13. 1. La bataille des langues classiques

Nous avons signalé précédemment (11. 3. 2.) les échecs des langues universelles a priori et les constats amers qui les accompagnent. Ainsi, Destutt de Tracy conclut que les langues naturelles comportent une part irréductible d’irrégularités, et propose le maintien d’un latin ou d’un grec régularisés. Ce type de propositions sera récurrent durant tout le 19e siècle, et, bien que rencontrant le soutien de certains membres du milieu scientifique, ne dépassera que rarement le stade de la théorie (cf. Anne Rasmussen (1996 : 145-146)). Les sciences s’expriment désormais en langues stato-nationales, et il n’est plus que quelques scientifiques comme Linné ou Gauss pour rédiger en latin. La communication internationale se fait dorénavant en anglais, en allemand ou en français, langues des pays qui dominent politiquement, économiquement et scientifiquement l’Europe.