Facteurs et hôtes

La recherche des acteurs intercommunaux réserve parfois des rencontres inattendues. Tel fut le cas des facteurs municipaux, intermédiaires méconnus, dévoilés par les archives de la ville de Rothenbourg.

Entre 1470 et 1484, Nicolaus Roth, établi à Nuremberg, officiait comme facteur pour le compte du gouvernement rothenbourgeois. Le fascicule qui témoigne aujourd’hui encore de son activité comporte certaines de ses lettres au conseil ou aux percepteurs de Rothenbourg, de même que des quittances et des avis de paiements 597 . Au travers de ces documents décousus, on saisit peu à peu l’étendue de ses fonctions et sa contribution aux relations interurbaines.

Nicolaus Roth jouait ainsi un rôle de premier plan dans le paiement des rentes que devait Rothenbourg à des Nurembergeois détenteurs de titres. Il contacta par exemple le patricien nurembergeois Peter Imhof qui n’était pas venu toucher le bénéfice de sa rente depuis quelque temps. Roth se chargea de la transaction ; il établit rétrospectivement pour le Nurembergeois une quittance de 25 florins en 1480, 1481, 1482 et 1483. Comme il manquait encore au patricien nurembergeois la quittance de Rothenbourg pour l’année 1479, c’est à nouveau Nicolaus Roth qui transmit la demande de Peter Imhof aux percepteurs de Rothenbourg 598 .

Dans le sens inverse, Nicolaus Roth assurait le versement des impôts que devaient des Nurembergeois à la ville de Rothenbourg pour les maisons et les biens qu’ils possédaient là-bas. Nicolaus Roth confirma ainsi aux percepteurs de Rothenbourg avoir bien reçu les états fiscaux qu’ils avaient dressés pour le fils de Behaim, un Nurembergeois. Sur la base du document, le facteur put encaisser 90 florins pour le compte de ses employeurs..

Puisqu’il agissait comme intermédiaire financier, Roth était tout naturellement voué aux opérations de change. Il signala par exemple au percepteur Hans Fürbringer que le Nurembergeois Sebald Behaim avait déposé auprès de lui 80 florins rhénans pour change 599 . En 1471, il accusait réception de l’argent de Hans Frei et d’un sac de pièces de Paucker, qu’il lui restait à faire compter avant de dresser un bilan 600 .

Cette charge de changeur, de payeur, de comptable et de prêteur semblait mener Nicolaus Roth à intervalles réguliers sur l’immense marché de l’argent et des biens que constituaient les foires de Francfort. Il y effectuait des opérations de change ou des commandes passées par le conseil de Rothenbourg. En 1473, il promit à ce dernier l’envoi de ses comptes dès son retour de Francfort, de même que de la vaisselle (Trinkgeschirr) qui pesait VII Irer III Lot pour 11 florins 601 .

Son établissement permanent à Nuremberg destinait principalement Nicolaus Roth aux transactions financières entre Nuremberg et Rothenbourg ou leurs concitoyens respectifs. La nécessité d’un tel personnage attestait a contrario de la densité toute particulière des relations pécuniaires entre les deux villes, moins due aux échanges directs entre les gouvernements qu’à l’enchevêtrement des intérêts de leurs bourgeois (détentions de rentes et de biens réciproques). Mais par son comptoir, Nicolaus Roth profitait de la centralité de Nuremberg et menait aussi des transactions avec des non Nurembergeois. Dans la capitale franconienne, il reçut ainsi quittance et versement du sire Friedrich Sesselman, custes à Ansbach, pour 900 florins destinés aux percepteurs de Rothenbourg. Il réceptionna en 1483 une lettre de dettes et une quittance de 800 florins en provenance de Dinkelsbühl 602 .

Si les archives de Rothenbourg mettent l’accent sur la carrière de Nicolaus Roth, il ne fut ni le seul, ni le premier à revêtir les fonctions de facteur rothenbourgeois établi à Nuremberg 603 . Ses collègues se font plus discrets dans les sources, mais les fonds consacrés aux rentes viagères et perpétuelles (Leibgeding, Ewiggeld) permettent de les retrouver. Les contrats de rentes précisaient en effet de temps en temps l’identité de celui qui payait annuellement les intérêts des rentes rothenbourgeoises. Les témoignages les plus précoces restent malheureusement des cas isolés. Un contrat du 15 septembre 1408 604 garantit à Kunrad Kupferman, bourgeois de Nuremberg, une rente viagère annuelle de 15 florins payables au terme de Nativitate Marie, par Hans von Kühlheim. En septembre 1426, c’est cette fois un bourgeois de Rothenbourg, le patricien Endres Wernitzer, qui doit assurer le versement de la rente d’Herman Reyperger, un bourgeois de Nuremberg 605 . Le premier facteur rothenbourgeois, identifiable comme tel, correspond à Hans Lauber. Il est le payeur désigné dans plusieurs quittances et actes de ventes entre 1449 et 1456 606 . Sans doute décédé en 1458, il fut ponctuellement remplacé cette année-là par Sebald Meyer, bourgeois de Nuremberg 607 . L’emploi fut ensuite tenu successivement par Wilhelm Schlüsselfelder 608 et son parent Anthoni Schlüsselfelder. Caspar Ayl leur succéda entre 1465 et 1468 609 , avant d’être remplacé dans ses fonctions par Nicolaus Roth. En dépit du fascicule particulier qui lui fut consacré, Nicolaus n’était donc que le cinquième des facteurs rothenbourgeois présents à Nuremberg et il n’en clôtura pas la liste 610 .

Les facteurs de Rothenbourg à Nuremberg :

Cette identification des facteurs rothenbourgeois permet de compléter la panoplie de leurs attributions. Le fonds « Leibgedingsakten » (documents d’archives sur les rentes viagères) ajoute pour cela ses lettres et ses décomptes aux renseignements glanés dans le dossier « Nicolaus Roth » et dans les quittances de rentes. Plusieurs lettres de Hans Lauber confirment le rôle essentiel joué par les facteurs municipaux rothenbourgeois dans le marché des rentes. Hans Lauber se chargeait des paiements aux rentiers de Nuremberg et recevait l’argent nécessaire des percepteurs de Rothenbourg 612 . Son rôle d’intermédiaire était semble-t-il notoire dans la société nurembergeoise. C’est à son domicile que les détenteurs de titres venaient chercher leur dû aux termes prescrits. Comme beaucoup d’entre eux se présentaient après la date fixée, il encourait parfois les reproches des percepteurs et conseillers nurembergeois, prompts à réclamer le versement des sommes dues à leurs bourgeois 613 . Hans Lauber était aussi l’interlocuteur privilégié des candidats à l’achat de nouvelles rentes rothenbourgeoises. En 1456, le facteur informait par exemple les percepteurs de Rothenbourg qu’un pauvre homme aveugle nommé Feierabend, âgé de 50 ans, voulait acheter pour sa fille de 12 ans 10 florins de rente viagère et, que Lorenz Kress était intéressé pour lui et sa fille de 11 ans par 20 florins de rente viagère pour un capital de 200 florins 614 . Inversement, le gouvernement rothenbourgeois chargeait parfois Hans Lauber de prospecter parmi les Nurembergeois afin de racheter et éteindre quelques rentes 615 .

Sur la place de Nuremberg, réputée pour sa production d’objets métalliques, le facteur passait à l’occasion des commandes pour le gouvernement de Rothenbourg. On voit Hans Lauber commander des balances, des fléaux, des leviers et des miroirs dont il négociait les prix avec les fabriquants et avançait les montants. Wilhelm Schlüsselfelder partit à son tour en quête de cuivre et de caisses en bois commandés par les percepteurs rothenbourgeois 616 . Les facteurs s’entremettaient en outre dans les transactions commerciales de sujets de Rothenbourg. Hans Lauber avança à la communauté villageoise d’Adelshofen et à celle de Wettringen le montant nécessaire à la fonte d’une cloche 617 . En 1461, Wilhelm Schlüsselberger intervint entre la communauté de Wörnitz, endettée de 12 florins pour une cloche, et le fondeur Maître Conrad (Meister Cunrad Glockengiesser). Il obtint de l’artisan qu’il renonçât à une demande d’intérêts.

Des comptes assez obscurs paraissent aussi trahir les activités des facteurs pour le fait de particuliers rothenbourgeois. Hans Lauber s’occupait ainsi de transactions monétaires entre les teinturiers de Nuremberg (Färber) et les Rothenbourgeois Hans Prechter 618 , Otnat et Kumpf. On connaît très peu les occupations commerciales des élites de Rothenbourg, au reste limitées, mais les noms cités se trouvaient mêlés au commerce de la laine 619 pendant le XVe siècle. Selon toute vraisemblance, Hans Lauber prêtait donc la main à des achats de laine qui venait de Rothenbourg et se destinait aux industries textiles de Nuremberg.

Les missions financières ou commerciales que revêtaient les facteurs municipaux s’accompagnaient parfois d’un rôle d’informateurs. Leur implantation à Nuremberg garantissait des nouvelles rapides et détaillées. En novembre 1455, après avoir évoqué les rentes, Hans Lauber annonçait au percepteur Hans Bermeter que l’empereur était à Graz et le margrave Albrecht devant la ville de Gussingen sur demande impériale. Le comte de Zilli, avec l’appui de quelques comtes hongrois, avait levé une armée de près de 5 000 hommes appelée les « ellenden Brüder ». Ceux-ci avaient repoussé le margrave vers Fürstenfeld et siégeaient avec 700 hommes devant la ville neuve de Vienne dont ils avaient incendié les faubourgs 620

Sans investigations plus poussées, il est difficile de connaître la nature exacte des liens qui unissaient les facteurs à la ville de Rothenbourg. Etaient-ils, à l’origine, des facteurs de compagnies commerciales, impliqués dans le commerce de la laine, et recrutés en sus par le gouvernement urbain pour assurer la plupart de ses échanges financiers intercommunaux ? Etaient-ils au contraire des employés municipaux, qui arrondissaient leurs revenus en travaillant aussi pour des particuliers ?

Il leur fallait en tout état de cause une fortune et des liquidités suffisamment grandes pour pouvoir satisfaire des prêts et des avances sur les rentes sans transfert de fonds systématique entre Rothenbourg et Nuremberg. Une simple solde d’employé, ou les gratifications en argent quelquefois mentionnées, ne pouvaient suffire aux opérations de change et de crédit pratiquées par les facteurs. Au reste, leurs ressources personnelles s’avéraient parfois un peu justes. A plusieurs reprises, Hans Lauber sollicita les trésoriers pour l’argent qui lui était dû.

« J’ai envoyé à mon beau-frère par Kraft Frummen un décompte avec les quittances destinées à la perception sans savoir qu’il n’était pas chez lui. Je t’en prie, ouvre la lettre et hâte l’envoi de l’argent qui me revient. J’envoie en même temps une lettre à Steffan Neninger. J’ai dû donner 16 Pfennig Heller au messager. J’ai payé beaucoup de salaires de messagers comme celui-ci au cours de l’année… » 621 . ’

S’ils se rendaient aux foires de Nuremberg ou de Francfort, les facteurs semblent des agents plutôt sédentaires, que l’on trouvait sans faute au comptoir de Nuremberg à chacun des termes habituellement adoptés pour le paiement des rentes (25 mars, 1er mai, 24 juin, 8 septembre, 29 septembre, 11 novembre, 27 décembre, 22 février). Ils n’effectuaient donc pas eux-mêmes les transferts d’argent ou l’envoi des comptes. Un personnel annexe assurait la liaison entre Nuremberg et Rothenbourg. Michel Goldschmid (littéralement, Michel Orfèvre) se chargeait régulièrement du transport d’argent dans les années 1450 622 , Sebald Hornburg et son beau-frère Conrad Öfner prirent le relais dans les années 1465-1467. Jorg Krafft et Ludwig Hass, de simples conducteurs (Fuhrman), remplissaient le même rôle de convoyeurs de fonds ou de documents comptables.

Au travers des correspondances et des titres de rentes, rien n’indique si les activités des facteurs pour Rothenbourg étaient garanties par contrat. Mais les longues durées d’exercice de Hans Lauber ou Nicolaus Roth, leur contact intime avec les comptes de Rothenbourg, plaident au moins pour une relation fondée sur un serment.

Ce que leurs lettres nous apprennent de ces hommes montre en toute certitude que leurs fonctions intercommunales étaient soutenues par un réseau personnel. Par ses activités mêmes, Hans Lauber était tenu de posséder le droit de bourgeoisie nurembergeois. Mais il entretenait des liens familiaux étroits avec les élites de Rothenbourg. Parmi ses interlocuteurs privilégiés, les percepteurs de Rothenbourg, figurait souvent, dans les années 1444-1458, son propre beau-frère, Hans Bermeter. En son absence, il pouvait compter sur un second parent par alliance, Adam von Rein, lui aussi officier des finances rothenbourgeois dans les années 1455-1456. Un autre membre de la famille, son Vetter, Endres Lauber, établi à Vienne, participait de temps en temps aux opérations de change et de prêt 623 . Dans les correspondances, cet enchevêtrement des réseaux intercommunaux et familiaux complique le strict partage entre la chose publique et les intérêts privés, mais révèle que l’intercommunalité passait souvent par les réseaux de particuliers.

Largement ignorés des études urbaines allemandes, les facteurs apparaissent, au travers de l’exemple de Rothenbourg, comme des acteurs majeurs de l’intercommunalité médiévale. Par leur emplacement, ils expriment la géographie et le volume des coopérations interurbaines. Leurs correspondances, les nouvelles qu’ils échangeaient avec leurs employeurs, permettent de prendre la mesure de tout ce qui restait en marge des correspondances « officielles » du conseil et transitait par des canaux parallèles, d’employé à employé, et souvent de parent à parent.

De tout le personnel voué à l’intercommunalité, les facteurs occupaient aussi la place la plus singulière. Bourgeois d’une ville, et donc soumis à ce titre à l’obéissance envers leur conseil, ils servaient les finances d’une autre cité. Cette position ambiguë n’était sans doute viable que dans des villes qui entretenaient de bons rapports, fondés sur la confiance réciproque 624 . La cité-hôte n’y perdait pas au change ; elle avait, par le biais du facteur, un interlocuteur permanent, représentant peu ou prou, sa consoeur et pouvait être assurée du paiement régulier des rentes dues à ses concitoyens. Du point de vue de la ville qui l’employait, les facteur facilitaient sans conteste les échanges financiers et monétaires avec les cités voisines. Ces intermédiaires municipaux répondaient à une rationalisation du marché des rentes et des transactions financières passées à l’étranger. En adoptant une position centrale, un même facteur pouvait rayonner et satisfaire les paiements tant de ses gros clients que d’investisseurs isolés.

Devant l’exemple unique des facteurs de Rothenbourg, plusieurs questions restent cependant en suspens. Pour quels volumes d’affaires financières et commerciales devenaient-ils indispensables ? Quels étaient les termes de leurs contrats ? Leur recrutement était-il accessible à des villes de plus petite taille, dès lors qu’elles avaient un nombre d’affaires suffisant avec l’une de leurs consoeurs ?

Les abondants titres et quittances de rentes conservés dans les archives franconiennes permettraient d’affiner la réponse. Le matériau demande cependant, avant exploitation, un important travail de regroupement, de tri et de classement 625 . Et même à ce prix, il n’est pas certain que tous les facteurs ou intermédiaires financiers entre villes se laissent aisément repérer. Les réseaux, fût-ce mis au service d’un gouvernement urbain, pouvaient rester informels et se greffer en tout anonymat sur les échanges familiaux ou les circuits des compagnies commerciales 626 . A un intermédiaire unique, comme le facteur de Rothenbourg, certaines villes préféraient peut-être des intervenants multiples, qui remplissaient, à l’occasion seulement, un rôle intercommunal. Tel semble avoir été le cas de Nuremberg dont les officiers des finances notent en 1458 qu’on « doit penser à recruter ou à prier quelqu’un, comme Anthoni Baumgartner l’a fait à de nombreuses reprises, qui transmette l’argent et le verse là bas sans faute au terme fixé, puis réclame et transmette quittance pour chaque rente » 627 . A la demande de leur conseil, les marchands se prêtaient volontiers à ces rôles d’intermédiaires informels. Non seulement pour des transactions financières, mais encore pour des échanges d’informations, ils mettaient leurs propres réseaux et leurs agents au service de la ville. Afin de répondre à une demande de Francfort, Nuremberg y recourut en 1447 :

« Vous nous avez écrit et nous avez demandé de répondre à votre prudence à propos du roi des Romains. Nous en avons pris bonne note et par amour pour votre sagesse, nous avons instruit à ce sujet nos marchands qui ont leurs agents et activités à Vienne. Ils nous ont dit qu’ils ont un message des vôtres qui seront à Vienne dans les 14 jours. Ils y notent que sa grâce royale est saine et sauve et en bonne santé et est à Graz…» 628 .’

A l’égale des marchands, les aubergistes (wirt) 629 pouvaient devenir à leur tour des facteurs improvisés. Ils se mêlaient, à la demande, aux transactions interurbaines comme le montre une lettre de Nuremberg à Esslingen en 1422. La ville d’Esslingen, désireuse d’effectuer un paiement à Eger, s’était adressée pour cela au conseil de Nuremberg. Au fait des intenses relations commerciales et politiques de la ville impériale franconienne avec la Bohême, elle espérait par son intermédiaire acheminer 750 florins sans encombres. Plutôt que d’envoyer l’un de ses agents et de risquer une attaque sur les routes, Nuremberg opta pour une solution moins voyante et contacta l’hôte (Wirt) d’Esslingen à Nuremberg. Hans Albrecht promit séance tenante de se charger de l’argent et de faire tout son possible pour que la somme arrive vite, avec change, et sans risque à Eger 630 .

Notes
597.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, A 400, Nicolaus Roth, Nürnberger Faktor (1470-1484)

598.

Cf.Stadtarchiv Rothenbourg, A 400, Nicolaus Roth, Nürnberger Faktor (1470-1484), fol.19, fol.20

599.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, A 400, fol.16

600.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, A 400, fol. 5

601.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, A 400, fol. 10

602.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, A 400, fol. 17, fol. 24

603.

Voir Stadtarchiv Rothenbourg, fonds « Leibgedings- und Ewiggeldquittungen ». Les plus anciennes rentes rothenbourgeoises attestées au travers d’actes de ventes ou de quittances de versement remontent au 12 mars 1368.

604.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, fonds « Leibgedings- und Ewiggeldquittungen », n°63

605.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, fonds « Leibgedings- und Ewiggeldquittungen », n°111

606.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, fonds « Leibgedings- und Ewiggeldquittungen » ; n°107 (1456), n°169 (1453), n°202 (1449), n°205 (1446), n°205 (1448)

607.

Stadtarchiv Rothenbourg, fonds « Leibgedings- und Ewiggeldquittungen » ; n°122 (1458)

608.

Stadtarchiv Rothenbourg, fonds « Leibgedings- und Ewiggeldquittungen » n°107 (1460), n°122 (1459 à 1463), n°301 (1459-1460), n°325 (1463)

609.

Stadtarchiv Rothenbourg, fonds « Leibgedings- und Ewiggeldquittungen », n°122 (1465-1468), n°301 (1467-1468), n°324 (1468), n°325 (1465)

610.

Nicolaus Roth fut facteur jusque en 1484, mais le fascicule sur les facteurs rothenbourgeois se poursuit jusqu’en 1579. Les documents sur les rentes attestent par exemple d’un facteur dénommé Lienhart Kolb, bourgeois de Nuremberg, en 1524. Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, fonds « Leibgedings- und Ewiggeldquittungen », n°395

612.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, LG-Akten, n°46 par exemple : Le 17 mars 1444, Hans Lauber de Nuremberg informe les percepteurs de Rothenbourg, Andres Wernitzer, Hans Bermeter et Hans Kissling du paiement des rentes de Six Gleschendorffer, Hans Berler et Feurer.

Voir aussi n°99, 19 septembre 1458. Les percepteurs disent transmettre à Hans Lauber, 100, 150 et 200 pour le paiement des rentes perpétuelles et viagères. Ils espèrent que le facteur pourra faire l’entremise malgré sa maladie.

613.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, LG-Akten, n°65, 3 septembre 1450. « Ne m’en veuillez pas si beaucoup de gens réclament leur dû après le dernier terme. J’ai déjà écrit à votre secrétaire municipal ce qu’en pensent les sires Losunger (trésoriers de Nuremberg). Répondez-moi, je vous prie. »

614.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, LG-Akten, n°89 et 90. « Si Lorenz Kress décède, 10 fl/ 20 florins doivent s’éteindre, seule la rente de sa fille devra être versée. Si cette dernière venait à mourir avant lui, il souhaite par contre conserver le bénéfice des 20 florins de rente ».

615.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, LG-Akten, n°58, 7/08/1447. Hans Lauber à Heinrich Schultheiss de Rothenbourg. Hans Lauber signale ainsi que Peter Rieter, bourgeois de Nuremberg, demande 1000 florins pour le rachat et l’extinction d’une rente de 50 florins avec un capital de 2100 florins. Hans Lauber ignore s’il va trouver plus intéressé, mais va continuer à s’en occuper.

616.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, LG-Akten, n°56 (1447), n°57 (1447), n°77 (1455), n°81 (1455), n°82 (1455), n°114 (1462), n°116 (1462), n°106 (30 Zentner Kupfer)

617.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, LG-Akten, n°56 (1447), n°88 (1456) : » Ceux de Wettringen doivent encore quelque argent à cause de la cloche. Veillez à ce qu’ils payent complètement. »

618.

Cf. Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, LG-Akten, n°47 (1444)

619.

Cf. Rudolf Hahn, « Wollhandel von Rothenburger Bürgern über die Alpen nach Oberitalien zu Beginn des 15. Jahrhunderts », Die Linde 44 (1962), p. 73-77 et 81-84

620.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, LG-Akten, n°84 (13 novembre 1455)

621.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, LG-Akten n°82 (24 octobre 1455). Lettre de Hans Lauber à Adam von Rein.

Dans le n°95 (1456), Hans Lauber demande à nouveau l’envoi de l’argent qui reste et dont il ne peut se passer. Il dit en avoir besoin pour ses opérations aux foires de Francfort.

622.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, LG-Akten, n°46 (1444), n°50 (1446)

623.

Au cercle des parents, Hans Lauber ajoutait celui des amis, moins apparent dans les sources. Avec la plupart des membres de la trésorerie municipale, tels Heinrich Schultheiss ou Hans Kissling, le facteur semblait entretenir des liens d’amitié.

624.

Rothenbourg ne semble avoir implanté des facteurs qu’à Nuremberg. La ville sur la Tauber avait pourtant vendu de nombreuses rentes à des bourgeois résidant dans des villes plus lointaines. A la fin du XIVe siècle et dans le premier quart du XVe, les investisseurs et bons clients de Rothenbourg se recrutaient en masse parmi la bourgeoisie de Spire et de Mayence. Leurs contrats de rentes stipulaient le paiement annuel des intérêts en monnaie de Spire et sur la place. Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, fonds « Leibgedings- und Ewiggeldquittungen », par exemple n°20 (septembre 1385). Mais la plupart des transactions avec des clients éloignés avaient lieu à Francfort. Des bourgeois d’Augsbourg ou de Munich recevaient paiement de leurs rentes aux foires de Francfort en deux termes. Ce sont les facteurs rothenbourgeois établis à Nuremberg qui acquittaient ces versements en se déplaçant deux fois l’an au cœur de la Wetterau. Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, fonds « Leibgedings- und Ewiggeldquittungen », n° 266 : rente perpétuelle de 25 florins annuels versée au moins de 1450 à 1469 à un bourgeois d’Augsbourg ; n°285 : rente perpétuelle de 25 florins versée entre avril 1452 et 1469 à un bourgeois d’Augsbourg ; n°101 : rente de 100 florins pour un capital de 2000 florins établie le 10 août 1414 au bénéfice d’un bourgeois de Munich, Ludwig von Wilprecht. 

Les facteurs rothenbourgeois se rendaient sans doute aussi aux foires de Nördlingen où étaient versés les intérêts dus à des bourgeois de Nördlingen, Ulm ou Heilbronn. Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, fonds « Leibgedings- und Ewiggeldquittungen », n°30 : rente détenue par un bourgeois de Heilbronn (mai 1393), payable à Heilbronn, Wimpfen ou Nördlingen ; n°125 : rente de 100 florins annuels détenue par Bartholme den Reme, bourgeois d’Ulm, puis d’Augsbourg, payable aux foires de Nördlingen selon les termes du contrat passé le 30 mars 1429 ; n°284 : rente viagère payable le jeudi suivant la trinité à Nördlingen à partir de 1451.

625.

Je pense en particulier aux documents sur les rentes conservés aux Staatsarchiv de Nuremberg. Leur exploitation demanderait un examen approfondi des fonds suivants :

StAN, Rep.1, Losungamt ; Rep.2a Losungamt ; Rep.2, Losungamt Reverse ; Rep. 54d, Losungamt, n°65-70 ; sans oublier les comptes municipaux (1377-1806), rep.54, Stadtrechnungen et les Amts- und Standbücher, Rep.52b, n°267 à 269, n°286-289

626.

La ville de Nuremberg correspond par exemple avec un homme établi à Ratisbonne, Erhard Reich, peut-être apparenté à la lignée des patriciens nurembergeois du même nom. Nuremberg le salue comme « unserem guten Gönner » (son bon bienfaiteur) et lui répond : « Notre très cher bourgeois et conseiller Karl Holzschuher nous a transmis les lettres que vous lui avez adressées récemment et une fiche sur votre enquête auprès des juifs de votre ville au sujet des bijoux trouvés là-bas, ce que nous avons bien noté et dont nous vous remercions vivement. Nous renvoyons donc pour cela auprès de votre honneur Hans Eckel notre agent auquel nous avons recommandé de parler avec vous. » Cf. StAN, BB 18, fol. 131v, 1447. Voir aussi fol. 218 et 218v. Le registre des lettres reçues par Nuremberg répertorie quant à lui 5 lettres envoyées par Erhard Reich en 1449-1457. Les mentions confirment l’existence de parents à Nuremberg (Jobst Reich, bourgeois de Nuremberg).

627.

Cf. StAN, Amts- und Standbuch n°267, fol. 65 et s. La remarque est faite à propos des intérêts de rentes viagères que Nuremberg devait verser à des gens de Cologne, Mayence et Francfort sur la place de Francfort. Nuremberg semblait ainsi recourir à ses marchands pour effectuer ses paiements. Anthoni Baumgartner était issu d’une famille patricienne nurembergeoise, impliquée dans le grand commerce. Cf. Wilhelm Krag, Die Paumgartner von Nürnberg und Augsburg. Ein Beitrag zur Handelsgeschichte des 15. und 16. Jahrhunderts, Leipzig, 1919.

628.

Cf. StAN, BB 18, fol. 276v, 1447 : lettre de Nuremberg à Francfort. Sur les aubergistes et leur rôle, voir Hans Conrad Peyer (dir.), Gastfreundschaft, Taverne und Gasthaus im Mittelalter, Munich, 1983 ; du même, Von der Gastfreundschaft zum Gasthaus. Studien zur Gastlichkeit im Mittelalter, Hannovre, 1987

629.

L’hébergement était souvent l’occasion de transactions financières avec son hôte. Le fait est connu pour l’empereur Sigismond. A l’occasion de ses séjours à Nuremberg chez les patriciens Sebald Pfinzing ou Peter Volkmeir, le souverain bénéficia de prêts qui relevaient en fait du gouvernement nurembergeois et de ses fonds secrets. De telles pratiques devaient exister entre le conseil de Nuremberg et ceux qui hébergeaient régulièrement des bourgeois étrangers. Les aubergistes servaient alors d’intermédiaires entre deux villes.

630.

Cf. StAN, BB5, fol. 279v (sancti Stephani 1422)