Honneurs et fonctions intercommunales

Le recours des villes impériales franconiennes aux institutions urbaines souabes était en outre tributaire des honneurs et fonctions qu’elles pouvaient espérer gagner dans les rouages intercommunaux. La constitution de la ligue urbaine souabe avait beau être égalitaire, attribuer en principe une voix à chacun de ses membres et exiger la participation de tous, il y avait dans l’organisme intercommunal quelques citadelles à prendre. Divers postes attachés à la structure intercommunale avaient une dimension stratégique. Etre un lieu d’assemblée, établir les ordres du jour de réunion ou appeler les villes à se réunir, siéger à un bon rang, archiver les actes de la ligue, diriger ses quartiers militaires, voilà autant de fonctions convoitées et de positions à conquérir. La détention de ces postes était un enjeu local 1040 pour chaque ville-membre. Mais elle avait aussi des implications collectives, puisqu’elle marquait la place respective des différents acteurs intercommunaux. Elle manifestait les rapports de force et avait tendance à les cristalliser. Ce n’était pas seulement une question d’honneurs. Car, avec les fonctions intercommunales, allait une influence décisive sur les décisions prises au nom du groupe. Les villes les mieux placées dans les rouages intercommunaux pouvaient guider les priorités de l’action commune et orienter la politique générale de la ligue. Les 5 localités en tête de la hiérarchie et des contributions formaient en outre le comité de guerre qui présidait aux expéditions militaires.

Aussi la question des sièges, des voix ou des postes prenait-elle une importance capitale et se posait-elle avec une acuité particulière pour les villes qui occupaient le sommet de la hiérarchie urbaine. Aux yeux des protagonistes, elle pouvait même s’avérer plus cruciale que les finalités mêmes de la structure intercommunale. Et à l’examen, les villes franconiennes de Rothenbourg et Nuremberg entrèrent rarement dans la ligue urbaine souabe sans négocier au préalable leur place dans les organisations intercommunaux souabes. Il en allait de même pour les contributions aux frais de la ligue, dont dépendait ensuite l’accès à certaines fonctions.

Dès son entrée dans la ligue urbaine souabe en 1378, Rothenbourg revendiqua et obtint un rôle important dans le fonctionnement de l’institution. Sans doute à l’initiative de la ville, le juge du Landgericht de Rothenbourg, qui était aussi l’officier impérial local, Walter von Höhenried, se mit aussitôt au service de la ligue urbaine souabe 1041 avec tout son personnel judiciaire. La chancellerie municipale de Rothenbourg devint dépositaire de chartes qui concernaient l’ensemble de la ligue. Elle détenait un contrat de recrutement du chevalier Hans von Seckendorf comme mercenaire de la ligue en 1384 et gardait des demandes de Wenceslas à l’intention de toute la ligue. Rothenbourg avait surtout la charte établie en mars 1387 après la réconciliation du souverain et de la ligue. Rothenbourg possédait l’original de ce document où le roi confirmait aux villes impériales liguées leurs privilèges et une immédiateté impériale inextinguible. Devenu très précieux au lendemain de la paix d’Eger en 1389, le diplôme donna même lieu à des procédures de prêt. Rothenbourg s’engagea à le céder, contre revers, à Nuremberg ou toute autre ville impériale demandeuse, pour un délai de deux mois.

Sans bien sûr égaler Ulm, dans les années 1380, Rothenbourg parvint à s’affirmer comme un lieu de siège pour la ligue. Des assemblées urbaines se tinrent en ses murs en août 1382, en avril 1383, ou encore en octobre-novembre 1387. Au nom de la coalition des villes rhénanes, bavaroises, souabes et franconiennes, la ville sur la Tauber apposa son sceau, avec Nuremberg et Ulm, sur tous les pleins pouvoirs et lettres d’escortes nécessaires aux assemblées de Mergentheim et de Rothenbourg en novembre 1388. Pendant les combats de la guerre des villes, Rothenbourg fut en outre le lieu de rassemblement des contingents militaires équipés par les villes du Nord de la ligue. Le bourgmestre Heinrich Toppler en avait acquis le commandement armé. Rothenbourg accompagna ainsi la destinée de la première ligue urbaine souabe, « non au titre de satellite insignifiant, mais d’alliée active et courtisée » 1042 .

Au cours du XVe siècle, quand Nuremberg n’était pas dans la ligue urbaine souabe, Rothenbourg put à nouveau exercer un rôle majeur au sein des institutions intercommunales souabes. Pour la ville sur la Tauber, entrer dans la ligue urbaine avant toutes les autres cités impériales franconiennes signifiait donc l’accès à des postes auxquels elle n’aurait jamais pu prétendre en présence de Nuremberg 1043 . En 1440-1441 Rothenbourg administrait une commission de la ligue et participait au comité de guerre avec Ulm, Nördlingen, Gmünd et Memmingen. Dans ce contexte, Rothenbourg n’entendait pas céder ses prérogatives à quelque autre protagoniste souabe. Aux assemblées de la ligue à Ulm, les délégués des villes siégeaient et votaient selon leur importance sous la présidence d’Ulm. En 1440, tout juste entrée dans la ligue, Rothenbourg revendiqua la deuxième place, derrière Ulm, dans les actes et les assemblées du moment 1044 . Nördlingen n’accepta pas de se faire évincer et la ligue dut arbitrer leur querelle à partir du 15 octobre 1440 1045 . Le conflit dura plus d’une année. Devant le comité d’arbitrage, Nördlingen argua de sa puissance économique et financière, de ses foires importantes et de sa situation géographique centrale au milieu des autres villes liguées. Rothenbourg fit au contraire valoir sa large contribution au financement de la ligue, la seconde derrière Ulm. Elle insista sur la grandeur de son territoire, la Landhege, qui surpassait celui des autres villes de la ligue. La centralité politique et territoriale s’opposait à la centralité géographique et commerciale ! Pour se donner un atout supplémentaire et fournir un nouvel argument devant ses arbitres, Rothenbourg alla même jusqu’à demander un arpentage du périmètre des deux villes. Elle en fit inscrire le résultat dans son Kopialbuch : « Rothenbourg est plus grande de 72 Gerten et 2 pieds que Nördlingen, soit au total 937 pieds » 1046 . La ligue n’osa pas trancher entre les deux cités concernées. Mais il est certain que ce conflit intercommunal pesa fortement sur la participation de Rothenbourg à la ligue. Le 29 décembre 1440, elle ne se prêta pas au renouvellement de l’union. En 1442, à défaut d’être reconnue comme la seconde aux assemblées, elle réclama une diminution de sa participation et, au renouvellement de la ligue, n’intégra ses rangs qu’après un long délai de réflexion. A l’assemblée du 25 mars 1443, les représentants des villes finirent par s’avouer impuissants dans le litige qui opposait les deux cités. Ils demandèrent à Nordlingen de trouver une solution pour écarter son conflit avec Rothenbourg, sans intervention de la ligue urbaine.

Nuremberg ne s’inséra dans la ligue urbaine souabe que par brefs épisodes : 1384-1389 ; 1444-1454 ; 1456-1459. Mais elle attacha toujours, comme Rothenbourg, une importance extrême à sa place et son rôle dans les institutions intercommunales. L’adhésion à l’organisme du pays voisin ne devait pas constituer pour elle une perte de prestige et d’influence, en comparaison de ce qu’elle avait en Franconie. Nuremberg ne pouvait disputer à Ulm le poste de présidente, la chancellerie et les fonctions d’appel 1047 que la ville impériale souabe détenait d’ancienne coutume. Nuremberg soumit toutefois son entrée dans la ligue en 1444 à des conditions particulières. Alors que traditionnellement, dans les votes, Ulm et Esslingen avaient deux voix et toutes les autres villes liguées une, Nuremberg se fit attribuer en 1444 trois voix, de même qu’Augsbourg. En retour, leurs contributions à la ligue étaient aussi les plus lourdes. Elles acquittaient chacune 800 florins, tandis qu’Ulm en versait 750, loin devant Esslingen et Rothenbourg sollicitées pour 400 florins.

A défaut de présider au destin de toute la ligue urbaine souabe, Nuremberg parvint à influer sur l’une de ses commissions. Afin de mieux fonctionner en dépit de la grosseur de ses structures et du nombre de ses membres, la ligue urbaine souabe avait en effet instauré dès les années 1380 deux commissions de travail. Sous des dehors géographiques 1048 , ces ensembles constituaient avant tout des ensembles techniques, qui préparaient les assemblées générales en plus petit comité et qui s’apportaient une aide militaire et judiciaire plus étroite. Ils formaient ainsi une ligue dans la ligue. Du coup, quelques fonctions intercommunales, comme la présidence, la chancellerie ou la tenue des ordres du jour, formaient un nouvel enjeu entre les cités impériales . Sur une base stable de quelques villes, les membres des groupes variaient au fil des adhésions à l’union urbaine. Il en était donc de même pour les détenteurs des postes-clefs. En l’absence des villes impériales franconiennes, on trouvait dans l’une des commissions de la ligue urbaine souabe les cités de Nördlingen, de Schwäbisch Hall, de Schwäbisch Gmünd, Donauwörth, Giengen, Dinkelsbühl, Aalen et Bopfingen (die nieder Städte) ; dans l’autre, oeuvraient, sous la présidence d’Ulm, les localités de Rottweil, Kempten, Memmingen, Leutkirch, Kaufbeuren et Pfullendorf 1049 (die obern Städte). C’est aux Niedern Städten que les villes franconiennes et Augsbourg s’intégrèrent chaque fois qu’elles participèrent à la ligue. Le rôle directeur que remplissait Nördlingen dans le « niedern Ort und Contrat » s’en trouvait à chaque fois remis en question. Aussi la querelle de siège entre Rothenbourg et Nördlingen impliquait-elle sans doute en parallèle la répartition des rôles dans la commission des « villes inférieures » 1050 . Quand Nuremberg arrivait dans la ligue, les deux rivales devaient cependant céder la place à plus grande qu’elles. Les missives des années 1446-1447 montrent Nuremberg à l’œuvre dans des fonctions de chancellerie, d’appel (Manung) et de coordination au sein du « groupe inférieur ». Les adresses aux destinataires renvoient parfois de façon générique aux différents membres de la commission : Nördlingen, Rothenbourg, Dinkelsbühl, Windsheim, Wissembourg, Donauwörth et Bopfingen. La correspondance que Nuremberg entretenait avec chacune de ces villes n’était pas pour autant uniforme. Elle envoyait fréquemment ses courriers aux villes impériales franconiennes, à Nördlingen et dans une bien moindre mesure à Donauwörth. Mais l’envoi de lettres vers Dinkelsbühl et Bopfingen était beaucoup plus ténu ; d’autres villes, comme Rothenbourg se chargeaient peut-être de faire le relais dans cette direction. En provenance de Nuremberg, les membres de la commission inférieure réceptionnaient des demandes de réunion et des ordres de nature militaire. En cas de danger ou de besoin, elles pouvaient écrire à leur présidente, qui décidait de la nécessité d’entreprendre quelque chose, puis écrivait à toutes les cités concernées. Tel fut le cas au profit de Rothenbourg début octobre 1447 :

« Vous nous avez écrit et, en de plus longs termes, au nom de votre nécessité, vous nous avez prié d’écrire, de réclamer et d’exiger auprès de vos et nos bons amis, les villes qui sont ordonnancées dans notre groupe et ensemble inférieur, que chacune de ces villes envoie sans faute à votre sagesse son quota de cavalerie lourde, à savoir pour chacune 101 chevaux, et afin qu’aucune ne traîne etc. Nous en avons pris bonne note et par amour pour votre honneur, nous avons sur l’heure fait part de votre demande à ces mêmes villes, ainsi qu’à ceux de Donauwörth et de Bopfingen, qui ne sont pas mentionnés dans votre lettre et nous les avons convoquées et requises à ce sujet avec zèle de la façon qui nous semblait la meilleure, c’est-à-dire pour qu’elles envoient sans faute à votre sagesse leurs participations pour le jour de la saint Dyonisius prochain (09/10/1447). Et comme nous ne voulons pas y manquer, nous enverrons à votre bonne amitié notre propre participation rapidement… » 1051 .’

En détenant la présidence de la commission inférieure, Nuremberg en devenait la porte-parole. A la demande des membres de son groupe, elle relayait parfois leurs réponses auprès d’Ulm.

« Sachez que l’opinion de vos et nos bons amis ceux de Windsheim et de Wissembourg à propos des deux articles, à savoir la participation des villes et la cavalerie (reysigen zeug) et à propos du Landgericht etc, pour lesquels chaque ville doit répondre à votre sagesse, est identique à celle dont nous avons fait part à votre prudence en notre nom, et sur leur demande et recommandation, nous annonçons cela à votre honneur en bien » 1052

Dans ses démarches épistolaires entre Ulm et la commission « inférieure », Nuremberg ne manquait pas d’exprimer son avis. Elle pesait de tout son poids sur l’opinion de ses petites voisines impériales, comme le montre une lettre à Windsheim en 1447 :

« Vous nous aviez écrit en réponse à notre lettre adressée dernièrement à votre sagesse à propos des participations des villes et de la cavalerie et vous nous aviez prié, entre autres choses, de transmettre cette même opinion en votre nom à Ulm etc. Nous avons donc transmis cette même réponse à propos de ces articles en votre nom et en celui de vos et nos bons amis ceux de Wissembourg qui nous avaient également prié pour cela et nous avons donc écrit aussi en notre nom à Ulm. Comme à la dernière assemblée, il avait été convenu de répondre aussi à Ulm avant la saint Georges prochaine au sujet d’un article sur le Landgericht du burgraviat de Nuremberg etc, nous avons considéré les entretiens des villes et les fiches de procès-verbal à ce sujet et nous nous en sommes entretenus avec zèle et nous pensons pour notre part que quand bien même nous avons souvent été accablés par cela et pouvons l’être encore davantage, ces mêmes affaires, au vu de la situation et de l’allure des choses (qu’il ne convient pas de mettre par écrit) ne peuvent pas être réglées ni traduites convenablement en ce moment par le Hofgericht de Rotweil […].Cependant il nous semble mieux que la ville ou les villes qui seraient traduites par ce tribunal [le Landgericht] s’y rendent en dehors des procédures judiciaires eu égard à leurs libertés, en demandant à les présenter et que si cela ne marche pas, qu’elles recourent à la procédure d’appel pour s’en défendre du mieux possible, comme cela s’est déjà fait de nombreuses fois auparavant. Nous venons d’écrire au mieux cette même opinion à propos de cet article à ceux d’Ulm en votre nom, en celui de Wissembourg et en notre nom, en même temps que le susdit article sur la cavalerie. Votre amitié saura ainsi comment se comporter… » 1053 .’

A chaque lettre adressée à Ulm - et elles étaient nombreuses dans les années 1446-1448 - Nuremberg entretenait aussi avec la capitale souabe des délibérations au sommet. Tout en affectant un simple rôle de conseillère, la ville franconienne faisait un travail de « lobbying » sur les décisions de la présidente de la ligue.

« Berthold Volckmeier, notre cher bourgeois et conseiller, est allé à Würzbourg dans les affaires qui concernent les très dignes et éminents princes, nos gracieux sires, l’évêque Gotfried de Würzbourg etc et le seigneur Albrecht comte palatin du Rhin et duc en Bavière etc […] Ce même gracieux sire de Würzbourg vient de faire savoir à notre conseiller comment l’éminent prince, notre sire le margrave Albrecht de Brandebourg s’est plaint ouvertement de lui devant les princes et les seigneurs à Francfort, entre autres choses, du fait qu’il se soit à nouveau engagé envers les villes impériales et les villes impériales envers lui, parce qu’elles pensent réprimer (drucken) la noblesse. Ce dont sa grâce princière s’est défendue honnêtement par écrit envers les mêmes princes et seigneurs en disant qu’il s’était allié envers certains princes et envers les villes impériales en tant que partisan de la paix, de la justice et du bien commun. Il n’a jamais constaté que les villes impériales aient fait quelque injustice à aucun pieux et honnête homme de la noblesse, ni qu’elles lui aient nui ou qu’elles l’aient chassé, mais elles se sont efforcées du mieux possible d’honorer la pieuse noblesse, de lui attester honneur et vertu, et ont cherché à se garder de la force et des délits (Frevel) illégitimes. Il souhaite faire de même et il pense que, dans la mesure où cette plainte a été exprimée publiquement à Francfort, il serait bon et nécessaire pour les villes qu’on se défende au nom de l’ensemble des villes envers nos sires les princes là-bas, dans leur ensemble et séparément, en disant que les villes avaient entendu raconter qu’elles avaient été accusées devant leurs grâces princières de s’être alliées et obligées entre elles, et aussi avec certains princes, parce qu’elles voulaient réprimer la noblesse. Ce en quoi on fait tort aux villes, alors qu’elles ont fait tout leur possible pour se garder dans l’empire et qu’elles ne désirent montrer à tout pieux homme noble que de la vertu et de l’honneur – etc sous une meilleur forme, comme vous savez bien l’entreprendre – et notre gracieux sire de Würzbourg plusieurs fois mentionné pense que si cette réponse avait lieu ainsi, cela servirait bien la bonne cause des villes […] Cependant, nous nous en remettons complètement à votre plaisir pour décider si cela est à faire ou non » 1054 .’

A tout bien considérer, Nuremberg retrouva donc dans la ligue urbaine souabe des fonctions et des honneurs intercommunaux très proches de ceux qu’elle avait connus dans la Paix franconienne. Même si ce ne fut à chaque fois que pour quelques années, au sein de la commission inférieure ou du conseil de guerre de la ligue, elle put exercer son ascendant sur un groupement de villes plus étendu qu’en Franconie, portant jusqu’à Nördlingen, Dinkelsbühl ou Schwäbisch Hall. C’est sans doute en vertu des habitudes prises au XVe siècle qu’elle revendiqua vers 1520 l’intégration de ces villes souabes, à ses côtés, dans le banc urbain du cercle franconien.

Notes
1040.

Elle pouvait aussi être un enjeu personnel pour les hommes qui désiraient accéder à de tels postes. Mais cette dimension est très difficile à percevoir dans les sources, si ce n’est peut-être dans le parcours du bourgmestre rothenbourgeois Heinrich Toppler.

1041.

Il s’exposait ainsi à agir contre son seigneur féodal et souverain.

1042.

Cf. Ludwig Schnurrer, « Rothenburg im schwäbischen Städtebund », Esslinger Studien. Jahrbuch für die Geschichte der oberdeutschen Reichsstädte 15-17 (1968) 

1043.

Ces prétentions étaient fondées sur la puissance et l’importance de la ville. On peut les mesurer à ses contributions à la ligue. En 1446, Ulm acquitte 750 florins, devant Esslingen et Rothenbourg avec 400 florins, puis plusieurs villes qui payaient 300 florins dont Nördlingen et Schwäbisch Hall. La participation militaire reflète les mêmes quotités : 750 « reisigen Pferde » dus par Ulm, 400 par Rothenbourg, 300 par Nördlingen, Hall et Memmingen en 1440. Cf. Harro Blezinger, Der Schwäbische Städtebund in den Jahren 1438-1445, Stuttgart, 1954

1044.

Les membres de l’assemblée urbaine en 1440 s’étaient ligués en 1437. Il s’agissait d’Ulm, Nördlingen, Hall, Memmingen, Rottweil, Gmünd, Dinkelsbühl, Donauwörth, Kaufbeuren, Kempten, Leutkirch, Giengen, Aalen et Bopfingen. Rothenbourg les rejoignit le 29 février 1440.

1045.

Cf. Harro Blezinger, Der Schwäbische Städtebund in den Jahren 1438-1445, Stuttgart, 1954, p. 145 et Regest pour le 22 mars 1441 ; voir aussi RTA 15, p. 398, de même que n° 176 et n°211 et Ludwig Schnurrer, « Rothenburg im schwäbischen Städtebund », Esslinger Studien. Jahrbuch für die Geschichte der oberdeutschen Reichsstädte 15-17 (1968). Un conflit du même type est attesté au sein de la ligue urbaine souabe en 1445 entre Schwäbisch Gmünd et Heilbronn.

1046.

Ce fut alors la longueur de l’enceinte qui servit d’instrument de comparaison : « es ist zu wissen, das Nordlinger statmaur und ir turen gemessen sint, und der ist 632 gerten, summa das ist 10112 schuhe. Item ir gert hat 16 schuh. – Es ist zu wissen, das Rotenburg ist gemessen, und hat die stat maur und turen 850 gerten, summa das 11050 schuh, und Rotenburg ist 72 gerten und zwen schuh grosser dan Nordlingen, summa das ist 937 schuh. Item unser gert hat 13 schuh ». StAN, Rst Ro 85 (Kopialbuch), fol. 159

1047.

La continuité de la ligue n’était en définitive assurée que par la chancellerie d’Ulm qui prenait en charge toutes les convocations. Ulm réunissait en ses murs, tous les deux mois environ, mais sans régularité établie, les délégués de toutes les villes liguées. Les invitations aux assemblées (Manungen) étaient envoyées une ou deux semaines auparavant et s’accompagnaient d’un ordre du jour sur lequel chaque ville devait définir ses positions. Au terme d’une assemblée de deux ou trois jours, les représentants des villes composaient un procès-verbal (Abscheidungzettel) qui faisait état des négociations et décisions. En l’absence de prise de décision, les délégués devaient en référer à leur conseil, puis revenir à l’assemblée suivante avec des pouvoirs plus étendus.

Dans les cas les plus urgents, une ville liguée pouvait solliciter Ulm pour la convocation d’une assemblée extraordinaire. Ulm décidait ou non de donner suite. Sa chancellerie expédiait toutes les affaires courantes et copiait pour chaque ville liguée les procès-verbaux, les convocations, les projets d’union, la constitution de la ligue… C’est le secrétaire de la ville, Hans Neithard, qui effectuait ces tâches dans les années 1440 en plus de ses activités municipales.

1048.

Ces deux groupes se désignent comme « les villes supérieures » (die obern Städte) et les « villes inférieures » (die undern Städte), l’Alpe souabe marquant la séparation. Voir carte en annexe

1049.

Par épisodes, le groupe dirigé par Ulm intégra des membres de la ligue urbaine de Constance : Ravensbourg, Biberach, Wangen et Isny

1050.

Les fonctions tenues par Rothenbourg dans les années 1380 correspondent donc aux tâches dévolues à la présidente de la commission des « villes inférieures ». Cf. plus haut. En 1384, à la veille de l’entrée de Nuremberg dans la ligue urbaine souabe, on trouvait dans le quartier inférieur de la ligue urbaine souabe les villes de Ratisbonne, d’Augsbourg, de Nördlingen, de Rothenbourg, Dinkelsbühl, Windsheim, Wissembourg et Bopfingen. Cf. UB Windsheim n° 399. En 1387, le même quartier inférieur de la ligue urbaine souabe comprenait les villes de Ratisbonne, d’Augsbourg, de Nördlingen, de Rothenbourg, de Dinkelsbühl, Windsheim, Schweinfurt, Wissembourg et Bopfingen.

1051.

Cf. BB18, fol. 354v (02/10/1447).

1052.

Cf. StAN, BB18, cetula inclusa à Ulm (05/04/1447), fol. 211. Dans le même temps, le conseil de Nuremberg assura les deux villes de Windsheim et Wissembourg de la transmission de leur avis.

1053.

Cf. StAN, BB18, fol. 211, lettre à Windsheim (08/04/1447)

1054.

Cf. StAN, BB 18, fol. 53v, lettre à Ulm (22/09/1446)