la partie nord du tracé de la limite nord de l'aire de transition (d'après le traitement de -ARE). Par contre, le point 33, Riotord, connaît parfois des traits particuliers (cf. carte 18 ou le traitement de C intervocalique par exemple).