3.2.6. courge (carte 63)

ALLy 261 ; ALF 296 ; ALJA 422 ; ALMC 187 ; ALP 443 ; Martin 1986, p. 61

français régional : coucourde : Drôme, Ardèche, Hautes-Alpes ; coucourde, cougourle : Velay

En francoprovençal comme en nord-occitan, la courge est désignée par un terme qui remonte, directement ou indirectement, au latin CUCURBITA. Le type k o rda fréquent en domaine francoprovençal a donné k o rla par changement de terminaison. C'est ce type qui occupe la presque totalité de la région du Pilat. Toutefois, au point le plus méridional, Ardoix (n° 37), apparaît la forme kuk u rdo, forme héréditaire du nord-occitan. L'aire de k o rla dépasse donc la limite classique entre francoprovençal et occitan. Le français régional coucourde relevé à Annonay montre que les limites entre un type dialectal et un type de français régional ne coïncident pas forcément.

Mais, en plus des deux types anciens, une partie du domaine est occupée par le type k u rjo, k u rdzo, qui est le mot français adapté à la phonétique locale. A l'exception du point 31, Davézieux, le type français forme une aire cohérente dans la partie de la région du Pilat où la vitalité du patois est pourtant la plus grande. L'irruption du français dans cette aire bordée par les points 33 (Riotord, ALF), 9 et 29 (Saint-Romain et Saint-Sauveur, ALLy) pour lesquelles les données sont anciennes, s'explique sans doute par des conditions particulières. Dans cette région montagneuse, la courge n'est pas cultivée et le mot ancien s'est donc diffusé par le biais du commerce. Quand les relations commerciales se sont déroulées en français, c'est le mot français qui s'est imposé. Certains témoins de la région du haut-plateau ont d'ailleurs marqué une hésitation avant de fournir le type k u rjo, k u rdzo, qui leur semblait peu "authentique".