3.4.Conclusion

L'étude d'une quarantaine de notions faisant l'objet de rencontre de mots dans la région du Pilat permet de préciser la géographie lexicale du domaine. Elle a peu évolué depuis les enquêtes de l'ALLy. L'orientation Nord / Sud est la caractéristique la plus saillante. A l'ouest du domaine, près de l'isoglosse de A précédé de palatale, un grand nombre de limites lexicales marque le passage entre l'occitan et le francoprovençal. A l'Est, la transition est moins brutale et les limites forment un continuum. Deux aires secondaires peuvent être dégagées, le Sud-Ouest, qui possède quelques types lexicaux distincts de ceux du reste du domaine, et l'Est, marqué par l'influence de la vallée du Rhône. La région de Pélussin (n° 4) montre une certaine autonomie par le choix de quelques mots qui lui sont propres. Les grandes orientations de la géographie lexicale de la région du Pilat correspondent donc à celles de la géographie phonétique du domaine.

Plusieurs exemples de phénomènes fréquents dans les zones marginales se rencontrent dans les parlers de la région du Pilat, situés au carrefour de plusieurs influences (hybridations, créations locales, recours au français...).

Les régionalismes du français, quand ils présentent un type lexicologique commun avec leurs équivalents patois, semblent jouer un rôle dans le maintien de certains mots patois.

Le contact ancien des parlers de l'Est avec le français, par le biais de la vallée du Rhône, a marqué le lexique, comme le montre la cartographie. Mais le vocabulaire patois est encore bien connu des patoisants compétents : la plupart des disparitions s'expliquent par les évolutions du mode de vie. La mort d'un mot patois est parfois progressive, et les étapes de sa disparition sont liées à la différence de statut des langues en contact : l'emprunt au français entraîne la création de synonymes ; le mot patois subit alors une restriction de sens, avant, éventuellement, de disparaître.