Chapitre 13
La pérennisation des langues classiques

Avant d’achever cette troisième partie, il convient de reprendre le cours de notre description sociolinguistique et de renouer avec l’histoire du latin là où nous l’avions laissée en fin de deuxième partie, à savoir dans le dernier quart du 18e siècle.

Il n’est plus question de lutte des langues stato-nationales pour leur accessibilité au statut de langue des sciences, mais d’analyse de celles-ci en termes scientifiques et de leur auxiliarisation à ce monument qu’est devenue la connaissance scientifique. D’autre part, une approche équivalentiste des langues conduit à leur accession au statut d’objet de savoir. La recherche des rapports langue/pensée d’un coté, celles des mécanismes linguistiques d’un autre, constituent les deux extrema d’un continuum qui vise, selon un réseau d’interactions complexes, à réifier la langue comme à mettre en évidence son immanence. Cependant, comme nous l’avons signalé précédemment, cette double programmatique conduit paradoxalement à la pérennisation des langues classiques.