3.2.4. avoine (carte 61)

ALLy 73 ; ALF 81 ; ALJA 296 ; ALMC 965 ; ALP 323 ; Bouvier 1970, p. 455-469

français régional : civa Drôme

Alors que l'occitan désigne l'avoine par les continuateurs de CIBATA, dérivé de CIBARE "nourrir", le francoprovençal, comme les dialectes d'oïl, présente des formes issues de AVENA.

Dans la région du Pilat, la limite entre l'aire siva et l'aire avèn est légèrement plus septentrionale que l'isoglosse de A précédé de palatale. Aux points 11 et 16, le Bessat et Brossainc, les deux types sont employés concurremment. Le type avèn attesté dans l'ALLy à Ardoix (n° 37) pourrait a priori passer pour un emprunt au français mais la carte 323 "avoine" de l'ALP montre que la limite septentrionale des continuateurs de CIBATA est plus méridionale que la limite entre l'occitan et le francoprovençal. J. Cl. Bouvier signale d'ailleurs qu'aux abords de cette limite, les témoins hésitent entre les deux types lexicaux (cf. Bouvier 1970, p. 458).

Le mot désignant l'avoine est connu de tous les bons locuteurs (locuteurs traditionnels ou locuteurs tardifs âgés, catégories de témoins consultés pour l'enquête de géographie linguistique) alors que les semi-locuteurs de la partie occitane ont parfois proposé le type avèn(a). Le mot siva ne leur est généralement pas inconnu mais il faut parfois le leur suggérer et ils sont souvent peu sûrs de la variété de céréale dont il s'agit. Le français régional civa a été relevé dans la Drôme, mais sa vitalité est faible (cf. Fréchet 1997, p. 58 : "peu attesté").