8. 2. 2. La notion d’acceptabilité

La doctrine de la langue du 17e siècle vise non seulement à la corrélation entre le vocabulaire et la norme sociale279, mais surtout à la corrélation entre les instances normatives de la langue et le pouvoir royal. Or, pour ce pouvoir, la science constitue, tout comme la langue, une illustration de son éclat. La création en France de deux académies séparées, pour les sciences (en 1666), et pour la langue (en 1634), en est un signe. C’est également un indice de la nouvelle sensibilité intellectuelle qui oppose lettres et sciences, idée qui se généralise dans le second tiers du 17e siècle. Cependant, cette disjonction ne signifie pas pour autant opposition. Les deux académies constituent le point de convergence de cette institutionnalisation ornementale. En effet, toute politique d’aménagement de la langue, si restreint que soit son domaine d’emploi, implique l’exclusion des langues concurrentes, et la démonstration des capacités de la langue à exprimer tous les types de réalités. C’est le but même de la création de l’Académie française, mais aussi, dans une moindre mesure, de son alter ego scientifique, dont les réunions et bulletins sont majoritairement en français. Cette programmatique – «  ‘rendre (...) la langue capable de traiter les arts et les sciences’  » – est inscrite dans les statuts mêmes de l’Académie Française (article 24), qui imite en cela la Crusca. En effet, les termes sont encore majoritairement latins, issus d’une langue qui demeure, faut-il le rappeler, la langue des sciences. Cette position rejoint celle des théoriciens de l’honnêteté : Du Bosc écrit en 1632 que ‘« C’est une opinion bien extravagante de penser que la raison ne parle pas toutes les langues, et que les sciences ne peuvent pas aussi bien exprimer en français comme en grec et en latin’  » (cité par Mesnard, 1992 : 148).

Plus tard, la Querelle ne sera pas seulement l’affirmation d’une langue et d’une culture, mais également la guerre des gens du monde contre les pédants, la condamnation de l’érudition stérile contre l’esprit scientifique, qui concourt au bien de l’humanité. Les Modernes ne luttent pas seulement contre la prédominance des langues anciennes sur les langues nationales, mais aussi contre la toute-puissance des Belles-lettres. Charles Perrault, dans son Parallèle des Anciens et des Modernes en ce qui concerne les arts et les sciences (1688-1692), appuie son argumentation en faveur des Modernes sur le progrès scientifique. Cependant, comme le souligne Georges Gusdorf (1973 : 207), les sciences sont loin de posséder le statut des belles-lettres et des arts dans la hiérarchie des valeurs de cette fin de 17e siècle. Bien que les études scientifiques se séparent des études littéraires au 17e siècle, jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, les disciplines reines sont littéraires et l’étude du latin y occupe une large place. Arguant de l’utilité de la science, Charles Perrault met en évidence le caractère dommageable de cette dissymétrie des cursus. Locke souligne :

‘c’est de la Mécanique, toute idiote & méprisée qu’elle est (car ce nom est disgracié dans le Monde) c’est de la Mécanique, dis-je, exercée par des gens sans Lettres, que nous viennent ces Arts si utiles à la vie, qu’on perfectionne tous les jours. Cependant le savoir qui s’est introduit dans les Écoles, a fait entièrement prévaloir dans ces derniers siècles cette ignorance artificielle (Locke, Essai philosophique sur l’entendement Humain, III, X, 10 ; 1755 : 401).’

Cependant, la révolution mécaniste entraîne une réévaluation de la science, et, dans le second tiers du 17e siècle, donne le jour à un phénomène mondain. Ce mouvement se caractérise par une avidité de connaissances scientifiques et fait la part belle à la vulgarisation ; la science détrône la métaphysique, les sciences de la nature jouissent d’un engouement réel. Les grands seigneurs et les rois montrent l’exemple : des conférences sont données dans les différentes cours, ce phénomène gagnant les milieux mondains qui discutent de la comète de Halley dans les salons280. On se pique de scientificité, alors qu’on marque un profond mépris pour les arts mécaniques. Les magistrats, abbés, intendants, bourgeois et autres médecins possèdent leur laboratoire où ils se divertissent après une matinée de labeur. La société accorde aux sciences un intérêt et une supériorité que l’enseignement leur refuse281. Ce phénomène prend ses racines dans le divorce qui s’est instauré entre les scientifiques et les universités, qui ne représentent plus des structures d’accueil pour l’avancée de la science.

Ainsi, Ménage comme Vaugelas discutent des emplois des termes surface et superficie.

Cette situation de diglossie se matérialise par l’utilisation des marques d’usage dans les dictionnaires. Celles-ci permettent d’articuler la norme instaurée par les grammairiens avec la réalité socioculturelle du phénomène mondain. La présence de termes scientifiques dans le corpus de dictionnaires aussi normatifs que le Dictionnaire de l’Académie française est justifiée par des mentions d’appartenance discursive ou de restriction d’emploi :

‘Parabole : [...] signifie aussi en mathématiques, une ligne qui résulte de la section perpendiculaire d’un cône par un plan parallèle à un des cotez du triangle, dont le cône a été formé (Dictionnaire de l’Académie françoise, article « parabole », 2e sens ; 1694).’ ‘Plan, ane : [...] terme de mathématiques, qui n’a guère d’usage qu’en ces phrases. Angle plan, nombre plan, surface plane, figure plane[...] Il est aussi substantif et signifie surface plane, superficie plane, et en ce sens il n’a guère d’usage que dans les mathématiques (Dictionnaire de l’Académie françoise, article « plan » ; 1694).’

Peu à peu, la rupture avec la Renaissance est consommée. On dissocie l’érudit de l’homme de science et le fonds commun du savoir se diversifie, tous les gens de culture ne pouvant prétendre au statut de savant : un La Mothe le Vayer ne peut en aucun cas être comparé à un Mersenne, un Gassendi, ou un Pascal.

Et, de fait, les théoriciens de l’Usage, si hostiles à la néologie, l’admettent dans un contexte scientifique. Bouhours estime que la seule occasion où il est possible de créer des mots est la dénomination de choses nouvelles. Son ennemi le plus farouche, Ménage, cite Du Bellay et l’Illustration de la langue Françoise :

‘vouloir ôter la liberté à un savant homme, qui voudra enrichir sa langue, d’usurper quelquefois des vocables non vulgaires, ce serait restreindre notre langage, non encore assez riche, sous une rigoureuse loi que celles que les grecs et les romains se sont données : lesquels, combien qu’ils fussent, sans comparaison, plus que nous, copieux et riches, néanmoins ont concédé aux doctes hommes user souvent de mots non accoutumez es choses non accoutumées (Ménage, Observations sur la langue françoise, 2, LIV « S’il est permis de faire des mots. » ; 1675-1676 : 164).’

La néologie scientifique constitue la néologie la plus vivante au 17e siècle, dans la mesure où elle est la seule tolérée. D’autre part, il convient de préciser que le nombre croissant d’auteurs écrivant en langue scripturaire fait entrer bon nombre de termes scientifiques dans les langues en formation. Citons, dans le domaine mathématique :

français
abscisse (1693)
asymptote (1638)
conchoïde (1637)
conique (1624)
conoïde (1556)
ellipse (1625)
hyperbole (1637)
hypoténuse
infinitésimal (1706)
parabole (1555)
parallèle (1534)
parallélisme (1651)
parallélépipède (1639)
périmètre (1538)
quadrilatère (1554)
segment (1596)
sinus (1625)
tangente (1626)

Cependant, il était clair qu’en tant que latinismes, c’est-à-dire proches des termes d’École, les termes nouvellement créés ont une seconde raison d’être rejetés de l’usage. Cette situation de diglossie est matérialisée par le corpus du Dictionnaire de l’Académie françoise (1694) et publicisée dans la préface de celui-ci :

‘l’Académie a jugé qu’elle ne devait pas y mettre (...) les termes des Arts et des Sciences qui entrent rarement dans le discours. (...) elle s’est retranchée à la langue commune, telle qu’elle est dans le commerce ordinaire des honnestes gens, telle que les Orateurs et les Poêtes l’employent (Dictionnaire de l’Académie françoise, Préface non paginée ; 1694).’

mais,

‘en bannissant de son dictionnaire les termes des Arts et des Sciences, (elle) n’a pas cru devoir estendre cette exclusion jusque sur ceux qui sont devenus fort communs, ou qui ayant passé dans le discours ordinaire, ont formé des façons de parler figurées (Dictionnaire de l’Académie françoise, Préface non paginée ; 1694).’

Ce phénomène est souligné par la publication du Dictionnaire des Arts et des Sciences de Thomas Corneille, également membre de l’illustre compagnie, et sur commande de celle-ci282. Ainsi, jusqu’au Dictionnaire universel d’Antoine Furetière (1690), les articles de dictionnaire consacrés au terme expérience privilégient le sens d’« usage des choses ». Celui-ci sera le premier à mentionner le sème scientifique :

‘La Physique moderne est préférable à celle des Anciens, en ce que celle-cy commençoit à raisonner sur les causes, et celle-là ne raisonne que sur les expériences (Dictionnaire universel, Article « expérience » ; 1690).’

Cependant, cette absence n’est qu’officielle : un certain nombre de termes du corpus du Dictionnaire des Arts et des Sciences appartiennent au corpus du Dictionnaire de l’Académie française (citons dans le domaine mathématique angle rectiligne, axe, base, carré (au sens de puissance), cercle, circonférence, cône, conique, diamètre, droite, hyperbole, parabole, plan, point, rectangle, section d’un cône, triangle). C’est également le cas, dans une plus large proportion, dans le Dictionnaire françois (1680) de Pierre Richelet, concurrent semi-clandestin de l’Académie. Son dictionnaire de l’Honnête Homme, intègre, comme le précise le sous-titre :

‘les termes les plus connus des arts et des sciences, le tout tiré de l’usage et des bons Auteurs de la langue françoise’

Seul Antoine Furetière revendique l’intégration des termes des plus abstruses des sciences dans le corpus de son dictionnaire. Mais le dissident de l’Académie n’affiche pas de référence aulique : son ouvrage possède clairement un caractère encyclopédique et ne peut donc constituer un contre-exemple pertinent.

Ce décalage entre déclaration d’intentions et corpus lexicographique trouve son explication dans la réalité sociale : la révolution mécaniste met au goût du jour la vulgarisation scientifique et la terminologie entre par la petite porte dans le salon des Honnêtes Gens. L’usage étant par définition une norme fluctuante, le roi ou la plus saine partie de la cour adoptent des termes qui entrent dans l’Usage après avoir été avalisés par les auteurs. C’est le cas de Molière, de La Bruyère, ou, dans une moindre mesure, de La Fontaine ou Boileau, qui, par souci de réalisme et de justesse, ne manquent pas d’utiliser le lexique scientifique dans leurs écrits :

Que l’astrolabe en main un autre aille chercher
Si le soleil est fixe ou tourne sur son axe
Si Saturne à nos yeux peut faire une parallaxe...
(Un animal dans la lune, La Fontaine ; cité par François, 1959 : 275).

Il faudra attendre le dictionnaire de Samuel Johnson (A Dictionary of the English Language, 1755) pour que les termes soient enregistrés dans un dictionnaire de langue :

‘Of the terms of art I have received such as could be found either in books of science or technical dictionaries (Johnson, A Dictionary of the English Language, « Preface to the dictionary », 1755 ; mc Adam & Milne, 1963 : 10)283.’

Ainsi, citons l’article « Reptile » :

‘repti’le. An animal that creeps upon many feet.Terrestrial animals may be divided into quadrupeds or reptiles, which have many feet, and serpents which have no feet. Locke’s Element of Natural Philosophy (Johnson, A Dictionary of the English Language, article « reptile », 1755 ; mc Adam & Milne, 1963 : 340-341).’

Projet teinté d’encyclopédisme, l’ouvrage de l’homme de lettres anglais est en cela une oeuvre du Siècle des Lumières. L’Académie française elle-même adopte cet infléchissement lexicographique, comme l’indique la préface du Dictionnaire de l’Académie française de 1762 :

‘Les Sciences et les Arts ayant été ainsi cultivés et plus répandus depuis un siècle qu’ils ne l’étoient auparavant, il est ordinaire d’écrire en François sur ces matières. En conséquence, plusieurs termes qui leur sont propres, et qui n’étoient autrefois connus que d’un petit nombre de personnes , ont passé dans la Langue commune. Auroit-il été raisonnable de refuser place dans notre Dictionnaire à des mots qui sont aujourd’hui d’un usage presque général ? Nous avons cru devoir admettre dans cette nouvelle Edition , les termes élémentaires des Sciences, des Arts et même ceux des métiers , qu’un homme de lettres est dans le cas de trouver dans des ouvrages où l’on ne traite pas expressément des matières auxquelles ces termes appartiennent (Dictionnaire de l’Académie Françoise, Préface ; 1762 : III-IV).’

Le rejet des termes est un avatar de la lutte séculaire du beau monde contre les clercs, généré par l’assimilation de la langue à ses usagers. Au 17e siècle, le professeur ou l’universitaire constituent le type même du pédant, homme opposé en tout point à l’homme d’esprit qui brille sans avoir appris. Il est dès lors aisé de confondre les deux groupes sociaux – savants et universitaires – d’autant plus qu’ils se superposent parfois : tous les scientifiques n’appartiennent pas à l’Académie des Sciences, et il est des savants qui ne font pas oeuvre de vulgarisation dans les salons. Ce type de savants, qui ne suit pas les règles de la vie publique, évolue dans un espace qui lui est propre – à savoir l’espace intérieur de la théorie et de la réflexion – en complète opposition avec l’espace commun de la sociabilité, espace extérieur qui suppose un partage des savoirs, ou, du moins, des sujets de conversation. Qu’ils soient ou non de l’École, les termes identifient automatiquement le spécialiste dans la conversation mondaine. Il convient donc de ne pas les employer, afin de ne pas se distinguer. L’attitude contraire ne peut être qu’une marque de pédanterie, ou, ce qui est tout aussi grave, un signe de méconnaissance des règles de l’Usage.

En sus de leur caractère antisocial, l’autre point qui peut tendre à assimiler les termes au jargon de l’École est leur origine latine. Pierre Richelet dénonce les « animaux domestiques à deux piez » qui « entasse[nt] du Grec & du Latin sans jugement » (Article « pédant » et « pédanterie »). Dictionnaire de l’Honnête Homme, le Dictionnaire françois ne pratique pas l’information étymologique de manière systématique, et assimile celle-ci, lorsqu’elle est présente, à une marque d’usage. Apanage des gens d’École, le latin constitue une entrave au bon usage français, et, pour le public mondain, est encore trop souvent synonyme du langage barbare de l’École. Signe de reconnaissance d’un milieu décrié, la langue latine se doit de ne pas dépasser les limites de son contexte : le commerce érudit et religieux. Le discrédit dont elle souffre est tel que son rôle de source et de régulateur de la langue est lui-même remis en question.

La profonde mutation de l’épistémè et les divisions religieuses et politiques constituent deux puissants facteurs qui influeront sur la communauté scientifique en formation, et sur le lien sociolectal de celle-ci. Tout en morcelant officiellement l’effectif scientifique, la partition de l’Europe en factions renforce les liens de solidarité tissés aux abords la Renaissance sur les bases d’une communauté de valeurs et de références. La révolution mécaniste parachèvera le processus enclenché par les clivages religieux : la méthodologie expérimentale de la nouvelle science implique une mise au point collective des résultats, une validation liée à la reproductibilité de l’expérience et au témoignage de pairs284. Cette accession du travail de recherche à la visibilité renforce les liens de sociabilité savante jetés durant la période précédente. Mais la science ainsi réévaluée devient alors un enjeu économique et politique, et les savants les plus réputés, un objet de convoitise pour les pouvoirs. Ce mouvement d’annexion des groupements scientifiques entraîne un morcellement de la communauté supranationale comme l’indique le remplacement des correspondances privées par les périodiques et annales des académies.

Tout à la fois force de cohésion et puissance de dislocation d’une communauté scientifique, les clivages religieux et la mutation de l’épistémè ne peuvent qu’avoir des conséquences directes et indirectes au plan sociolectal. La Réforme, nous l’avons vu, oeuvre en faveur des langues scripturaires, et si les savants allemands s’expriment en latin, les puritains de la Royal Society utilisent l’anglais. Ce dernier point est à associer au statut officiel de la compagnie : les cénacles scientifiques subventionnés par le pouvoir se doivent de s’exprimer dans la langue de celui-ci. La nationalisation administrative et linguistique de la science n’empêche cependant pas le maintien parallèle et nécessaire d’un lien xénolectal. Ce phénomène explique le paradoxe d’une période qui voit le maintien du latin parallèlement à la montée en puissance des langues scripturaires.

Mais si la conjoncture socio-historique influe sur la communauté scientifique et sa langue, le latin tend à structurer celle à qui il sert de sociolecte. En effet, le latin constitue lui-même une force de cohésion et de division dans la première partie de la période moderne. Langue d’une communauté de travailleurs intellectuels, sa réévaluation, qui vise également à faciliter la communication internationale, va entraîner la division sociolectale de ses utilisateurs. Tous les mouvements que les historiens qualifient de Renaissance – la Renaissance Carolingienne, la Renaissance du 12e siècle, la grande Renaissance du 15e siècle – ont pour objet le retour à un beau latin, en remplacement d’un latin jugé dévoyé. Mais cet usage, si peu conforme aux cannons cicéroniens, est avant tout la variété évolutive et pratique d’une langue. La disparition de celle-ci provoque le morcellement linguistique, mais également statutaire, de la communauté techno-scientifique. Cependant, les constructions des langues stato-nationales et les argumentations nationalistes du 17e siècle, qui prennent les atours des doctrines esthétiques et sociales, se glissent alors dans la brèche laissée vacante par le latin. Le beau langage n’est plus le parler de Cicéron, mais l’usage et la langue construite par les grammairiens et théoriciens au service du pouvoir. Le latin reconstruit abandonne alors le statut de langue de référence pour reprendre le rôle de langue véhiculaire, jusqu’alors dévolu aux lingua franca.

La visibilité de langue et de pratique nouvellement adoptée par la science pose alors le problème de l’acceptabilité sociale et esthétique de son lexique. En effet, la nationalisation linguistique du discours scientifique, qui emprunte la traditionnelle voie de l’emprunt aux langues classiques, se différenciant ainsi des parlers pratiques, donne naissance à la notion de terminologie. L’extranéité de ce vocabulaire, s’il souligne l’asocialité de la pratique scientifique, laisse également émerger sa spécificité, jusqu’alors masquée par son insertion dans un xénolecte.

Notes
279.

En fait, l’histoire de la langue française au 17e siècle est en grande partie celle de la reconnaissance dans un premier temps, puis de l’appropriation par les couches dominantes de la société et par les milieux littéraires du principe d’acceptabilité comme indice de distinction (Trudeau, 1992 : 149).

280.

Ménage en témoigne dans ses Observations sur la langue françoise (1675) à l’article « Comète » :

Le genre de ce mot fut fort agité à la cours durant l’apparition de la dernière comète (Ménage, Observations de M. Ménage sur la langue françoise, LXXIII ; 1675-1676 : 135).

281.

L’Encyclopédie sera l’héritière de ce phénomène mondain et vulgarisateur.

282.

Ce séparatisme lexical perdure jusqu’à l’édition de 1835 du Dictionnaire de l’Académie.

283.

Plus loin :

I (...) extracted from philosophers principles of sciences, from historians remarkable facts ; from chymists complete processes ; from divines striking exhortations ; and from poets beautiful descriptions (Johnson, A Dictionary of the English Language, « Preface to the Dictionary », 1755 ; mc Adam & Milne, 1963 : 17).

284.

Cf. Christian Licoppe, 1996, La formation de la pratique de l’esprit scientifique - Le discours de l’expérience en France et en Angleterre (1630-1820), La Découverte : Paris, 346 p.