3.2.26. précoce (carte 82)

ALLy 493 ; ALJA 449 ; ALMC 299 ; Martin 1986, p. 101

français régional : maroge Pilat

Dans une aire au sud de Lyon (nord du Rhône, est de l'Isère et sud de la Loire) apparaît la forme maroj, qui correspond à l'ancien français premeroge (cf. FEW 9, 381, PRIMOTICUS). Le type premar e zo a également été relevé en francoprovençal central. Au sud de l'aire maroj, les parlers occitans de l'Ardèche et du Massif Central emploient le type abura, aburyu "de bonne heure" (< *AB-HORA-IVU).

L'ensemble des parlers de la région du Pilat a dû connaître l'un ou l'autre type : les aires actuelles de aboryo, aboryu et de maruj suggèrent qu'elles se rejoignaient autrefois près de l'isoglosse de A précédé de palatale. Les formes qui les séparent aujourd'hui sont sans doute récentes, comme le montrent les refus de réponse qui traduisent l'embarras des témoins. La forme pre tany è ro relevée à Planfoy (n° 6) et au Bessat (n° 11) ne peut être autochtone, le printemps étant la pr i mo dans cette région : elle provient peut-être du Nord où ce type s'avançait jusqu'aux abords de Saint-Etienne à l'époque de l'ALLy. Par contre, les formes ãnãv ã so de Tarentaise (n° 10) et de Saint-Genest (n° 13) et e nãv ã so de Marlhes (n° 23), isolées, sont peut-être des créations locales, comme la forme de bun ur qui occupe le reste de la zone tampon entre aboryo, aboryu et de maruj. Enfin, la forme prékos de Davézieux (n° 31) illustre l'étape finale de l'évolution des patois de cette région, le recours au français.