3. 1. La restauratio latinae, une réelle renaissance ?

Alors que le latin est considéré comme une langue morte, il est redécouvert grâce aux moines irlandais et anglo-saxons, dont Alcuin est le représentant le plus connu.

En effet, la christianisation de l’île au 5e siècle avait importé la culture et la langue latines58, langue qui y perdure sous des formes pures, protégée par l’insularité du territoire comme par les différences notables entre les langues autochtones et la langue de l’Église. Cette christianisation entraîna la floraison de monastères (Clonard, Bangor, Derry, Iona...) qui connaîtront un grand prestige dans toute l’Europe entre le 6e et le 8e siècle. Y est conservé le corpus des textes classiques honnis par les Pères de l’Église et qui avaient progressivement disparu des bibliothèques, faute, entre autres, d’être copiés. C’est sur ce support que se pratique l’étude de la langue latine, ce qui fait des moines irlandais dès la fin du 6e siècle, de bons latinistes, au style maniéré et d’une grande correction grammaticale.

Notes
58.

Livres des Pères (5e siècle), Donat (6e siècle).