Chapitre 2
L’évangélisation et la diffusion populaire du vocabulaire biblique gréco-latin

L’unité linguistique de la Romania est un mythe qu’il convient de dénoncer, à l’instar de Bernard Cerquiglini (1991 : 30). Si la décentralisation érode la cohésion de l’empire, il en est de même du latin parlé, extrêmement touché par les variations diatopiques. Dès le 4e siècle, la culture latine décline en Afrique ; l’Espagne du Nord-Ouest et l’Armorique sont imperméables à la romanisation ; en Angleterre, le celtique demeure vivace ; quant à la Belgique, elle est germanisée dans sa partie nord. Un processus de balkanisation de la langue de l’empire se met en place avec la désagrégation du territoire à la suite des grandes invasions43.

Notes
43.

Cette balkanisation du latin est liée à l’histoire de la conquête qui se déroule dans des conditions, des époques et des laps de temps différents. Il s’agit de la balkanisation de la langue officielle, car les variations dialectales de l’immense empire ne sont pas à négliger. Cependant, ce phénomène n’empêche pas l’intercompréhension.