3.2.35. été (carte 91)

ALLy 866 ; ALMC 1419 ; ALF 491 ; ALJA 104 ; ALMC 1419 ; ALP 102 ; Martin 1986, p. 56 et 124

Alors que les évolutions régulières de AESTIVUS ont résisté en domaine occitan, le domaine francoprovençal a été envahi par le français été. Mais de multiples formations locales, d'extensions variables, apparaissent çà et là en domaine francoprovençal. Ainsi, la carte "été" de l'ALLy montre qu'à Sainte-Croix (n° 2), l'été était appelé le byo tsõ, le "beau temps" et qu'il était le bu te , le "bon temps" à Roisey (n° 7) et Ardoix (n° 37).

A l'ouest et au sud de la région du Pilat, les mots désignant l'été présentent des formes régulières, provenant de l'évolution phonétique locale de AESTIVUS. A Peaugres (n° 28), la forme étyo coexiste avec l'expression bu te . Andance (n° 35) connaît également les deux formes. A l'est de l'aire étyo, ityo, les villages d'une zone étroite qui va de Sainte-Croix (n° 2) à Ardoix (n° 37) emploient des formations locales. Seul Sainte-Croix (n° 2) utilise l'expression byo tsõ "bon temps" : au sud de cette localité, le reste de cette aire connaît l'expression "beau temps". Enfin, à l'extrémité est du domaine, c'est le français été (points 5 et 22, Clonas et Serrières) ou sa forme patoisée étay (points 8 et 18, Limony et Saint-Pierre) qui apparaît, tendant à gagner les villages du plateau intermédiaire, comme le montre les résultats des enquêtes de J.-B. Martin à Roisey (n° 7) en 1985 : le témoin a fourni pour "été" la formes ét a i et bu tsyõ lui était inconnu (cf. Martin 1986, p. 56 et 124). On observe donc une progression du mot français. Mais, chez les semi-locuteurs, cette progression ne s'effectue pas depuis une zone géographique précise : beaucoup ignorent le terme patois, quelle que soit la région où ils vivent.