C. La mise en scène du S.D.F

Les événements que nous avons choisis mettent en scène l'exclu et plus particulièrement le S.D.F. selon des modalités différentes.

Tout d'abord, celle de l'action collective par la réquisition, la manifestation et l'inauguration. Il s'agira dans ce cadre d'analyser la place du S.D.F. dans le champ de la revendication, plus largement dans l'espace du politique et d'en mesurer sa participation ou son absence. Le rôle des "médias-associations", dénommées ainsi parce que conscientes de la participation des médias dans la construction des actions collectives, est aussi à étudier car ces dernières sont les porte-parole des S.D.F., elles parlent en place de ces derniers, produisent et formulent des représentations et prennent position autant par leurs actes que par leurs paroles. Enfin, il s'agira aussi d'extraire la figure du S.D.F. du vaste champ des individus qualifiés d'exclus et d'en étudier ses particularités.

Le deuxième événement, la vague de froid, nous permettra de restreindre la focale de notre analyse sur les portraits des S.D.F tels qu'ils sont construits par le journal en dépassant un premier discours, compassionnel et lisse, afin de découvrir la distribution des rôles des acteurs et l'identité réelle des victimes et des coupables.

Concernant notre méthode d'analyse, que nous présenterons en détail au début de notre quatrième partie, nous nous sommes inspiré de l'approche sémiotique développée par A.J. Greimas en la croisant avec les travaux de C. Guillaumin portant sur le traitement des catégories et sur les figures qui en résultent.