3. 2. 2. Les intellectuels et la langue

Philippe Wolff souligne un phénomène nouveau qui émerge à partir du 12e siècle :

‘L’enseignement proprement littéraire va peu à peu se stéréotyper, utiliser exclusivement des morceaux choisis d’auteurs (les florilèges), ramener l’art de la rédaction à des recettes apprises mécaniquement (Wolff, 1971 : 178).’

La perte d’importance de la grammaire et de la rhétorique n’est pas sans conséquence sur l’enseignement du latin :

Le système des sept arts libéraux dont la grammaire avait été le principal et qui avait eu à exprimer tous les autres est mis en question (...). Elle ne correspondait plus aux besoins du langage spécialisé des nouvelles sciences (théologie, médecine, droit, astronomie, etc....). Son rôle de science auxiliaire au service de ces autres sciences passa à la logique à laquelle il incombait à partir de maintenant d’en définir les méthodes (Malmberg, 1991 : 116).

Dans les faits, le 12e siècle marque la disjonction entre l’étude des auteurs et celle de la grammaire. Celle-ci est en profonde mutation et abandonne l’approche descriptive des langues pour se rapprocher de la logique.