Le financement et la participation militaire

Le bon fonctionnement de la Paix régionale réclamait des fonds de fonctionnement. Ces derniers servaient à l’entretien de la chancellerie, à la rétribution du commandant, à la mise en place des équipées militaires et des dispositifs communs…

A ces fins, les règlements de Landfrieden prévoyaient une contribution des membres à hauteur de leurs forces selon une proportion fixe (nach markzal). Cette quotité établie pour chaque protagoniste réglait ensuite, pour la durée de l’union, ses contributions en argent, en gens de guerre (« glaives », lances, artilleurs, charpentiers, tailleurs de pierres, maître d’armes) et en matériel militaire. Elle servait aussi à d’éventuels remboursements. Comme les forces les plus proches du lieu d’intervention avançaient les frais, leurs dépenses étaient réparties ensuite, dans un délai d’un mois, sur décision du comité. Selon l’usage, on recourait pour cela aux quotités préétablies 986 , chaque membre réglant selon sa proportion.

Comme beaucoup de structures communautaires, les institutions de paix étaient condamnées à vivre au-dessus de leurs moyens. Les bilans financiers effectués à échéance de l’entente constataient systématiquement l’existence de caisses vides, de mauvais payeurs et de dettes à l’égard du commandant. Afin de permettre malgré tout à la Paix d’exister, les souverains recoururent à des moyens à l’origine provisoires, puis pérennisés. En 1361, Charles IV accorda au commandant de la Landfriede, le Landgrave de Leuchtemberg, le droit de prélever des douanes et droits d’escorte (Geleit) au nom de l’empire. Une fois le produit de 2600 florins atteint sur les routes menant à Nuremberg, Bamberg et Rothenbourg, la douane s’éteignit, sous l’œil vigilant de Nuremberg, désignée pour la surveillance des comptes 987 . D’occasionnel, ce système de douane devint habituel à partir de la Landfriede d’Eger en 1389. Sur la base de l’accord passé entre tous les membres participants, les principales routes du pays connurent alors leurs douanes de Landfriede 988 . Les premiers décomptes de Paix conservés datent de la même époque (1389-1397). Ils livrent un tableau assez complet des contributions dues par les différentes forces franconiennes, puis cèdent la place au début du XVe siècle à des notations plus éparses.

Les quotités sont rarement explicites, et plus encore, leurs principes d’établissement 989 . Il n’en reste pas moins que, selon les principes de la Landfriede, ces participations étaient à la mesure des « forces » respectives des membres. Elles manifestaient en outre leurs dispositions à œuvrer pour la cause commune. Car, de la répartition du fardeau fiscal dépendait en partie l’acceptation du projet intercommunal. La part de chaque ville y constituait un enjeu, de même, sans doute, que celle du groupe urbain.

Une fois la quotité fixée, de haute lutte, il restait possible d’obtenir quelques aménagements, en traînant par exemple dans l’acquittement des contributions. Chaque membre puisait les ressources demandées où bon lui semblait. Les villes impériales prélevaient probablement l’argent nécessaire sur leurs fonds généraux et envoyaient dans les armées de Paix des mercenaires et des soldats dirigés par des concitoyens émérites. La Landfriede servit par contre souvent de prétexte aux seigneurs territoriaux pour réclamer un nouvel impôt à leurs villes principales, à l’image de l’évêque de Bamberg qui sollicita sa bourgeoisie en 1341 990 .

A quelle hauteur les villes impériales firent-elles œuvre commune pour la Paix ?

Si, entre 1391 et 1397, les six cités signataires de la Landfriede ne disposaient pas toutes d’un siège complet au comité, elles contribuaient malgré tout chacune aux frais généraux de la Paix. Au gré des comptes annuels et des expéditions, la part versée par les villes se situait en moyenne à 31% des « glaives », 35% des lances, 33% des artilleurs et 40,5% des versements en argent. Elles apportaient donc leurs hommes de guerre au tiers environ des forces totales, mais contribuaient surtout à force de capitaux. La richesse financière des villes était ainsi amplement mise à contribution pour la paix régionale. Il en était de même pour l’aide logistique. Quand il s’agissait de fournir des tailleurs de pierres, des charpentiers, des canons et des instruments de guerre, les villes impériales couvraient presque toujours plus de la moitié des besoins. A en juger par ses légères fluctuations, la part des villes dans le coût de la Paix pouvait se négocier, mais avec une faible marge. D’une contribution à l’autre, la fourchette des écarts reste étroite (ils n’excèdent pas 12%). Quand elles étaient sollicitées au-delà de cette marge, les villes n’admettaient sans doute pas de coopérer à l’entreprise de Paix.

Nuremberg contribuait en règle générale autant que les principaux princes du pays. En 1391, elle fournit des contingents équivalents à ceux de l’évêque de Bamberg et du burgrave de Nuremberg 991 . En bas du tableau des contributions urbaines figurait systématiquement Wissembourg. La petite ville acquittait cependant davantage que certains nobles et chevaliers du voisinage. Les sires de Heideck, Brauneck, ou Rieneck avaient des quotités inférieures à celles de Wissembourg en 1391.

Qu’en était-il de la répartition des coûts entre localités ?

Les comptes du 17 janvier 1391 dévoilent les quotités de référence et la hiérarchie subjective qu’elles impliquaient. Sur 55 parts, Nuremberg devait en assumer 21 (38%), soit presque le double de Ratisbonne et Rothenbourg qui avaient chacune 9 parts (16,5%), plus du triple de Windsheim et Schweinfurt (6 parts, soit 11%) et le quintuple de Wissembourg avec 4 parts (7%). L’ordre hiérarchique, déjà suggéré par les impôts royaux, trouve donc confirmation au cœur des institutions de paix franconiennes. La succession des villes et leur poids face à Nuremberg y est presque similaire.

L’Anzal pour la Paix fournissait cependant une base de négociations avec laquelle on pouvait transiger. Le décompte du 17 janvier 1391 le prouve en intégrant ici des rajouts, là des soustractions. Au gré des expéditions et de la nature des contributions, chaque ville excédait sa quotité ou se situait en deçà. En arguant de son éloignement, Ratisbonne parvint souvent à retrancher à son dû des effectifs militaires. Elle donnait alors à peine plus de soldats que Schweinfurt et Windsheim, mais elle compensait en payant plus que sa part en argent. A son exemple, au bout de plusieurs années, chaque ville impériale finissait par acquitter en moyenne ce qui lui avait été prescrit au départ.

A compter de 1397, Ratisbonne se désengagea des édits de paix franconiens, entraînant de ce fait une révision des participations. La contribution globale des villes s’abaissa légèrement, à hauteur de 28%. Mais c’est Nuremberg, la ville la plus aisée, qui prit à sa charge cette redistribution des coûts. Sa part s’éleva en moyenne à 48% des contingents armés et 50% de l’argent fournis par les cités impériales franconiennes. Son rôle de premier plan dans la tenue des assemblées intercommunales et la position maîtresse qu’elle y occupait se payait en retour en florins ou en soldats. Sa participation se stabilisa à ce haut niveau au début du XVe siècle. Nuremberg semble alors verser pour la Paix environ 50 florins à chaque fête des quatre-temps, soit 200 florins l’an. Autant que les quatre autres villes impériales réunies, versant ensemble tantôt 200 fl, tantôt 196 fl.

Pendant près d’un siècle, les contributions prescrites à trois des petites villes franconiennes semblent s’être maintenues dans des proportions intangibles. Selon la coutume, Rothenbourg avait une quotité de 5/12 (41,5%), Windsheim de 3/12 (33,5%) et Wissembourg de ¼ (25%) 992 quand il s’agissait de répartir entre elles les frais de l’union.

Entre le montant théorique et la somme effectivement versée par chaque membre de la Landfriede, il y avait souvent de la marge, et la répartition des coûts ne débouchait pas toujours sur une entente cordiale. Car l’acquittement des frais généraux était une occasion rêvée de faire entendre sa différence, d’exprimer ses désaccords avec la politique générale ou de manifester un désengagement vis-à-vis de la cause commune. Rothenbourg ne se priva pas d’exprimer dans ce domaine son opposition larvée entre 1391 et 1397. En 1393, le commandant et le comité de Paix durent la relancer trois fois pour réclamer les 90 florins dus par la ville et « dont la Landfrieden avait eu besoin » 993 . La ville sur la Tauber songeait-elle alors à rejoindre la ligue urbaine souabe ? Trouvait-elle ses intérêts mal défendus dans une union de Paix où elle n’avait qu’un demi-siège ? Le fait est que son conseil faisait mine d’ignorer les sommes demandées quand le délégué de Rothenbourg ne siégeait pas au comité. Lors de la reddition finale des comptes en 1395, le commandant de la ligue constata laconiquement :

« Il faut savoir que nous avons été commandant de la paix en Franconie pendant 6 ans.
Item la première année [1390], nous avons été payé par les douanes.
Item la deuxième année [1391], nous avons été payé par les quotités de ceux de Rothenbourg et des autres villes.
Item la troisième année [1392], ceux de Rothenbourg, Schweinfurt, Windsheim et ceux de Wissembourg ont été sollicités pour 200 florins, ceux de Rothenbourg nous en ont donné 50.
Item la quatrième année [1393], ceux de Rothenbourg, ceux de Schweinfurt, ceux de Windsheim et ceux de Wissembourg ont de nouveau été sollicités pour 200 florins, ceux de Rothenbourg nous en ont donné 60 florins.
Item la cinquième année [1394], les quatre villes susdites ont à nouveau été sollicitées pour 184 florins, ceux de Rothenbourg nous en ont donné 50 livres.
Item la sixième et dernière année, les susdites quatre villes ont été sollicitées pour 196 florins, ceux de Rothenbourg ne nous en ont rien donné » 994 .’

La question des coût ne faisait donc pas forcément l’objet d’un consensus entre les villes. Preuve en est fournie par un jugement arbitral entre Rothenbourg, Windsheim et Wissembourg le 29 septembre 1375 :

« Il est à savoir que nous, ceux de Rothenbourg, ceux de Windsheim et ceux de Wissembourg, avions contracté un conflit (stoz) les uns envers les autres, lié au fait que nous ne parvenions pas à nous entendre sur les forces que chaque ville devait fournir sous forme de lances et d’argent à cause de notre ennemi commun, et pour cela nous sommes allées toutes trois, villes, volontairement et d’un commun accord auprès de ceux de Nuremberg ; de telle sorte que quelle que soit la façon dont ils statueraient entre nous, nous devions en rester là entre nous.
Et ceux de Nuremberg ont décidé et tranché entre nous et fait en sorte que nous devrons avoir et faire toujours (furbaz allzeit) 12 parts ; et sur ces 12 parts, ceux de Rothenbourg doivent en avoir 5, ceux de Windsheim 4 et ceux de Wissembourg trois. Il doit en être ainsi entre nos trois villes pour les lances et pour l’argent ;
Et au nom de ceux de Rothenbourg étaient présents le sire Eberhard von Mulfingen et le sire Peter Kreglinger ; pour ceux de Windsheim, le sire Vogel et le sire Ernst et pour ceux de Wissembourg le sire Ulrich Merkendorffer et le sire Rigler. Fait en 1375 vers la saint Michel. » 995

Les quotités avaient beau être fixées en théorie, de nouvelles querelles de chiffres revinrent à l’ordre du jour du comité de paix en septembre 1409. Elles touchaient cette fois les villes de Rothenbourg, Schweinfurt, Windsheim et Wissembourg et portaient sur l’aide financière ou militaire 996 . La dernière Landfriede franconienne amena des divergences de vue similaires entre les petites villes impériales du pays. En mars 1427, c’étaient Wissembourg et Windsheim qui se heurtaient sur leur quotités respectives. Nuremberg prit en charge l’arbitrage en ses murs en présence des délégués de chaque ville 997 .

Ces conflits d’intérêts, échelonnés sur près de 60 ans, lèvent le voile sur les mécanismes d’établissement des versements. Ils mobilisent en effet toujours les mêmes villes, les petites cités impériales franconiennes. Leurs négociations et mésententes portaient non sur les parts de référence, coutumières donc intouchables, mais sur les accommodements avec les chiffres, quand il fallait effectivement payer. Face aux petites villes membres de la Paix 998 , le comité semblait définir une contribution globale qu’elles avaient ensuite à se répartir, selon leurs forces, à l’écart des autres membres 999 . Le défaussement de l’une risquait alors de peser sur les autres, qui ne pouvaient accepter sans protester. Les conflits d’intérêts des petites villes impériales étaient ainsi le revers de leur concertation renforcée au sein des édits de paix franconiens. Sans que Nuremberg en soit forcément le témoin, elles se réunissaient pour fixer leurs participations réciproques, se représentaient au sein du comité de Paix ou fournissaient ensemble du matériel militaire. C’étaient en définitive de réseaux intercommunaux plus étroits que la moyenne que naissait le conflit.

Les procédures financières admises par le comité de paix garantissaient aux petites villes impériales un certain secret sur leurs contributions respectives. Dans les années 1390-1395, le commandant de Paix parvenait encore à le percer pour appréhender de temps en temps la part effective versée par Rothenbourg 1000 . Mais en 1410, Friedrich Schenk dut rendre les armes devant les arrangements financiers de Windsheim, Wissembourg, Schweinfurt et Rothenbourg. Au terme de quatre ans de Paix, il lui restait des arriérés qu’il ne savait à qui réclamer, alors qu’il avait d’ores et déjà pu établir une quittance définitive à l’ordre de Nuremberg 1001 . Les fluctuations constatées dans les matricules impériales des petites et moyennes villes trouvaient sans doute là leur explication. Les agents du roi ne disposaient que de chiffres théoriques et ne pouvaient suivre au fil des années les versements exacts de chaque petite cité. Ils avaient face à eux des contributions globales et fluctuantes, qui ne correspondaient pas aux quotités de référence. Devant la solidarité silencieuse des petits contribuables urbains du pays, même s’il avait vent d’un conflit, le commandant n’en connaissait pas toujours les détails. Certes, ces litiges relevaient en principe de l’arbitrage du comité 1002 et il arriva aux petites cités franconiennes de s’y soumettre. Cependant elles réglèrent plus souvent leurs différends devant un seul et unique arbitre : Nuremberg. En toute extrémité, cette dernière devenait la scène où le conflit s’exprimait et s’arbitrait.

Assez paradoxalement, alors que Nuremberg préservait dans ses murs une imposition directe fondée sur le secret absolu 1003 , la capitale franconienne était la seule à ne pas faire mystère de ses versements à la Paix. Elle payait aussi rubis sur l’ongle. Gageons qu’elle trouvait dans les institutions de Paix plus de sujets à contentement que Rothenbourg. Elle pouvait y faire entendre sa voix et détenait une place digne de son rang dans les organisations interurbaines. Ses versements participaient en outre à son image de marque auprès des princes et de l’empereur. La ville veillait en tout cas à ne pas être celle par laquelle arriveraient les premières entorses aux quotités. Elle fit part sans détours de ses calculs à ses agents et mercenaires en décembre 1406 :

« S’il s’avère que le commandant de la Paix vous a donné et fixé un commandant au nom de la Paix, vous devez chevaucher comme nous vous l’avons demandé ici ; mais s’il advenait qu’il a recommandé à notre sire de Bamberg de nommer à sa place un commandant pour les troupes au nom de la paix, vous devez chevaucher avec les autres et obéir à ce même commandant, si les effectifs des lances sont là. Mais s’il arrivait que la totalité des lances ne soit pas là, vous devez rester en place jusqu’au lundi prochain (20/12) et les attendre ; et s’ils ne viennent pas, vous devez revenir à la maison, à moins que les contingents des autres princes, sires et villes qui sont nommés pour cela au nom de la Paix, ne veuillent rester et attendre plus longtemps. Dans ce cas, vous devez aussi attendre, de telle sorte que vous ne devez pas partir dans les premiers. Et s’il arrivait aussi qu’une vétille n’éclate à propos des contingents, vous ne devez pas être les premiers à la déclencher, de telle sorte que la faute du déclenchement ne vous incombe pas » 1004 . ’
Notes
986.

Cf. G. Pfeiffer, Quellen…, n°1 article 8,

987.

Cf. G. Pfeiffer, Quellen…, n°56. La même procédure permet à un autre commandant de se rembourser des avances qu’il avait consenties pour la paix franconienne. Cf. n°103

988.

Cf. G. Pfeiffer, Quellen…, n°143. Pour régler les comptes communs, les états franconiens furent conduits à décompter leurs douanes, à se verser l’argent dans différentes monnaies et à fixer les cours respectifs de leurs monnaies. Du coup, la lutte contre les faux monnayeurs, la mauvaise monnaie et les douanes illicites devint un des sujets de préoccupation des institutions de paix franconiennes. Voir entre autres G. Pfeiffer, Quellen…, n°538, 542, 551, 560, 564, 566, 589, 600, 631, 632…

989.

Une des premières Landfrieden souabes souligne que les quotas dépendaient des montants des impôts impériaux. Ainsi ce n’est pas la situation locale qui donnait la mesure des impositions impériales, mais des critères impériaux qui réglaient les rapports de force locaux. En serait-il de même pour les quotités franconiennes ?

990.

Cf. G. Pfeiffer, Quellen…, n°5

991.

L’évêque de Würzbourg était alors le plus fortement requis avec 31 parts sur 55, contre 21 pour Nuremberg. Par la suite, en 1396, ce sont l’évêque de Bamberg et le burgrave de Nuremberg qui contribuent le plus fortement à la Paix, aux côtés de Nuremberg.

992.

Cette répartition des parts entre les quatre petites villes franconiennes figure dans un règlement en 1375. Cf. K. Ruser, Die Urkunden und Akten der oberdeutschen Städtebünde…, n°819.

On peut aussi la déduire des décomptes établis en 1410. Cf. G. Pfeiffer, Quellen…, n°682, n°683 et 684. Il semble par ailleurs que Schweifurt verse 39 florins 1 lb (soit 20%) quand la somme totale due par Rothenbourg, Windsheim, Wissembourg et Schweinfurt est de 196 florins.

Quand toutes les villes impériales franconiennes sont en jeu, hormis Nuremberg, il apparaît que sur 196 florins, Rothenbourg doit en verser environ 65 (33,5%), Windsheim environ 52 (26,5%), Wissembourg et Schweinfurt environ 39 en 1410 (20%).

993.

Cf. G. Pfeiffer, Quellen…, n°236 (22/04/1393). Les 90 florins dûs par Rothenbourg se retrouvent dans les décomptes de Landfriede au fol. 25, Cf. G. Pfeiffer, Quellen…, n° 145. Les Rothenbourgeois dirent pour leur défense qu’ils n’étaient pas au courant de la tenue des comptes et de la somme réclamée, puisqu’ils ne siégeaient pas au comité. Ceux de Schweinfurt, qui représentaient alors les deux villes, s’empressèrent de répliquer que la facture avait été bel et bien transmise par leur délégué Hans Nüsser au Rothenbourgeois Kreglinger. Le comité des neuf accepta un report de paiement jusqu’au prochain décompte (le 1er juin 1393), mais rappela que chaque signataire de la paix s’était engagé par serment à payer sa quotité à l’union, sans difficultés et avec régularité. En cas de refus, Rothenbourg s’exposait à une saisie sur corps et biens. Cf. StAN, Rst Rothenburg n°325 (21)

994.

Cf. G. Pfeiffer, Quellen…, n°307 ; StAN, Rst. Rothenburg 326, fol.149

Cela signifie qu’en 1392, Rothenbourg a versé 25% du montant dû par les quatre villes franconiennes citées. L’année suivante, Rothenbourg acquitte 30% du montant global ; puis 27% en 1394 et rien en 1395 alors qu’elle devait contribuer à hauteur de 33,5%, selon les quotités fixées aux villes de Rothenbourg, Windsheim, Wissembourg et Schweinfurt.

995.

Cf. StAN, Rst Ro, Akten n°86, fol. 20b ; édité dans K. Ruser, Die Urkunden und Akten der oberdeutschen Städtebünde…,, n°819. En 1375, et jusqu’à la nouvelle union de la Paix en 1377, Rothenbourg a donc une quotité de 5/12 (41,6%) ; Windsheim une quotité de 4/12 (33%) et Wissembourg une quotité de 3/12 (25%) quand il s’agit de répartir les coûts entre ces trois villes. L’entrée de Schweinfurt dans la Paix franconienne en 1377 a ensuite modifié la répartition.

996.

Cf. G. Pfeiffer, Quellen…, n°625 ; StAN, Rst Rothenburg 324, (42) (11/10/1410): Dans une lettre à Rothenbourg, le commandant de la Paix et le comité des 10 évoquent la prochaine réunion prévue à Nuremberg le 17 octobre 1409. Le conflit doit y être à l’ordre du jour. A cette fin, Rothenbourg est priée d’envoyer à la réunion Peter Nörtheimer, qui siège au nom de la ville à la Landfriede.

Le 15/10/1410, Wissembourg répond dans une lettre au conseil de Rothenbourg que le même vendredi 17 octobre, les Nurembergeois ont demandé aux Wissembourgeois d’envoyer leur délégation à Nuremberg à propos des douanes et des comptes de Landfriede. Comme le conseil de Wissembourg suppose qu’une lettre similaire est parvenue à Rothenbourg, il propose à son homologue d’envoyer leur délégation à Nuremberg le 17/10/1410 pour régler ces questions. Cf. G. Pfeiffer, Quellen…, n°686 et StAN, Rst Ro, n°325 (71). Le 16 octobre suivant, les quatre villes sont priées par le commandant de fournir 5 « glaives » et 5 artilleurs à cheval.

997.

Cf. StAN, BB7 fol. 146 (26 février 1427) : lettre de Nuremberg à Windsheim. Lors de la dernière réunion de la Landfriede à Neustadt, il a été décidé que chaque membre doit envoyer sa contribution en hommes armés pour le 11 mars 1427 à Neustadt. Afin de régler le litige qui demeure entre Wissembourg et Windsheim, Nuremberg demande à sa correspondante d’envoyer une délégation le 6 mars 1427 à Nuremberg. Nuremberg écrit de même à Wissembourg. Voir aussi G. Pfeiffer, Quellen…, n°749

998.

Il arrive que la somme soit assignée globalement à l’ensemble des villes impériales franconiennes. Mais le plus souvent, on constate que Nuremberg n’est pas concernée par la répartition.

999.

Cf. G. Pfeiffer, Quellen…, n°682  (11/10/1410) : lettre de Rothenbourg à Schweinfurt. Les Rothenbourgeois annoncent qu’eux et les Wissembourgeois ont envoyé une délégation à Nuremberg pour l’établissement des décomptes définitifs des douanes à l’échéance de la Paix. Il apparaîtrait que les 4 villes doivent encore 196 florins. Schweinfurt est donc priée d’envoyer une délégation dotée des pleins pouvoirs le 17 octobre 1410, le matin tôt à l’heure du conseil pour que les 4 villes conviennent des contributions. Des lettres similaires ont été envoyées à Windsheim et Wissembourg. Cf. StAN, Rst Ro n°325, fol. 63

1000.

Voir plus haut. G. Pfeiffer, Quellen…, n°307

1001.

Cf. G. Pfeiffer, Quellen…, n°687 (03/12/1410). Dans une lettre à Rothenbourg, le commandant de la Landfriede de1407, Friedrich Schenk, envoie à la ville un aperçu de ce que Rothenbourg et les autres villes lui doivent au titre de la Paix. Il demande au conseil de lui communiquer par messager quelle part doit être acquittée par Rothenbourg et ce que Rothenbourg doit encore pour chaque année sur la base de sa quotité. Car Friedrich Schenk a encore des arriérés, liés au fait que les 4 villes n’étaient pas d’accord sur leurs quotités. Il souhaiterait solder les dettes des Rothenbourgeois, de même qu’il a pu faire quittance aux Nurembergeois, qui ont payé totalement leur part. Cf. StAN, Rst Rothenburg 325 (70)

1002.

Dans chaque édit de paix, un article définissait les modalités de règlement des litiges entre membres.

1003.

Cf. Laurence Buchholzer, « L’impôt direct à Nuremberg : de son établissement à son encaissement (XIIIe-XVe siècles) », Cahiers d’histoire 44 n°2 (1999), p. 195-218

1004.

Cf. StAN, BB1, fol. 162 (lettre de Nuremberg à C. Hunstorffer, Hans Morder, Chunz Scwarczemberg et C. Hohel). Ces agents nurembergeois reçurent en définitive l’ordre de rentrer à Nuremberg le 17 décembre 1406 (fol. 166v). Le 24/12/1406, Nuremberg avertit Rothenbourg des dispositions prises à l’égard de ses agents. Le conseil de Nurembergeois affiche alors sa décision de rapatrier ses hommes si le quota de lances n’est pas réuni ou s’il y a plusieurs entorses dans les contributions.