Chapitre I. Distinguer entre les pauvres

M. Mollat définit le pauvre comme "celui qui de façon permanente ou temporaire se trouve dans une situation de faiblesse, de dépendance, d'humiliation, caractérisée par la privation des moyens, variables selon les époques et les sociétés, de puissance et de considération sociale." 288 Une telle définition inclut "tous les frustrés, tous les laissés pour compte, tous les asociaux, tous les marginaux. 289 " Si le mendiant qualifiait l'individu condamné à demander secours, le pauvre désignait l'indigent mais aussi celui qui, au moindre accident de la vie, pouvait tomber dans la misère. Les pauperes s'opposaient alors aux potentes et s'aliénaient, afin de survivre, à leur protection. Néanmoins, de ce vaste ensemble des pauvres, des classifications ont émergé distinguant les populations, orientant les pratiques et cela à toutes les époques. Les débats sur la pauvreté et sur la place des pauvres s'instaurent avec l'idée de société et débutent bien avant la période médiévale. Ces débats se font l'écho de la place de chaque homme au sein du groupe social et témoignent d'une réflexion sur les valeurs morales qui fondent l'unicité d'une société.

Notes
288.

M. Mollat, op. cit., p. 14.

289.

Idem