La conservation des lettres municipales médiévales

Cerner les actions conjointes menées par des villes franconiennes, saisir des affinités électives, dénombrer ou dresser une cartographie demande un minimum de cohésion et de fiabilité du fonds. Il faut pour le moins être sûr que les lettres conservées résultent non du hasard ou de la chance, mais d’un travail de tri et d’une volonté de conservation médiévaux.

C’est peut-être faute de former des entités cohérentes dans les archives, que les missives municipales du patrimoine municipal français ont suscité si peu de considération 310 . En Allemagne, la moisson archivistique est beaucoup plus fructueuse. Sans prétendre dresser un tableau exhaustif des correspondances municipales médiévales de tout l’empire, j’ai rencontré ce matériau en abondance au hasard de mes lectures ou des visites en archives. L’aperçu suivant donne une idée de l’abondance et de la diversité des fonds épistolaires municipaux. Il permet de mieux cerner la place et l’originalité du corpus finalement adopté, à l’échelle de l’empire, puis de la Franconie.

Notes
310.

Pour la période moderne et la correspondance de Bayonne, Anne Zink avance une autre hypothèse : « Les problèmes abordés par la correspondance sont les mêmes que ceux qu’on trouve dans les procès-verbaux de délibérations, les dossiers de finance, de douanes, de travaux, de fortifications, d’hôpitaux et de ravitaillement, les archives de justice appartenant à la ville. Tous ces documents ont déjà été utilisés. Bayonne a eu et a ses historiens. La correspondance a été peu sollicitée parce qu’elle faisait apparemment double emploi avec les autres sources ». Cf. Anne Zink, « La ville de Bayonne et ses correspondants au XVIIIe siècle »,  dans Pierre Albert (dir.), Correspondre. Jadis et naguère, Paris, 1997, p. 243-254