C. Conclusion sur l’ échec de l’inauguration

Tout comme la manifestation, la tentative d’inauguration de "l’Université populaire" n’est pas un événement, ni une revendication mais une "fête" ou, pire, une "kermesse du cœur" interdite par la préfecture de police. Nous n’avons pas noté un cadrage basé sur le droit au savoir ni sur l'action politique. Les quotidiens, piégés par la dépolitisation qu'ils ont effectuée de l'acte, ont eu de réelles difficultés à rendre compte de cette action et les anecdotes ou les petits récits sont nombreux. Certains journaux s'en sont tenus à la narration des faits, d’autres comme le Monde ont analysé la position du gouvernement et ont pris partie pour les manifestants. Concernant les acteurs, nous retrouvons l’acteur principal D.A.L. dont Droits devant n’est qu’une émanation, les manifestants et, bien sûr, les forces de l’ordre. Le cadrage opéré est le conflit opposant les associations et les manifestants au gouvernement. Nous avons relevé deux groupes différents de manifestants, d'une part les "exclus" comprenant les démunis, les chômeurs, les sans-abri et, d'autre part, les associations, les artistes, les chercheurs et les intellectuels. La dichotomie mise en place est très générale, contrairement à celle tracée par les événements précédents, et opposent ceux qui ont une activité professionnelle et/ou ceux qui parlent et qui sont légitimés dans leur acte de parole aux "exclus" évincés de la scène actantielle. Toutefois, la population exclue a été présente dans d'autres espaces discursifs comme l'attribution du R.M.I. En résumé, les "exclus" sont d'abord évacués des discours médiatiques se rapportant aux événements ou aux faits principaux en faveur de narrations dépeignant leur mode de vie ou le gaspillage d'argent public dont ils sont tenus pour responsables.