Des registres exhaustifs ?

La relative cohérence entre le nombre de lettres reçues et de lettres envoyées offre un indice de fiabilité des registres. Sans que l’on puisse être sûr de l’exhaustivité de l’un et de l’autre, leur confrontation ne laisse pas apparaître d’anomalie. Au moins pour 1449-1457, ils renvoient une image cohérente des échanges épistolaires nurembergeois. Manifestement, ils enregistraient tous deux avec le même soin l’ensemble des lettres échangées, ou, résultaient d’un tri convergent, qui passait sous silence le même nombre de documents de part et d’autre.

La relative cohérence des Briefbücher au milieu du XVe siècle paraît traduite par une succession quasi journalière des missives envoyées. Deux missives partent le 14 juillet 1446, une le 15, deux le 16 ; 7 sont en date du 18 juillet, 5 du 19, 3 du 23 juillet…

Vénérables par leur nombre, leur ancienneté et leur continuité, les Briefbücher laissent au lecteur une impression de complétude et d’exhaustivité. Le secrétaire nurembergeois Johann Aitinger disait de son propre aveu inscrire au XVIe siècle même des choses insignes 1119 . Les registres épistolaires consignaient-ils pour autant l’intégralité des messages écrits par la ville vers l’extérieur ?

L’intégralité est déjà toute relative si l’on considère, comme nous l’avons vu, que les Briefbücher ne restituent ni le texte, ni la teneur des pièces jointes à la missive principale. Comme la pratique était courante, il manque dans le registre presque la moitié des écrits réellement envoyés par la municipalité.

Mais, des registres épistolaires, on ne peut attendre la complétude que dans les limites qui leur étaient assignées au départ par la chancellerie médiévale. Il est des domaines où l’exhaustivité des Briefbücher souffre quelques entorses. Les missives échangées par le conseil avec l’ensemble de ses agents à l’extérieur de la ville sont de cette espèce. Les principes d’enregistrement de telles lettres dans les Briefbücher paraissent avoir évolué au cours du XVe siècle. Dans les premiers registres, les lettres de type administratif sont rares et la pratique de leur consignation est sans doute peu courante. Dès le milieu du XVe siècle, au contraire, les informations et conseils prodigués par le gouvernement à ses délégués en mission s’insèrent couramment parmi les missives municipales. Les courriers partent en direction de Karl Holzschuher ou Nicolas Muffel dépêchés aux réunions de la ligue souabe ou chez le roi. Les lettres du conseil sollicitent l’avis des experts en droit recrutés par la ville comme Gregor Heimburg ou Maître Kunhofer. Le nombre des conseillers en droit (Gelehrte Räte) connaît cependant à cette période une telle croissance qu’il devient difficile de juger de l’exhaustivité du courrier à leur égard. Les plus illustres représentants du conseil à l’extérieur comptent parmi les destinataires des Briefbücher, mais qu’en est-il des représentants de moindre envergure ?

La correspondance de la ville avec ses simples bourgeois appelle elle aussi des interrogations. Au bourgeois obéissant, le conseil parlait par la voie ordinaire, par ordonnances, par proclamations orales ou par le biais de ses employés. Le recours à l’écrit entre le conseil et ses sujets traduisait par contre une relation de conflit. Face au bourgeois en rupture de ban, la ville devait parler d’autorité et le faisait par écrit au nom du conseil et sous le sceau du bourgmestre. Ce type particulier de lettres, les « lettres sur papier », trouva-t-il une place systématique dans les registres de correspondance active ? Même si les Briefbücher en contiennent, l’existence d’un livre de copies consacré entre autres aux bourgeois partis sans congé (ungeurlaubte Bürger) 1120 permet d’émettre quelques doutes sur une consignation automatique de telles missives dans les Briefbücher 1121 .

Les Briefbücher renvoient une image de la parole écrite du conseil vers l’extérieur. Mais pour être exhaustifs, il aurait fallu que tous les domaines politiques et administratifs de la ville passent eux-mêmes par le collège des patriciens. Certes le petit conseil de Nuremberg avait une mainmise directe sur la plupart des affaires étrangères. Il existait néanmoins plusieurs grands offices 1122 dotés d’une marge de latitude, voire d’un budget spécifique, qui n’avaient à rendre de compte qu’une ou deux fois l’an. Bien que mis au service de la vie interne de la cité, ces offices pouvaient à l’occasion avoir besoin de se tourner vers l’extérieur. Le maître d’œuvre 1123 , les chargés du trésor (Losunger), les responsables de la fabrique, les tuteurs et curateurs, les seigneurs de la guerre, les responsables du territoire, les forestiers et les juges avaient leurs propres secrétaires et menaient directement leurs affaires. Dans leurs tractations extérieures, ils représentaient le conseil, sans que celui-ci ne supervise leurs actions au jour le jour. Les Losunger réglaient annuellement les rentes nurembergeoises dues à des détenteurs étrangers 1124 . Au décès d’un bourgeois nurembergeois, les curateurs et tuteurs établissaient le contact avec ses éventuels héritiers établis en d’autres lieux. Le maître d’œuvre Endres Tucher gérait sans intermédiaires ses commandes de matériaux et parfois le recrutement de spécialistes à l’extérieur. Les juges envoyaient en toute indépendance les convocations et les copies de leurs arrêts aux parties étrangères concernées. L’emprise du conseil sur ses consultants juridiques fut longtemps assez grande pour que leurs expertises sur requête d’une autre ville trouvent au moins mention dans les Briefbücher au XVe siècle. Mais la complexité croissante du droit et l’aura de certains juristes contribuèrent à l’éclosion progressive de correspondances parallèles. Dès le premier tiers du XVIe siècle, des livres de conseils (Ratsschlagbücher) consignent des expertises connues et agréées par le conseil, mais réalisées, répertoriées et envoyées séparément par les consultants 1125 .

Les secrétaires municipaux, ceux-là même qui tenaient les Briefbücher, menaient en parallèle des correspondances liées à leur office où se mêlaient les relations personnelles et officielles. On sait ainsi qu’au XVIe siècle, le secrétaire nurembergeois Lazarus Spengler était en contacts épistolaires avec le chancelier d’Ansbach Georg Vogler et avec son collègue d’Augsbourg, le Dr. Konrad Rehlinger.

L’office de la guerre fournit un autre exemple de ces correspondances parallèles (et concurrentielles) aux correspondances centrales. Devant la multiplication des conflits, le conseil nurembergeois décida de créer au milieu du XVe siècle un office spécifique permanent consacré à la guerre 1126 . Le conseil décidait en dernière instance des grandes expéditions militaires, de la stratégie ou des moyens en hommes et matériel, tandis que le bureau des hommes de guerre (Kriegsherren) pourvoyait à l’exécution et élaborait des propositions. Autant de tâches impensables sans un minimum d’agents de renseignements, d’espions et de contacts oraux ou écrits avec l’extérieur. Il reste de cette communication interne une partie de la correspondance avec les commandants de troupes en campagne. Les rapports de guerre qui furent érigés dans le cadre de cet office entretiennent des rapports ambivalents avec les Briefbücher de la chancellerie. Pour la grande guerre des villes de 1388-1389, le conflit margravial de 1449-1453 ou la guerre de succession bavaroise au début du XVIe siècle, les livres de copies confectionnés par les Kriegsherren mêlent les listes de prisonniers aux lettres de Fehde des adversaires et aux rapports des délégués nurembergeois 1127 . Ils reposent en partie sur des documents transmis par les autorités centrales, des lettres de Fehde, des missives parvenues au conseil et consignées dans les registres de correspondance passive. Mais dans quelle mesure prit-on alors la peine d’inscrire chaque lettre deux fois, dans deux registres différents, le Kopialbuch et les registres de correspondance épistolaire ? 1128

Selon toute vraisemblance, les échanges épistolaires entre l’office des guerres et ses agents de renseignements suivaient un parcours qui leur était propre et ne transitaient pas par les Briefbücher. L’exigence du secret plaide en faveur d’échanges directs avec le commandement militaire, de toute façon issu du conseil, plutôt que pour la voie classique de la chancellerie. Une expertise d’Erhard Schürstab dans son rapport sur la guerre margraviale de 1449-1453 permet de se faire une idée du dispositif de renseignements militaires nurembergeois pendant le conflit. Des hommes de confiance avaient pour mission de s’établir comme bourgeois dans les villes margraviales pour que le conseil puisse recevoir des nouvelles directes par leur biais. À environ 20 Meilen alentours, Nuremberg prévoyait d’entretenir des agents permanents dans tous les points stratégiques, capables de rendre compte des mouvements de troupes suspects. Les six sires de la guerre nommaient les espions chargés de missions et entendaient leurs rapports. Ils avaient aussi le pouvoir d’intercepter, d’ouvrir et de lire toute lettre qui passait les portes de la ville, dans un sens ou dans un autre. Ils recevaient enfin leur propre courrier comme en attestent plusieurs lettres consignées dans les registres de Rothenbourg, directement adressées à Endres Tucher et aux « seigneurs de guerre à Nuremberg » pendant la guerre de succession bavaroise 1129 .

Il faut donc admettre ici l’existence de lettres bel et bien parties ou reçues au nom de la ville, mais absentes des registres de correspondance habituels (Briefbücher). Ces missives devaient consister tant en informations stratégiques qu’en prosaïques demandes de vivres ou de renforts supplémentaires pour soutenir l’effort de guerre. L’ampleur de cette correspondance particulière reste difficile à estimer. Les rapports de guerre de la Kriegsstube furent longtemps considérés comme le bien propre des officiers du moment et la municipalité ne chercha qu’au cours du XVIe siècle à récupérer ces volumes thématiques laissés auparavant entre les mains des particuliers. Le sort réservé aux correspondances spécifiques de l’office n’en paraît que plus hasardeux. Il n’en reste que quelques traces dispersées. Les archives municipales de Nuremberg conservent des lettres nurembergeoises codées 1130 sans doute élaborées en lien avec l’office de la guerre lors des grandes Fehde du premier XVIe siècle. Ludwig Wagner 1131 signalait à son tour au siècle dernier l’existence de plusieurs rapports de délégués nurembergeois offrant au lecteur des difficultés de compréhension. Il remarquait aussi que ces rapports codés, rédigés lors de négociations secrètes, de réunions majeures ou d’opérations militaires n’avaient pas été enregistrés au Moyen Âge dans les Briefbücher.

Toute la correspondance active de la ville ne s’inscrit donc pas dans les Briefbücher, loin s’en faut. Ils occultent les relations quotidiennes vers l’extérieur gérées séparément par les grands officiers. Les commandes ordinaires, les paiements de rentes annuels, les successions sans problèmes échappaient en temps ordinaire à l’enregistrement central en chancellerie. On ne les voit ressurgir dans les registres épistolaires qu’en cas de problèmes. Quand le maître à recruter était prestigieux, quand les rentes tardaient à rentrer, quand des héritiers lointains revendiquaient leur dû en menaçant la ville de Fehde, l’intervention directe du conseil devenait nécessaire en relais des grands officiers. Sa voix se faisait alors entendre dans les missives des Briefbücher.

Ces registres de correspondance active offrent en définitive au lecteur un aperçu médian des relations écrites de la ville, et en aucun cas la totalité des lettres « municipales ». Ils taisent le plus ordinaire des démarches administratives menées à l’extérieur de la ville, tout comme ils se ferment aux communications stratégiques, aux secrets de guerres ou aux négociations 1132 . Pour plusieurs domaines de compétence municipale, ils occultent certains échanges vers l’extérieur, laissant le soin de la consignation aux livres et fiches d’officiers spécialisés. Si d’aventure cependant, la tâche routinière des officiers connaissait un accroc, une résistance ou un conflit, le conseil souverain prenait son relais et son appui, entraînant ainsi une lettre dans les Briefbücher. De ces registres, sur les finances, les grands travaux ou les questions de curatelle, il ne faut attendre que des lettres non ordinaires, visant le règlement des conflits.  

En parfaite connaissance des limites des Briefbücher, l’étude du nombre de missives envoyées par Nuremberg sur le long terme reste cependant envisageable. Après tout, malgré les choix qui prévalaient à la confection des Briefbücher, peu de villes pouvaient se targuer à la fin du Moyen Âge d’une si belle collection. D’autant que les Briefbücher du XVe siècle ont bien résisté aux outrages du temps. Vérification faite, seules quelques tranches chronologiques très brèves viennent aujourd’hui à manquer. Les lettres envoyées font défaut pour l’année 1413, 1417-1418 et 1461 ; les années 1412, 1414, 1416, 1419, 1445, 1446 et 1462 sont incomplètes.

L’entreprise de comptage pouvait consister à additionner et répertorier une par une les lettres contenues dans chaque registre, du premier de l’an à l’année suivante… en commençant par repérer dans chaque volume ces tranches annuelles que le conseil nurembergeois ne mit pas nettement en valeur au Moyen Âge. Mais l’établissement d’un nombre de lettres annuel précis donnait une scientificité illusoire et vaine à l’ensemble. A quoi bon compter à la lettre près quand le matériau de base appelait de toute façon des choix en amont ? Fallait-il additionner les missives en laissant de côté les lettres-modèles, les lettres ouvertes et les lettres « sur papier » ? Fallait-il veiller à chaque missive dupliquée pour plusieurs destinataires ou la considérer comme un exemplaire unique ? L’approximation était de toute façon au tournant de l’opération, sans même parler du risque d’erreur inhérent à un tel relevé, long, fastidieux et répétitif.

Il parut donc préférable d’opter délibérément pour des estimations du nombre annuel de lettres. Sur la base des Briefbücher effectivement dépouillés lettre par lettre, et sans distinction de la nature exacte des documents répertoriés, j’ai donc établi un coefficient qui lie le nombre de lettres au nombre de pages rédigées. Il en résulte le tableau suivant entre 1405 et 1467. Sur 59 années civiles, environ 27 800 lettres sortirent de la chancellerie nurembergeoise, soit une moyenne annuelle de 471 missives 1133 .

Notes
1119.

Voir chapitre consacré aux missives. Cf. Rapport de l’ancien secrétaire municipal Johann Aitinger en 1538. Cité en allemand par Ernst Pitz, Schrift- und Aktenwesen der städtischen Verwaltung im Spätmittelalter, Köln-Nürnberg-Lübeck, Cologne, 1959

1120.

Cf. StAN, Amts- und Standbuch n°46 (1328-1609)

1121.

Les relations écrites ou orales de la ville avec ses bourgeois posent les mêmes problèmes d’enregistrement dans les livres de correspondance passive. Les deux registres de la fin du XVe siècle comportent des proportions croissantes de suppliques adressées au conseil par la population nurembergeoise. Au regard de cela, la part des suppliques dans le registre de 1449-1457 apparaît très faible.

Cf. Dieter Rübsamen, Das Briefeingangregister des Nürnberger Rates für die Jahre 1449-1457, Sigmaringen, 1997, (Historische Forschungen, 22)

1122.

Sur les attributions des grands offices nurembergeois, voir l’épître de Christoph Scheurl en 1516 sur la constitution de la ville impériale de Nuremberg. L’humaniste et juriste nurembergeois y décrit rapidement les arcanes de l’administration nurembergeoise pour son ami, Johann von Staupitz, vicaire général de l’ordre des augustins. Cf. Christoph Scheurl, Ein Epistel von polliceischer ordnung und gutem Regiment der loblichen stat Nurnberg, dans Carl Hegel (éd. et trad.), Die Chroniken der fränkischen Städte. Nürnberg, vol. 11, Göttingen, 1961, p. 779-804

1123.

Cf. Mathias Lexer (éd.), Endres Tucher’s Baumeisterbuch der Stadt Nürnberg (1464-1475), , Stuttgart, 1862, (Bibliothek des Literarischen Vereins 64) ; Ernst Mummenhof, « Lutz Steinlingers Baumeisterbuch vom Jahre 1452 », MVGN 2 (1880), p. 15-77.

Endres Tucher est membre d’une grande famille de la ville qui connaît son apogée à la fin du XVe siècle. Il entre au conseil en 1454 et œuvre au service de la ville entre 1461 et 1476. Le manuscrit qu’il compose à l’issue de son office est un calendrier des travaux jour après jour, destiné à ses successeurs dans la charge. Il y synthétise des délibérations du conseil, son expérience pratique et les rapports oraux de ses divers employés.

La direction de l’ensemble des édifices municipaux fut confiée à un seul officier à partir de 1396. Le maître d’œuvre était toujours choisi parmi les membres du conseil, pour pouvoir à tout moment en référer à ce dernier. Il dirigeait la réalisation et l’entretien des constructions réalisées aux frais de la ville, y compris les commandes des artisans et des fournitures du matériel de construction. Pour la direction technique des travaux, il s’assistait d’auxiliaires, maçons ou charpentiers. Mais il supervisait seul la direction marchande des affaires édilitaires de la ville. Deux fois dans l’année, il rendait compte devant les trésoriers (Losunger) et deux membres du petit conseil (älteren Herren) du total de ses recettes et dépenses, à partir des fiches hebdomadaires établies par ses secrétaires. Les comptes municipaux n’en reprennent que les montant totaux. Les détails restaient consignés dans les seuls livres de comptes spéciaux tenus directement par les maîtres d’œuvres. Dans le cadre de son office, Endres Tucher tint par exemple des livres de comptes très détaillés, qui auraient permis de prendre la mesure de ses contacts avec l’extérieur au nom de la ville. Mais ces livres restèrent en possession de la famille des maîtres d’œuvre. Aucun de ceux de Tucher n’a été conservé. Le Germanisches Museum possède par contre les livres de comptes du temps de l’office de Michel Behaim pour les années 1503-1511.

1124.

Ils tenaient pour cela des livres de rentes. Cf. StAN, Amts- und Standbücher n°286, 286a, 286b, 287, 288, 289 ; StAN, Rep. 44d Losungsamt, n° 65-70

1125.

Cf. StAN, Rep. 51 et 51a, Nürnberger Ratsschlagbücher, 106 numéros pour 1442-1730. Pour la fin XVe et le XVIe siècle, les répertoires font état d’expertises touchant Nördlingen, la ligue souabe, Rothenbourg, Schwäbisch Gmünd, Schwäbisch Hall, Schweinfurt, Ulm, Wissembourg, Windsheim, Würzbourg…

1126.

L’office des Kriegsherren apparaît dès la fin du XIVe siècle. Il n’a cependant alors qu’une dimension temporaire. Il se met en place en période de conflit ou pour la conduite de grandes Fehde. Ulman Stromer, qui laissa l’une des chroniques nurembergeoises les plus connues, fut Kriegsherr pendant la guerre des villes en 1388. Il conduisait les expéditions militaires, centralisait le service de renseignements et gérait la solde des mercenaires et les frais militaires.

1127.

Beaucoup de ces rapports de guerre ont été édités dans les Chroniken der fränkischen Städte. Nürnberg, vol. I, II, III, XI. Par exemple, le rapport d’Erhard Schürstab en 1449-1450, « Nürnbergs Krieg gegen den Markgrafen Albrecht von Brandenburg 1449 und 1450. Kriegsbericht und Ordnungen », dans Karl Hegel (éd.), Die Chroniken der fränkischen Städte. Nürnberg, tome 2, p. 121-352 ; ou encore Hans Hubert Hofmann et Fritz Schnelbögl (éd.), Gelegenheit der Landschaft mitsampt den furten und hellten darinnen, Hersbruck, 1952, (Schriftenreihe der Alt-Nürnberger Landschaft 1).

Voir aussi, Joseph Baader (éd.), « Erhard Schürstab. Beschreibung des ersten markgräflichen Krieges gegen Nürnberg », dans Quellen und Forschungen zur bayerischen und deutschen Geschichte 8 (1860), p. 1-312 ; Joseph Baader (éd.), Verhandlungen über Hans Thomas von Absberg und seine Fehden gegen den Schwäbischen Bund 1519 bis 1530, Stuttgart, 1873, (Bibliothek des Literarischen Vereins Stuttgart, 114) ; L.F. Eberstein, Die Fehde Mangolds von Eberstein zum Brandestein gegen die Reichsstadt Nürnberg 1516-1522, Dresden, 1879 ;

Ces rapports sont conservés aux Staatsarchiv Nürnberg : StAN, Amts- und Standbücher n°137 (pour 1387/1388), 138 (Raisbuch), 139, 140, 141, 142, 143 (Fehde Heinz Baum), 144, 145, 146, 147a (Fehde Götz von Berlichingen), 148 (Fehde Mangold von Eberstein), 149 (Fehde Thomas von Absberg), 150, 151.

1128.

Le registre de lettres reçues par Nuremberg entre 1449 et 1457 montre par exemple que, pendant la guerre margraviale, la coordination entre les troupes de l’évêque de Würzbourg et celles de Nuremberg était du ressort de l’écoutête de Würzbourg et des seigneurs de guerre nurembergeois. Pour ce faire, l’écoutête Hans Hesler ne s’adressait pas au conseil de Nuremberg, mais écrivait directement à Berthold Volkmeir, l’un des officiers nurembergeois. Il traitait avec lui des achats de vin pour les troupes et des recrutements. Après 1452, Karl Holzschuher prit la relève de Volkmeir à l’office de la guerre. Il devint donc le principal destinataire des lettres d’Hesler. Cf. Dieter Rübsamen, Das Briefeingangregister des Nürnberger Rates für die Jahre 1449-1457, Sigmaringen, 1997, (Historische Forschungen, 22)

1129.

Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, par exemple dans le Missivenbuch220, fol. 146v , et Mis 219, fol. 49 et 173v

1130.

Cf. StadtAN, RK 372 (25 lettres codées pour 1514-1515 ) et RK 442.

1131.

Cf. Ludwig Wagner, « Nürnbergische Geheimsschriften im 15. und zu Anfang des 16. Jahrhunderts », Archivalische Zeitschrift 9 (1884), p. 14-62.

Ludwig Wagner a retrouvé dans les archives nurembergeoises, sans en donner la cote, un petit cahier oblong de 20 folios, vraisemblablement écrits dans le dernier tiers du XVe siècle. Trois mains différentes ont inscrit dans l’ordre alphabétique les termes à coder et vis-à-vis de chacun, après deux points, le code requis dans le message à clefs. La liste comporte les transcriptions de plusieurs noms de lieux, de personnes et expressions. On y trouve sous des noms d’animaux ou d’objets plusieurs villes impériales qui fréquentaient alors assidûment les diètes urbaines, de même que quelques villes seigneuriales franconiennes. Par exemple, Augspurg = Troschel, Dinkelsbühl = Hering, Frankfurt = Krebs, Esslingen = henn, Nürnberg = sampnung, Rothenburg = geyr, Schweinfurt = stul, Ulm = colmeis, Windsheim = sittich, Weissenburg = Storch, Coburg = Kieffarbais, Neustadt/Aisch = Nachtrab, Schwabach = Toch

Anthoni Tetzel relate par exemple le 25 avril 1500 : « als ich E. W. bevehl nach die amsel heut fru hab vernagelt, hat sie solchs gar zu grossem dank angenomen mit fast hohem erpieten solchs zu verdienen ; die amsel hat auch mir, Anthoni Tetzel, daneben und alspald angezaigt, das sich pfab gestern freitag zum frumal zu ir, der amsel, hette geladen etc. »

1132.

Cette conclusion vaut, je crois, pour la plupart des livres de correspondance municipale conservés. Aux côtés des livres de missives de Rothenbourg, il convient par exemple d’admettre les correspondances entretenues par des représentants du conseil, officiers ou délégués. Les sources fiscales et financières de Rothenbourg comprennent plusieurs lettres adressées directement aux trésoriers (Steuerer). La ville de Rothenbourg disposait en outre d’un facteur établi à Nuremberg. Cet intermédiaire, Nicolaus Roth, satisfaisait les commandes du conseil rothenbourgeois sur le marché de Nuremberg. Il assurait aussi le paiement des rentes nurembergeoises détenues par des bourgeois de Nuremberg. Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, Act n° 400 (1470-1579).

Des conseils juridiques adressés par des consultants nurembergeois à la ville de Rothenbourg représentent inversement une partie de la correspondance passive de Rothenbourg. Cf. Stadtarchiv Rothenbourg Act n° 378 (1519-1540), 379 (1541-1598), 380 (1552-), 381-382 (1509-XVIIe).

Comme à Nuremberg, on retrouve ici pour le XVIe siècle des livres de conseils et propositions (Ratschlagbücher), B 226 à B 234 (1501 au XVIIe siècle).

S’y ajoutent les lettres des agents de Rothenbourg à la cour royale ou dans les principaux organes de justice impériale. Cf. Stadtarchiv Rothenbourg, Act n° 372 (Procuratorum cameralium missivae, 1534-1581) et Act n° 390 (Reichshofratsagenten schreiben, 1455-1671)

1133.

Voir tableau récapitulatif du nombre de lettres annuel en annexe