En matière commerciale, dans le contexte de concurrence exacerbée des XIVe-XVe siècles, les villes étaient promptes à servir leurs intérêts particuliers et ceux de leurs marchands. Ainsi, dans sa quête de nouveaux points d’appui commerciaux, Nuremberg n’hésita pas à braver le blocus du commerce en Flandre qu’avait entrepris la Hanse en 1358-1360 1167 . Elle n’y chercha pas des avantages temporaires et provisoires, mais profita de l’aubaine pour acquérir des privilèges douaniers et commerciaux. Ces derniers délivrèrent pour longtemps les marchands nurembergeois de l’arbitraire et des tracasseries habituellement réservées aux commerçants étrangers 1168 .
Comme l’indique cet exemple, il existait, malgré la concurrence, des espaces de coopération économique aménagés entre certaines villes. Entre les lieux qui avaient convenu de libertés douanières et commerciales, ces ententes créaient des zones franches, fixaient une fois pour toutes les douanes ou allégeaient les procédures administratives. Elles garantissaient surtout aux villes contractantes un avenir sans trop de surprises, puisqu’à toute tentative d’imposition d’un nouveau droit, il restait possible d’évoquer les anciennes libertés.
A bien y regarder, les privilèges commerciaux sont aussi la première forme d’accords intercommunaux auxquels des villes franconiennes prêtèrent la main. Alors que la première association politique franconienne remonte à 1340, il existait des ententes commerciales impliquant Nuremberg, Bamberg ou Amberg depuis le XIIe siècle.
Au XIIe siècle, les premiers contrats furent des accords imposés à l’un des membres plutôt que des pactes négociés entre partenaires. Ces droits étaient réclamés par les marchands ou les seigneurs urbains d’une localité, puis étaient entérinés par le roi, qui mettait les autres devant le fait accompli. Ils pouvaient aussi être le fait d’une politique royale de fondation et développement urbain. Dans les premiers privilèges douaniers délivrés à des ressortissants franconiens, il n’est par conséquent encore question que des « marchands » d’Amberg, de Nuremberg ou Bamberg. Le 13 mars 1163, les « negociatores Babenbergenses et Ambergenses », avec l’appui de l’évêque de Bamberg, se virent accorder les mêmes sûretés et libertés commerciales que celles dont jouissaient les « Nurembergeois » dans l’empire 1169 . Là où les Nurembergeois étaient exempts de douanes et de droits, il devait en être de même pour les sujets de l’évêque.
‘ « Maiorum itaque nostrorum regum et imperatorum statuta recolentes et renovando roborare cupientes interventu dilecti et fidelis nostri Eberhardi Babenbergensis episcopu precipimus et lege in perpetuum valitura presentis scripti auctoritate sanccimus, ut negociatores Babenbergenses et Ambergenses sive alii ad predictam ecclesiam pertinentes eadem securitate ac libertate qua et Nurembergenses per universum imperium nostrum pociantur et sua peragant commercia et, quod a nostris Nurenbergensibus non exigitur, nusquam locorum ab illis exigatur tributi aut vectigalis aut cuiuslibet alterius prestacionis nomine » 1170 . ’Sans tarder, les gens d’Amberg avait ajouté à leur actif des libertés au marché annuel de Passau (1166), à l’exemple des bourgeois de Ratisbonne. Car, dans le même temps, aux portes de la Franconie, les marchands itinérants (Fernhändler) de Ratisbonne avaient eux aussi entamé leur quête de privilèges. A des libertés au marché annuel de Passau, acquises avant 1166, s’ajoutèrent des droits au marché autrichien d’Enns en 1191/1192, puis au nouveau marché d’automne de Würzbourg fondé en 1227.
A la fin du XIIe siècle et dans la première moitié du XIIIe siècle, l’émulation régionale pour l’acquisition de privilèges douaniers à travers l’empire semblait battre son plein entre les marchands (Fernhändler) de Nuremberg, Ratisbonne, Amberg, et Bamberg. Mais indéniablement, les ressortissants de Nuremberg et de Ratisbonne semblaient les mieux placés pour emporter les marchés et élargir leurs secteurs de rayonnement et d’échanges 1171 .
En 1219, ceux qui étaient désormais désignés comme des « cives Nurembergenses » obtinrent dans un grand privilège de Frédéric II des droits sans précédents. Sous l’égide du burgrave de Nuremberg, ils parvinrent à imposer leurs conditions dans les places commerciales qui dominaient la région. Ils pouvaient payer aux foires de Donauwörth et de Nördlingen en monnaie nurembergeoise, reçurent une exemption de douanes pour l’embarquement de leurs biens à Aschach sur le Danube (Autriche) et furent acquittés de douanes sur ce même fleuve entre Ratisbonne et Passau.
« [11.] Item in nundinis Werde civis Nurembergensis cum denariis Nurembergensibus de iure cambiet et emet aurum et argentum et nemo prohibebit.
[12.] Similiter in nundunis Nordelingen cum denariis Nurembergensibus ement et cambient aurum et argentum.
[13] Et magister Nurembergensis monete illus ibit, si voluerit, et denarios sue monete ibi formabit.
[14] Nullus Nurembergensis in celebratione curie regalis ibidem de aliquibus rebus suis solvet theloneum.
[15] In Ascha Nurembergenses non magis solvent thelonei de rebus suis quam nauta de navi sua.
[16] De Ratispona usque Pattaviam (Passau) nullum solvent theloneum
[17] In civitate Uvormatiensi in festo sancti Johannis Baptiste si unus Nurembergensis dabit ibidem libram unam piperis et duas cirathecas, anno illo nichil aliud solvent vel amplius Nurembergenses
[18] In civitate Spirensi nichil solvunt Nurembergenses et e converso Spirenses nichil solvunt apud Nuremberch… »
1172
.
Le privilège de 1219 révèle en outre les premières directions suivies par le commerce nurembergeois. Les marchands de Nuremberg prenaient leurs marques sur les grandes places commerciales souabes (Nördlingen, Donauwörth), puis s’aménageaient un corridor de libertés douanières le long du Danube, de Ratisbonne à l’Autriche.
La grâce impériale de 1219 évoque aussi pour la première fois en Franconie des accords douaniers réciproques. Ils interviennent en Rhénanie, où les Nurembergeois avaient déjà coutume de commercer depuis plus d’un siècle. En retour de la liberté concédée en 1112 aux marchands de Worms, les Nurembergeois reçurent en 1219 une exemption douanière annuelle à Worms. Il suffisait pour cela qu’un de leurs marchands versât une douane recognitive : une livre de poivre et deux gants à la fête de la St-Jean. De la même façon, les Nurembergeois ne devaient rien payer dans la ville de Spire, comme ceux de Spire ne devaient rien à Nuremberg.
Il semble donc qu’il ait fallu attendre l’émergence d’une communauté de citoyens à Nuremberg pour générer les premiers accords économiques réciproques. Nuremberg étrenna ainsi la coopération économique intercommunale en Franconie. Avant même l’acte de naissance officiel d’un conseil, les Nurembergeois fondèrent leur commerce sur des accords intercommunautaires, établis dans la réciprocité et sans doute inspirés de ce qu’ils avaient vu faire (et dut concéder ) au siècle précédent par les villes rhénanes ou les villes de la Hanse.
Le conseil nurembergeois, né vers 1256, poursuivit la politique entamée par les « cives ». L’acquisition et la gestion des privilèges commerciaux passa ainsi pour l’essentiel aux mains de la commune et bénéficiait à l’ensemble de ses bourgeois, de ses marchands et parfois de ses transporteurs. Seuls de rares privilèges furent attribués nommément à des individus nurembergeois et à leurs sociétés commerciales 1173 .
La ville de Nuremberg acquit avec une telle opiniâtreté les privilèges douaniers et libertés commerciales dans la deuxième moitié du XIIIe et surtout au XIVe siècle, qu’il ne pouvait s’agir que d’une politique délibérée, poursuivie à chaque génération de conseillers. La centaine de privilèges acquis forma pour son commerce lointain un système sans précédents et sans équivalents dans toute la Haute-Allemagne. Le principe de réciprocité douanière, et donc d’intercommunalité économique, fut pour le conseil nurembergeois un véritable choix politique. Si le conseil sollicita une bonne part des droits, dans les lieux où s’activaient ses marchands, il sut aussi exploiter le rayonnement de la ville, sa propre force d’attraction, pour exiger une réciproque douanière quand des bourgeois étrangers étaient intéressés par des privilèges dans ses murs. En 1313, Nuremberg se fit en outre préciser par l’empereur Henri VII que les bourgeois de la ville et leurs biens devaient jouir de libertés douanières dans tous les endroits qui bénéficiaient de telles libertés à Nuremberg 1174 .
Le Magistrat nurembergeois exprima ce principe de don et contre-don économique jusque sur les murs de l’hôtel-de-ville. Un bas-relief, établi vers 1340, donc au plus fort de l’acquisition des privilèges douaniers réciproques, représentait le renouvellement annuel du privilège douanier dont les marchands nurembergeois disposaient à Bruxelles – à l’image de nombreuses autres villes. L’allégorie représentait sous les traits de deux femmes richement vêtues l’échange symbolique qui s’opérait alors. Une imposante épée, une paire de gants blancs, une ceinture, un lot d’aiguilles et un florin concrétisaient le lien tissé entre elles 1175 .
A l’Ouest, le conseil nurembergeois poursuivit l’œuvre qu’il avait commencée avec Worms et Spire par des exemptions réciproques nouées cette fois avec Mayence 1176 , Metz 1177 et Wetzlar 1178 , sans doute aussi avec Cologne 1179 , Coblence 1180 , Francfort et Gelnhausen. L’acquisition de droits s’étendit au XIVe siècle au duché de Brabant et Limbourg. Les douaniers de Louvain, Bruxelles, Anvers, Wilvorde, Nivelles et Gennape devaient s’abstenir de prélever des douanes sur les « mercatores cives » de Nuremberg, à l’achat, à la vente sur le transport des marchandises dans tous les pays du duc 1181 .
Les actes des cives, puis de leur Magistrat, insufflèrent par ailleurs une nouvelle orientation du commerce nurembergeois. Dans la deuxième moitié du XIIIe siècle et au début du XIVe siècle, le réseau des relations commerciales nurembergeoises avec le Haut-Palatinat et la Bohême se densifia. Des concessions douanières réciproques ouvrirent aux marchands nurembergeois les portes de la Bohême sur les deux principales routes qui menaient à Prague, via Cham ou via Eger.
Dans les quelques années qui précèdèrent l’apparition d’un gouvernement urbain à Nuremberg, les communautés bourgeoises de Neumarkt et de Nuremberg s’entendirent sur une exemption douanière réciproque « au vu de la situation voisine de leurs villes et de leurs affaires communes ». L’empereur Frédéric II n’eut plus qu’à entériner cet accord de bon voisinage, qui ne devait pas léser les douanes royales, ni conduire les habitants des deux villes à se dédouaner ailleurs 1182 . Sept contrats douaniers passés à l’Est de Nuremberg entre 1235 et 1321 sont de la même veine ; si Nuremberg n’en fut pas toujours l’initiatrice, elle veilla d’emblée à instaurer une réciprocité. Elle profita ainsi des efforts déployés par les ducs de Bavière et comtes palatins pour donner une dimension commerciale à leurs cités. Quand le duc de Bavière sollicita pour les bourgeois de Nabburg la même liberté douanière que celle dont jouissaient les bourgeois d’Amberg à Nuremberg 1183 , la ville impériale demanda la réciproque dans la petite localité de Nabburg. Il en fut de même à Erbendorf (vers Neustadt/Waldnaab) vers 1300 1184 , à Eger en 1303 et 1305 1185 , à Cham en 1319 1186 , à Prague en 1321 1187 . Une fois cette brèche ouverte, les Nurembergeois complétèrent leurs acquis en Bohême dans la deuxième partie du XVe siècle. En 1347, à l’égale de Prague, Nuremberg obtint de Charles IV des droits dans les villes de Bohême, de Moravie, de Pologne et du comté de Luxembourg 1188 . En 1365, ce furent les voies de la Pologne et de la Russie que le roi Casimir ouvrit aux Nurembergeois jusqu’à Lemberg et à Cracovie. Ils pouvaient y commercer librement dans la monnaie locale en payant les douanes habituelles.
Dès le début du XIVe siècle, le conseil nurembergeois posa d’autre part ses premiers jalons en direction du Sud-Ouest, de Haguenau aux villes suisses. A compter de 1314, les bourgeois et « cohabitores » de la ville de Nuremberg n’eurent plus de douanes à payer pour leurs marchandises à Berne. En retour, les Bernois disposaient des mêmes droits à Nuremberg. On ignore quand furent établies les libertés contractées entre Nuremberg, Haguenau, Strasbourg et Solothurn. Mais elles étaient toutes effectives dès 1332, quand Nuremberg reçut confirmation de ses exemptions douanières dans 72 localités ou régions 1189 . Pour faciliter l’accès à la Haute-Rhénanie à ses marchands, Nuremberg entreprit à la même époque de gagner des points d’appui douaniers sur les principales routes vers le Sud-Ouest. Ainsi s’expliquent les droits réciproques négociés avec Heilbronn 1190 , avec Wimpfen 1191 , puis Schwäbisch Gmünd.
Le 12 septembre 1332, au travers d’une confirmation et d’un renouvellement de privilèges par l’empereur Louis le Bavarois, apparaît au grand jour l’étendue des libertés douanières amoncelées peu à peu par le gouvernement nurembergeois. Ses marchands profitaient d’exemptions douanières ou se bornaient à payer des droits recognitifs en 72 lieux :
‘Berne, Schwyz, Solothurn, Murten, Besançon, Haguenau, Strasbourg, Saarbrück ; Kaiserslautern, Spire, Worms, Oppenheim, Mayence, Francfort, Friedberg, Oberwesel, Wetzlar, Gelnhausen, Boppard, Heilbronn, Wimpfen, Moosbach, Coblence, Trèves, Cologne, Aix-la-Chapelle, Maastricht, Düren, Herzogenbusch, Lièges, Huy, Metz, Verdun, Dinant, Namur, Neufchâteau, St Nicolas de Port, St Mihiel, Tongern, St Trond, Duisbourg, Valenciennes, Cambrais, Tournai, Mons, le comté de Hennegau, Louvain, Jodoigne, Bruxelles, Anvers, Nivelles, Genappe, Mâlines, Vilvorde, Tirlemont, Lübeck, Arles, le royaume d’Arles, Würzbourg, Bamberg, Eger, Cham, Nabburg, Amberg, Ratisbonne, le Danube de Ratisbonne à Passau, Passau, Aschach, Munich, Neumarkt, Altdorf, Hersbruck 1192 . ’A partir de là, Nuremberg consolida surtout les ensembles de droits déjà ébauchés, en Brabant, Rhénanie, Bohême, ou Haute-Rhénanie 1193 .
Après 1332, ses accords douaniers réciproques avec des villes de Haut-Palatinat, de Nouvelle-Bohême ou de Bavière se densifièrent sans qu’elle en fut toujours l’investigatrice. Mais, comme par le passé, chaque fois qu’elle dut concéder des droits douaniers dans ses murs, la capitale franconienne veilla à se ménager la pareille dans la ville demandeuse, quand bien même ces accords sortaient des zones systématiquement visitées par les Nurembergeois. Les années 1330 marquent ainsi l’émergence d’un commerce lointain dynamique pratiqué par les bourgeois munichois. Ils se firent accorder des exemptions douanières à Nuremberg en 1323 1194 , puis arguèrent de l’exemple nurembergeois pour obtenir rapidement des libertés douanières à Friedberg dans la Wetterau et sur tout le territoire de l’évêque de Trêves 1195 . Nuremberg dut d’autre part faire des concessions aux villes poussées en avant par Charles IV dans ses terres de Nouvelle-Bohême. En 1359, Charles IV conféra aux bourgeois de Sulzbach et à toutes leurs marchandises une liberté douanière éternelle dans la ville impériale franconienne de Nuremberg 1196 . En 1366, ce furent les bourgeois et marchands de la ville d’Auerbach, accablés, selon leurs dires, par les douanes de Nuremberg, qui obtinrent à leur tour du souverain une liberté douanière éternelle dans les murs de la ville. Ils devaient être exempts tant pour les marchandises exportées (draps, épices, vin, boissons…) que pour les produits vendus sur place (chevaux, bœufs, porcs, moutons, cuir, viande, cire, fer…), sous peine d’une amende de 100 mark d’argent. Une douane recognitive leur était toutefois demandée. Un gobelet blanc rempli de poivre, un bâton blanc et deux gants blancs étaient le prix des libertés douanières réciproques.
Au vu des villes rencontrées dans les sources jusqu’au milieu du XIVe siècle, aucune des cités impériales franconiennes n’avait d’accords douaniers explicites, que ce soit à Nuremberg ou ailleurs. Leurs marchands formaient sans doute un groupe trop restreint pour faire entendre ses revendications au sein du conseil, puis auprès du souverain, tandis que Nuremberg avait peu d’intérêt à étendre ses droits dans ces villes d’importance économique secondaire. C’est seulement en 1357 que la plus importante d’entre elles, Rothenbourg, partit en quête de quelques privilèges douaniers. A sa demande, Charles IV lui conféra la grâce de commercer librement, sans taxes ni accises (Ungeld) dans les villes d’empire de Mayence et Nuremberg, en échange d’un droit équivalent pour les cités concernées. Une intercommunalité économique coïncida dans ce cas avec la coopération politique, qui se mettait en place exactement à la même époque entre Nuremberg et Rothenbourg . Peut-être, les libertés douanières de Nuremberg à Wissembourg attestées au XVe siècle apparurent-elles dans le même contexte ? 1197
Les coopérations douanières intercommunales, acquises au cours des XIIIe-XIVe siècles ne s’établirent pas toujours avec la même cordialité qu’en 1235 entre Nuremberg et Neumarkt, qui arguèrent alors leurs « affaires communes » et de leur voisinage. L’acte de réciprocité douanière entre deux villes résultait souvent d’un conflit. Il constituait une prise de garantie pour le règlement du litige et devait éviter des récidives dans le futur. Les libertés douanières réciproques contractées avec Eger soldent de la sorte un conflit né des nouvelles lois douanières prises par Eger en 1303. Les litiges opposant les bourgeois de Nuremberg et d’Eger s’éteignirent par la promesse d’Eger de ne plus imposer de nouvelles douanes aux Nurembergeois à l’avenir et par un engagement à l’observance réciproque de la part des deux partenaires 1198 . Malgré les privilèges impériaux obtenus à Bâle en 1378 et la garantie offerte aux bourgeois nurembergeois de ne pas subir de nouvelles douanes et taxes, le conseil nurembergeois dût ferrailler avec les autorités de Bâle dès 1384 1199 . Il donna d’abord les pleins pouvoirs aux conseillers Berthold Pfinzing et Jobst Tetzel pour négocier en Suisse au sujet des douanes, puis porta le litige devant la ligue urbaine souabe, à laquelle appartenaient alors les deux cités 1200 .
Nuremberg avait acquis l’essentiel de ses privilèges douaniers intercommunaux avant la fin du XIVe siècle. En dehors d’un accord contracté avec Pilsen en 1499, les quelques actes conclus au XVe siècle ne concernèrent plus que les sociétés de particuliers 1201 . Les libertés douanières et commerciales n’en continuèrent pas moins à animer les relations intercommunales de la fin du Moyen Âge. L’entretien des échanges symboliques, le paiement des douanes recognitives et parfois même la production d’un vidimus des anciennes libertés restaient nécessaires, si les conseils ne voulaient pas voir leurs droits tomber en désuétude et dans l’oubli.
Pour toutes les libertés douanières réciproques impliquant un versement symbolique, les comptes municipaux, conservés à partir de 1377 à Nuremberg, offrent une perspective sur les liens entretenus au long du XVe siècle 1202 . Les missives des Briefbücher complètent l’aperçu en dévoilant les conflits nés à propos des douanes au cours de la même période.
Même pour des accords douaniers parfois vieux de deux siècles, les villes n’avaient pas rompu avec leurs dons et contre-dons, symboliques des accords économiques intercommunaux. Il est vrai cependant qu’on prenait de part et d’autres quelques libertés avec la règle établie. Théoriquement annuels, les versements se produisaient de plus en plus souvent avec des retards et des irrégularités. Sur la centaine de privilèges acquis par Nuremberg au fil des siècles précédents, on peut en outre supposer que seules les destinations encore massivement fréquentées par les marchands nurembergeois au XVe méritaient encore une dépense municipale. Dans la limite des lieux où Nuremberg devait théoriquement une douane recognitive, les paiements répertoriés dans les comptes permettent par conséquent d’esquisser une géographie des échanges économiques intercommunaux et privés encore cultivés au XVe siècle. Ceci dit, le conseil nurembergeois jouait visiblement par ailleurs du manque de vigilance de ses partenaires. Il tirait le diable par la queue et cherchait à éviter, si le laxisme de l’autre puissance le lui permettait, les dépenses et les déplacements annuels liés à la remise des objets symboliques. Une économie de bout de chandelle semblait toujours bonne à prendre.
Tout en commerçant dans la ville de Wimpfen, sur la route des places commerciales rhénanes, les marchands et conseil nurembergeois n’acquittaient pas avec grande régularité les taxes recognitives que leurs prédécesseurs s’étaient engagés à payer dans les libertés réciproques. Une lettre de Nuremberg à Wimpfen le concéda au conseil intéressé le 23 juin 1411 :
‘ « Certains des nôtres nous ont dit comment le droit de douane (Zollrecht) n’a pas été payé chez vous depuis quelque temps en notre nom. Mais nous n’en savions rien. Nous avons donc recommandé cette personne présente qui doit payer de notre part les droits échus et si nous avions su cela, nous l’aurions ordonné depuis longtemps et nous vous demandons de bien vouloir recevoir les nôtres chez vous amiablement. Nous sommes également prêts à faire de même chez nous en toutes circonstances envers les vôtres, et si nous pouvons manifester à votre honorabilité amour et amitié, nous y sommes particulièrement prêts » 1203 .’Cette remise à plat n’empêcha pas des paiements irréguliers dans les années 1430. Une nouvelle mise au point s’avéra nécessaire en 1447, car des deux côtés, on avait pris des libertés avec les règlements annuels :
‘ « Chers amis, vous nous avez dernièrement écrit dans une lettre et aussi dans une fiche jointe à propos de l’argent qui reste dû par les nôtres et les vôtres en raison de la liberté de douanes que les vôtres ont dans notre ville et les nôtres dans votre ville etc. Nous en avons pris bonne note et, sur ce, nous avons désigné nos conseillers (Ratsfreunde) pour enquêter à ce sujet, et en particulier, nous leur avons recommandé de dire sérieusement à notre douanier en chef, auquel ces affaires sont confiées, que nous avions déplaisir à son retard dans le paiement et le règlement de nos droits de douanes – en des termes plus longs et nécessaires – (barré : et qu’il devait y être assidu). Nos conseillers susdits nous ont donc dit que vos et nos droits de douanes dus sont maintenant réglés des deux côtés amicalement jusqu’à aujourd’hui. Là-dessus, nous avons fait prier notre douanier en chef de suivre ces affaires comme il faut et bien. Car si nous pouvons etc » 1204 ’Tandis que le Magistrat nurembergeois devait théoriquement un don annuel à la ville de Lièges pour le prix des libertés douanières de ses marchands, les comptes municipaux montrent qu’il n’y eut aucune dépense entre 1431 et 1436. Cette année-là, le registre de comptes avoue laconiquement un retard de paiement de 43 ans ! Une action de représailles de l’évêque de Lièges contre les intérêts des marchands nurembergeois avait forcé le conseil à prendre ses responsabilités :
‘ « 2 livres 1 schilling pour une épée que l’on envoyait annuellement à l’évêque de Lièges pour le droit de douane, et que l’on ne lui a pas donnée pendant 43 ans d’après notre registre, ce pourquoi il avait demandé à son écoutête à Lièges et à d’autres des siens de saisir nos marchands et leurs biens ». ’En 1436, Nuremberg avait pourtant encore plus d’un intérêt dans la place de Lièges. Car, pour régler ce litige, le conseil envoya à grands frais son bourgeois Peter Meyer, offrit des armures à quelques conseillers de l’évêque et donna un cheval à Meyer pour sa peine. Le tout coûta 179 livres 14 schilling 8 heller 1205 . A partir de l’année suivante, Nuremberg revint à un acquittement consciencieux de son dû 1206 , demandant soit au bourgeois Peter Meyer, soit à des agents nurembergeois, Ulrich Küttner ou Sinterspiess, de se charger de la livraison. Afin de ne pas risquer d’oublier, et dans un souci d’économie (des économies d’échelle !), en 1440, le conseil fit même préparer et commander d’avance 6 épées. On les expédia d’emblée à Lièges en prévision des dons annuels, en prenant soin de les entourer d’un drap pour les préserver de la rouille ! 1207
Entre 1431 et 1440, à en juger par les comptes nurembergeois, la ville cultivait toujours des relations économiques étroites avec la Suisse. Berne et Solothurn y recevaient paiement de leurs droits environ tous les deux ans 1208 .
La zone rhénane restait en outre bien fréquentée par les marchands nurembergeois pour lesquels le conseil paya sans faute les taxes recognitives à Francfort, Strasbourg, Mayence, Worms, Spire, Trèves et Cologne au moins jusqu’en 1460. Quelques étapes souabes, sur la route de la Rhénanie, recevaient par conséquent elles aussi leur écôt, à l’image de Schwäbisch Gmünd et Heilbronn, ou, dans une moindre mesure de Wimpfen. Parmi tous ses privilèges, le conseil de Nuremberg avait manifestement renoncé à exploiter ceux dont il disposait dans les plus petites places commerciales et dans la Wetterau, en dehors de Francfort 1209 . Les relations demeuraient par contre très étroites avec le Nord-Ouest, de Cologne jusque en Brabant.
De ses acquis douaniers vers le Sud-Est et l’Est, Nuremberg conservait enfin des liens réguliers avec Cham, sur la route méridionale vers la Bohême, et Munich 1210 . Mais il faut sans doute y ajouter d’autres contacts, avec des villes où les marchands nurembergeois n’avaient aucun droit recognitif à payer.
Les coopérations douanières entretenues par la cité impériale de 1431 à 1440 se présentent comme suit au vu des comptes :
Localités concernées par les droits douaniers | Années d’acquittement entre 1431 et 1440 | Payeurs au nom de Nuremberg | Sommes acquittées annuellement |
Berne | 1434, 1436, 1438 | Burkhard Mufflinger | 2 florins ½ ou 26 Groschen pour deux ans |
Brabant | 1431, 1432, 1433, 1434, 1436, 1437, 1438, 1439, 1440 | Jakob de Grüter, Wirt à Louvain Maître Johann Marquard 1211 Agents et transporteurs nurembergeois : Hans Grefenöder, Ulrich Kuttner, Niklas Sinterspiess |
10 florins + une épée |
Cham vor dem Wald | 1432, 1433, 1434, 1435, 1436, 1437, 1438, 1439 | Fr. Hofmann , Hans Beheim | Environ 11 Groschen ou 17 schilling ½ |
Francfort (droits pour Francfort, Spire et Worms) | Payés aux foires d’automne 1431, 1432, 1433, 1434, 1435, 1436, 1437, 1438, 1439, 1440 |
Paiements faits par Albrecht Tucher, Hefterer, en 1432-1433 , puis par Konrad Baumgartner, Peter Harsdorffer, Anton Baumgartner 1212 | Environ 4 florins |
Schwäbisch Gmünd | 1431, 1432, 1433, 1435, 1436, 1437, 1439, 1440 | H. Eisenlein , Hermann Pömes , Michel Drifelser , F. Usmer , Steinlacher , Hans Dumen , Walther Flaschner , Hermann Feldner | Environ 24 Groschen |
Heilbronn | 1431, 1432, 1436, 1439, 1440 | Hans Lebküchler | 10 à 12 Groschen |
Cologne | 1431, 1432, 1434, 1435, 1436, 1437, 1438, 1439 | Wilhelm et Ulrich Hirschvogel 1213 | Un peu plus d’un florin |
Mayence | 1432, 1433, 1434, 1435, 1436, 1437, 1438, 1439, 1440 | K. Held (der alte Held) | Environ 1 florin |
Maastricht | 1431, 1432, 1433, 1435, 1436, 1437 | Hirschvogel, Konrad Baumgartner, Pankraz Imhof | 2 florins |
Munich | 1431, 1432, 1433, 1434, 1435, 1436, 1437, 1438, 1439, 1440 | Ulrich Schussler pour toutes les transactions | 30 Groschen |
Solothurn | 1433, 1434, 1436, 1438 (paiement groupé avec celui de Berne) | Burkhard Mufflinger (qui acquitte aussi les paiements sur Berne) | Environ 1 florin ? |
Strasbourg | 1432, 1433, 1434, 1438, 1439, 1440 | Eber Steinacher , Hermann Feldner (cf. payeurs sur Schwäbisch Gmünd) |
Environ 2 florins ½ |
Trente | 1439, 1440 | S. Baumgartner | 2 florins |
St-Trond | 1431, 1435, 1436 | Hans Wagner , Hans, l’agent de Michel Schmiedmeister , Wilhelm, l’agent de la femme d’Erhard Kessler | 1 florin ? |
Wimpfen | 1437 | Walther Flaschner | 15 schilling |
Les missives des Briefbücher corroborent les réseaux commerciaux et douaniers mis avant par les comptes au XVe siècle. Elles soulignent pour leur part les accrochages liés à l’exercice des privilèges. Les localités avec lesquelles Nuremberg entraient en litiges étaient aussi celles que fréquentaient le plus assidûment ses bourgeois et marchands. Sans avoir été exhaustif sur ce point, le dépouillement révèle des affaires de douanes entre Nuremberg et les localités suivantes :
Localités concernées par un accord douanier | Source et référence | Marchands nurembergeois identifiés | Objet du litige | ||||||
Aix-la-Chapelle | BB 1, fol. 73v (26/10/1405) | Non respect des libertés nurembergeoises à Aix | |||||||
Altdorf | BB37, fol. 20v (1480) | Lienhart Swanger | Réponse à une lettre à propos de Lienhart Swanger sur lequel le douanier nurembergeois a prélevé un droit. Nuremberg répond qu’il s’agit d’un droit de chemin (wegzol) qui est d’usage en dépit des libertés douanières et est aussi prélevé sur les Nurembergeois à Altdorf | ||||||
Bamberg |
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Brabant (Goswin, chancelier en Brabant) |
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Francfort |
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Leutershausen (Vogt zu) | BB 1, fol. 49 (24/07/1405) | Douanes prélevées sur les conducteurs nurembergeois alors qu’ils ont des libertés douanières à Leutershausen | |||||||
Lièges (oberste scultet zu) | Lettre latine à l’évêque de Lièges : BB 19, fol. 262 (03/01/1449) Lettre en allemand à l’écoutête : BB 19, fol. 262v (03/01/1449) |
Nuremberg ne s’est pas encore acquittée de l’épée due à l’évêque de Lièges pour l’année 1448. Elle envoie l’objet par des messagers et demande quittance en retour | |||||||
Louvain | BB19, fol. 25v (renvoi au « livre 21, fol. 392 », soit BB18, fol. 393) |
Une première lettre envoyée par Nuremberg au sujet des douanes est restée sans réponses | |||||||
Lübeck | BB 1, fol. 111v (08/05/1406) | Taxes prélevées sur des Nurembergeois contraires à l’usage | |||||||
Mayence |
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Mechel | BB 19, fol. 25v | Privilèges douaniers en Brabant, dans les villes de Mechel et Anvers | |||||||
Passau | BB27 (1457-1458), fol. 230 |
Réponse à une lettre de Passau à propos des droits de douanes à acquitter à Nuremberg. Le conseil s’engage à faire respecter les anciennes coutumes et demande la réciproque | |||||||
Spire |
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Strasbourg | BB 1, fol. 21 (18/04/1405) | Plainte d’Annen Hüler | Saisie de ballots de safran par le douanier strasbourgeois | ||||||
Sulzbach | Ratsverlässe 07/12/1471, p. 254 Voir aussi Ratsbuch 1c, fol. 212v |
Le nouveau Landschreiber de Sulzbach a dit qu’il s’en tiendra pour la perception de douane à Sulzbach avec ceux de Werde comme avec ceux de Nuremberg comme cela a été observé auparavant par coutume | |||||||
Wimpfen |
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Wissembourg | BB 1, fol. 160 (01/12/1406) | Prélèvement d’une douane inhabituelle |
Au quotidien, le fonctionnement des arrangements commerciaux était affaire de marchands et de douaniers. Mais, à la moindre plainte de l’un de ses ressortissants, le conseil de Nuremberg contactait la puissance concernée et donnait aussitôt à l’affaire une dimension intercommunale, en rappelant les accords douaniers contractés par le passé entre les deux villes.
‘ « On nous a rapporté comment vous avez établi et entrepris de prendre chez vous des douanes inhabituelles auprès de nos bourgeois et marchands, alors qu’il n’en était pas coutume auparavant, ce que nous trouvons quelque peu déplacé (etwas fremde) de votre part. Nous demandons ardemment à votre honneur de ne pas accabler nos bourgeois et marchands avec ces douanes inhabituelles et de bien vouloir en rester à ce dont ils ont coutume. Etc. Réponse demandée. » 1214 ’ ‘ « On nous a rapporté comment le Geyer et le maître des chemins réclament et prennent des douanes chez vous sur nos bourgeois et leurs avoirs autrement qu’il en est d’ancienne coutume. Nous vous demandons de bien vouloir leur ordonner selon notre volonté qu’en matière de douanes, il s’en tiennent et en restent vis-à-vis des nôtres et de leurs avoirs à ce qui est d’ancienne coutume etc. Faites nous connaître en retour votre réponse amicale par écrit » 1215 .’La mise en application des privilèges douaniers demandait de part et d’autre une bonne part de confiance. Les douaniers n’avaient souvent que la parole des marchands pour savoir si les biens concernés étaient exclusivement nurembergeois et s’ils pouvaient à ce titre bénéficier de privilèges particuliers. Le développement de sociétés mêlant des intérêts privés issus de plusieurs villes compliquèrent de plus en plus cette identification. Quelques accrochages en résultaient à l’image d’un litige avec Strasbourg, dont Nuremberg souligne pourtant l’habituelle disposition à la coopération, ou de Francfort, où la masse même des transactions conduisait à l’accumulation des griefs :
Lettre à Strasbourg
‘ « Il nous a été dit à propos d’Annen, la veuve de notre bourgeois défunt Oswalt Hüler, comment votre douanier chez vous lui a retenu et saisi des ballots de safran à cause de la douane que l’on doit lui donner pour cela ; il devait penser que ces biens étaient à d’autres gens. Nous faisons savoir à votre sagesse que Hans Hüler, l’agent de notre bourgeoise susdite, a juré devant nous sur les saints pour cette même bourgeoise que lesdits deux ballots de safran sont ceux d’Annen Hülerin et d’autres de nos bourgeois, de telle sorte qu’aucun étranger n’y a part, ni communauté. C’est pourquoi nous vous demandons de bien vouloir ordonner à votre douanier qu’il renonce pour notre bourgeoise à la douane qu’on lui a demandée pour les deux ballots et qu’il supprime les douanes de ce genre auprès des nôtres. Car nous avons eu peu d’histoires chez vous » 1216 . ’Lettre à Francfort
‘ « Chers amis, nos bourgeois et marchands nous ont rapporté comment ils ont été traités quelque peu durement par votre douanier et autrement qu’il en est selon l’ancienne coutume. A savoir que : lorsqu’ils ont envoyé leurs biens et marchandises à l’aller et au retour dans le pays, ils ont à chaque fois envoyé un agent à votre douanier, car un honnête homme ne peut se rendre lui-même auprès de lui en raison de ses affaires et ce même agent a répondu de ces biens et avoirs. Ce dont vos douaniers se tenaient pour satisfaits jusque-là. Mais vos douaniers actuels ne veulent pas s’en tenir pour satisfaits, à moins que le marchand ne soit là en personne et ne réponde de son bien et ils veulent les forcer au serment. Les nôtres et en particulier ceux qui ont l’habitude d’acheter des draps (Gewand), nous rapportent aussi que […] les vôtres les saisissent durement (pfenden), leur réclament de l’argent et taxent selon leur gré, alors que d’autres des nôtres qui vendent et achètent des lots de cire, de safran et d’autres marchandises ne sont pas aussi durement saisis et taxés. Ces accablements de la part des vôtres nous semblent malvenus, car les nôtres pensent qu’il n’en a jamais été ainsi d’ancienne coutume. C’est pourquoi nous demandons ardemment à votre prudence de bien vouloir ordonner aux vôtres et faire en sorte que les nôtres soient délivrés de ces nouveautés et autres accablements chez vous et puissent en rester à l’ancienne coutume. Veuillez vous montrer aussi favorables et gracieux selon notre volonté que nous l’espérons de la part de votre sagesse et nous ferions de même chez nous envers les vôtres si cela s’avérait nécessaire […] Faites nous connaître en retour votre amicale réponse par écrit par ce même messager ». ’Malgré la fréquence des rappels à l’ordre pour non respect des libertés douanières 1217 , les litiges paraissent dans l’ensemble assez vite résolus. Peu réclamèrent l’intervention de tiers et des arbitrages. Les villes partenaires de l’accord s’en tenaient à des échanges de courrier, ordonnaient, au besoin, la saisie des biens relevant de la cité concernée ou menaçaient, en termes voilés, de mesures de représailles sur les marchandises qui transitaient dans leurs murs. Dans les cas les plus épineux, l’acquittement des sommes dues, l’offrande de cadeaux et la production d’un vidimus des libertés acquises par le passé 1218 suffisaient à faire fléchir l’adversaire. Au fond, même s’il leur en coûtait parfois dans un contexte commercial qui avait entre-temps évolué, même s’ils manifestaient quelques réticences, les conseils reconnaissaient au XVe siècle la validité d’accords de réciprocité, qui dataient souvent de plus de 100 ans. Les plus grands coups d’éclats, les litiges pour lesquels il fallut aller devant l’empereur ou devant des arbitres extérieurs semblent avoir été très rares.
Les douanes, quand elles émanaient de princes franconiens et touchaient les intérêts marchands des cités impériales de la région, motivaient en outre des actions communes urbaines. Une nouvelle douane établie par l’évêque de Würzbourg en 1422 mobilisa ainsi les cinq villes d’empire franconiennes, de même que Dinkelsbühl et Nördlingen, alliées pour la circonstance au duc de Bavière.
Lettre de Nuremberg à Wissembourg, Windsheim, Schweinfurt, Rothenbourg, Dinkelsbühl, Nördlingen
‘ « Notre gracieux sire le duc Johann de Bavière nous a écrit au sujet de la nouvelle douane inhabituelle que notre sire de Würzbourg pense mettre en place et entreprendre, il nous a dit comment il a écrit à ce sujet à certains sires parmi les princes et les barons et les a priés de venir pour le jeudi avant la toussaint (29/10/1422) chez nous à Nuremberg. Sa grâce pense aussi venir chez nous au même moment pour s’entretenir de ces choses ici et il nous a demandé d’écrire de même à nos bons amis et voisins les villes d’Empire que cette affaire concerne également, comme votre sagesse pourra le noter dans la copie de sa lettre ci-jointe. Nous considérons les grands dommages nuisibles qui en résultent et peuvent en résulter pour votre amitié, nous, le pays et les gens, comme votre sagesse peut aussi bien le comprendre. C’est pourquoi nous ne voulions pas manquer de vous l’annoncer et nous vous demandons d’envoyer également votre honorable délégation le jour susdit chez nous, avec nos sires les princes, les villes et les autres, afin de réfléchir alors sur la façon dont cette grave et illégitime nouveauté peut être réglée et épargnée au pays et aux gens. Car si nous pouvons faire amour ou service à votre honorabilité… » 1219 .’Les institutions de paix régionales ou la ligue urbaine souabe 1220 servirent aux villes, à titre individuel, ou en groupe, de tribunes de protestation face aux taxes prélevées en d’autres cités par le conseil ou le seigneur du lieu. Les archives de la Landfrieden franconienne dans les années 1405-1410 regorgent ainsi de litiges douaniers réglés par le comité des 10 et leur commandant, Friedrich Schenk 1221 .
‘ « Gracieux sires royaux, nous faisons savoir à votre grâce qu’on nous a rapporté comment ceux de Schwabach prélèvent une nouvelle douane inhabituelle à Schwabach qui n’est pas d’ancienne coutume que vous leur avez accordé dans des lettres jusqu’à notre contrordre. Ceux de Nuremberg nous ont présenté des lettres, montrant comment ils sont libérés de cela, comme vos grâces le verront bien dans la copie que nous vous envoyons avec cette lettre, et ils ont aussi plusieurs lettres de libertés au sujet des douanes et ils veulent bien les présenter. Nous demandons à vos éminences et grâces royales de bien vouloir révoquer ces mêmes douanes à Schwabach, car les routes là-bas sont très encombrées et presque coupées (darniedergelegt) et ceux de Nuremberg en sont accablés… » 1222 . ’Toutes les puissances et villes accusées étaient alors sommées de cesser sur le champ leurs taxations et de comparaître devant le comité en apportant les « documents valables en droit » qui fondaient les taxes exigées. Faute de quoi, ils devaient suivre les ordres de la Landfrieden ou voir leurs prélèvements qualifiés en vol (raub). Cet usage des institutions communes dans la défense d’intérêts douaniers n’était pas l’apanage des villes d’empire. Le conseil, les bourgeois et mariniers de Bamberg surent exploiter le comité de Paix pour faciliter leur commerce sur le Main jusqu’aux portes de Würzbourg. Bamberg, qui n’avait guère développé l’acquisition de privilèges douaniers pourtant amorcée au XIIe siècle 1223 , n’était pas en mesure, comme Nuremberg, de brandir beaucoup de libertés commerciales. Mais entre 1406 et 1409, les Bambergeois n’en menèrent pas moins des actions en justice qui dénonçaient systématiquement les douanes nobiliaires et urbaines pesant sur le commerce fluvial. En l’absence de titres écrits détenus par ses adversaires, la ville obtint de substantielles réductions des tarifs douaniers et une fixation de la coutume à des conditions avantageuses pour ses marchands.
C’est cependant au sein de la ligue urbaine souabe que l’on trouve les plus beaux témoignages d’une coopération des villes pour la libre circulation de leurs marchands. L’action à mener contre les douanes seigneuriales relevait d’une stratégie commune. Le choix des armes, intercommunales ou particulières, était lui-même mûrement réfléchi.
Lettre de Nuremberg à Augsbourg
‘ « Chers amis, vos et nos honorables conseillers se sont aussi entretenus de la prise et contrainte illégitime que ceux de Honeck ont faite à vos et nos bourgeois à cause d’une nouvelle douane inhabituelle […] et ils ont convenu là-dessus de donner cette même affaire en règlement devant l’ensemble des villes de notre union et ont décidé que vous et nous devions en parler dans nos conseils, pour décider si vous et nous devions régler cette même affaire contre ceux de Honeck au nom de nos deux communes (stett commun) devant l’ensemble des villes ou si nous voulions laisser nos bourgeois la régler. Nous devions alors écrire à votre prudence le résultat de notre entretien et notre avis en la matière et également prendre connaissance de votre entretien et avis par écrit etc. Il faut donc que votre sagesse sache que nous en avons parlé avec nos bourgeois concernés par cette même affaire et nous nous en sommes aussi entretenus et il nous semble nettement préférable que nous jugions cette même affaire devant l’ensemble des villes, plutôt que de la voir repoussée et renvoyée ici ou là. Il nous semble aussi que si vous et nous devions payer les susdits 20 florins, nous donnerions à ceux de Honeck beaucoup trop d’avantages qui serviraient leur entreprise. C’est pourquoi, si cela vous semble judicieux, nous pensons que vous et nous devons entreprendre et traiter cette même affaire juridiquement devant l’ensemble des villes contre ceux de Honeck au nom de nos deux communes (stett commun) et de vos et nos bourgeois, et en raison de la douane susdite, en présentant l’affaire comme une retenue illégitime. Si cette voie vous semble bonne, dans la mesure où votre prudence et les vôtres êtes plus instruits et mieux situés pour cette affaire que nous ou les nôtres, veuillez vous renseigner à ce sujet à l’extérieur et à l’intérieur du château de Eremberg « dans la montagne » dans la région de l’Esch, et aussi aux endroits et de la façon dont bon vous semblera, et veuillez prendre des informations dont vous, nous et nos bourgeois respectifs pourrions avoir besoin en justice, comme vous saurez bien l’entreprendre et le faire avec votre sagesse. C’est aussi pourquoi nous avons recommandé à l’agent de notre bourgeois Sebald Halbwachsen, Lienhard Schöner, également notre bourgeois, qui est quelque peu familier dans les affaires susdites dans la « Montagne » et qui est aussi connu dans la région de l’Esch - lequel est parti à cheval vers l’Esch - d’aller auprès de votre bonne amitié […], nous lui avons demandé de faire tout son possible. Puisse-t-il être aussi disposé qu’il s’y est engagé envers nous et nous l’a promis… » 1224 ’Cf. Wolfgang von Stromer, Oberdeutsche Hochfinanz 1350-1450, Wiesbaden, 1970, chapitre 2 : « Die Hansische Flandern-Blockade von 1358-1360 und der Erwerb der grossen Flandern-Privilegien von 1362 durch Nürnberger Kaufleute », p. 18 et s., Beilage 3, p. 464 et s. Les bourgeois de Nuremberg se virent accorder ces privilèges dans les villes flamandes de Gand, de Bruges et d’Ypres, de même que dans le comté de Flandre.
Les privilèges accordés le 23 janvier 1362 comportaient soixante articles qui touchaient à la liberté commerciale, aux droits des marchands et à leur sécurité. Selon les termes du privilège, tous les bourgeois de Nuremberg avec leurs biens et suites pouvaient circuler librement dans le pays et pratiquer le commerce de tous les biens, de toute origine, aussi longtemps qu’ils le désiraient. [1] Ils pouvaient vendre leurs biens dans une ville de Flandre tous les jours et à n’importe quelle heure et rapporter les invendus, en payant alors les droits de douanes dus. Pour les importations de céréales et le commerce de produits alimentaires comme les harengs et le vin, de même que les commerce des draps et des tissus de lin, les Nurembergeois devaient certes acquitter des droits et des douanes, mais ils restaient fixés au niveau des anciennes contributions coutumières et ne pouvaient donc subir d’augmentation. Toute « nouveauté » était malvenue. Pour pouvoir bénéficier de ces douanes intéressantes, il suffisait aux Nurembergeois de prêter serment, sans devoir subir davantage de contrôles. Plusieurs articles portaient en outre sur les poids et les mesures et les intermédiaires commerciaux. Les villes flamandes s’engageaient aussi à dédommager les bourgeois nurembergeois en cas d’abus de la part de leurs employés, de leurs bourgeois ou aubergistes. D’autres dispositions réglaient les modalités de transport, de navigation, de chargement et de déchargement. Les demeures où résidaient les bourgeois nurembergeois ou leurs entrepôts ne pouvaient subir de hausses de loyer injustifiées. Ils avaient également plusieurs privilèges judiciaires. Aucun d’eux ne pouvait par exemple être arrêté pour les dettes ou les délits d’un de ses homologues nurembergeois. Leurs biens ne pouvaient être saisis pour couvrir les dettes contractées par leurs employés au jeu ou en justice. Ils avaient droit au port et à l’achat d’armes, comme les bourgeois du cru. Bien plus, en cas de litiges à l’intérieur de leurs sociétés ou entre eux, les Nurembergeois avaient libre droit de se réunir au sein même des villes flamandes et d’établir alors leurs propres règlements et sentences judiciaires. Ils pouvaient choisir librement le lieu de leur sépulture. « Et s’il arrivait qu’un des susdits bourgeois ou son agent soient tués dans les susdites villes ou dans le pays et qu’aucun de ses amis ne soit présent pour porter plainte ou réclamer justice, le bourgmestre de la ville dont il relève doit alors porter plainte et réclamer justice devant la ville de l’ami qui est mort là-bas » (article 41).
Les privilèges douaniers accordés à Nuremberg font plusieurs fois allusion à un privilège général qui aurait donné des libertés commerciales à la ville franconienne dans l’ensemble de l’empire et des villes impériales. Il ne reste cependant pas trace de ce privilège. Nuremberg dut de toute façon contracter des accords particuliers avec les villes impériales où elle désirait rendre effective une liberté douanière.
UB Nürnberg n°72, p. 50-51 ; G. Hirschmann, n°2.
Aucun droit commercial ou douanier acquis antérieurement par les bourgeois nurembergeois n’est attesté par les sources. On sait cependant que les bourgeois de Worms obtinrent en 1112, de l’empereur Henri V des libertés douanières à Francfort, Boppard, Hammerstein, Dortmund, Goslar, Engers et Nuremberg. Cf. Hirschmann Gerhard (éd.), « Nürnbergs Handelsprivilegien, Zollfreiheiten und Zollverträge bis 1439 », dans Stadtarchiv Nürnberg (éd.), Beiträge zur Wirtschaftsgeschichte Nürnbergs, , vol. 1, Nuremberg, 1967, p.1-48 [à l’avenir G. Hirschmann, Beiträge…] n°1 (16/10/1112). Les Nurembergeois en avaient peut-être obtenu la réciproque pour leurs transactions à Worms, puisqu’on a la preuve de leur activité à Worms et à Cologne au milieu du XIIe siècle.
Les deux villes détenaient des exemptions douanières réciproques dès 1219, confirmées dans le grand privilège douanier nurembergeois de 1332. Mais leurs marchands itinérants furent souvent en concurrence sur les mêmes places commerciales. Comme Nuremberg, Ratisbonne accumula les privilèges douaniers et commerciaux. C’était le cas à Cham au moins depuis 1270. A Cologne, Aix-la-Chapelle et Haguenau, les marchands de Ratisbonne devaient un simple droit de reconnaissance douanière et y jouirent ensuite d’une exemption totale. Ratisbonne avait en outre des droits à Prague vers 1360. Au XVe siècle ses libertés douanières sont confirmées à Cologne, Eger et Donauwörth. Cf. Hektor Ammann Die wirtschaftliche Stellung der Reichsstadt Nürnberg im Spätmittelalter, Nuremberg, 1970, (Nürnberger Forschungen 13), p. 35. Un conflit est attesté en 1318 entre Nuremberg et Ratisbonne, mais le motif en est inconnu. Cf. G. Hirschmann, n°24 (30/03/1318) ; imprimé dans Monumenta Boïca 53, n°350.
Les ennemis d’un jour pouvaient au reste s’associer quand leurs droits respectifs étaient menacés dans une de leurs régions d’activité. En 1327, les Nurembergeois sollicitèrent les gens de Ratisbonne et les Augsbourgeois pour qu’ils s’associent à Nuremberg dans une lettre au roi de France. Ensemble, ils réclamaient la protection de leurs bourgeois contre les dommages occasionnés par les Münzmeister de France et de Brabant. Cf. Hirschmann n°37
Urkundenbuch Nürnberg, n°178, p. 111 et s. ; G. Hirschmann, n°3, p.5
Voir carte en annexe. La société d’Ulrich Stromeir obtint en 1358 du duc Rodolphe IV la liberté de commercer en Autriche, Styrie et Carinthie. Cf. Hirschmann n°81. Les sociétés des Mendel, des Rummel, des Füchsel-Coler, des Pirckheimer-Gundelfinger et des Kress obtinrent quant à elles des droits particuliers à la Fondaco dei Tedeschi à Venise. Cf. Philippe Braunstein, « Wirtschaftliche Beziehungen zwischen Nürnberg und Italien im Spätmittelalter », dans Beiträge zur Wirtschaftsgeschichte Nürnbergs, vol. 1, Nuremberg, 1967, p. 377-406
Cf. G. Hirschmann, n°20. Cf. Böhmer, Regesta Imperii, n°552
Cf. Boockmann Hartmut, Die Stadt im späten Mittelalter, Munich, 1986 ; E. Mummenhoff, Das Rathaus zu Nürnberg, 1891 ; sur les gants et leur symbolique, voir H.R.G., article « Handschuhe »
Cf. G. Hirschmann, n°5 (23/04/1264) ; Nürnberger Urkundenbuch n°402a. Voir aussi dans G. Hirschmann n°6 du 06/06/1264 :
L’écoutête, le juge, le conseil et les bourgeois de Mayence confirment l’exemption douanière des Nurembergeois sur la base d’une attestation signée de l’évêque Hildebrand d’Eichstätt, et des déclarations de Merkelin dit Pfinzing. Les bourgeois nurembergeois qui viennent jusqu’à Mayence avec leurs marchandises sont libérés de douanes sur toutes leurs marchandises par privilège impérial et royal et inversement pour les bourgeois de Mayence à Nuremberg, à condition que chaque année, le premier Nurembergeois qui vient le 2 mai à Mayence avec des marchandises donne en signe de reconnaissance au douanier de l’archevêque une livre de poivre et deux gants blancs. Cf. Nürnberger Urkundenbuch n°403
G. Hirschmann n°10 (fin XIIIe) : Nuremberg figure parmi les lieux exemptés du tarif du grand tonneau à Metz et n°14 (02/01/1304) : suite à un conflit entre les douaniers des tailleurs de drap de Metz et les Nurembergeois, on rappelle les exemptions douanières réciproques ; pour le premier, voir aussi NUB n°214
Cf. G. Hirschmann, n° 23 (01/02/1314) : Wernher Hornelin, marchand et bourgeois de Nuremberg, a versé au nom des bourgeois nurembergeois les 4 livres de poivre de taxes recognitives qui n’avaient pas été payées depuis les 5 dernières années. Les Nurembergeois sont alors rétablis dans tous les droits qu’ils avaient auparavant à Wetzlar.
Cf. G. Hirschmann, Beiträge…, n°38 (12/09/1332) ; n°42 et 43 (12/10/1334 et 13/10/1334). Les textes font état de l’exemption douanière des Nurembergeois à Cologne, soumise au versement annuel de deux gants et d’une livre de poivre. Il n’existe pas de mention explicite de la réciprocité.
D’après une source littéraire, il existait une foire de Pâques à Cologne dès 967, désignée un siècle plus tard comme « un marché annuel célèbre dans le monde entier » par la Vita Annonis (MGH, SS XI, p. 478). Selon les dires de cette hagiographie, on venait alors de toutes les villes du Rhin, d’Angleterre et de pays encore plus éloignés. Il y avait également, sans doute depuis le Xe siècle, une foire le 1er août (Petri Kettenfeier), qui s’étendit rapidement pendant tout le mois d’août. Au XIe siècle apparut aussi la foire de Saint Séverin (23 octobre), qui dura parfois 3 semaines au XIIe siècle. Cf. Franz Irsigler, « Jahrmärkte und Messesysteme im westlichen Reichsgebiet bis ca. 1250 », dans Peter Johanek et Heinz Stoob (coord.), Europäische Messen und Märktesysteme in Mittelalter und Neuzeit, Cologne, 1996, p. 10
Dans le rôle des douanes que le chapitre St Siméon de Trèves peut prélever sur les bateaux descendant le Rhin devant Coblence, après une mention des douanes versées par les marchands de Ratisbonne, de Würzbourg et de Francfort, il est précisé que le premier marchand qui vient de Nuremberg en bateau après la fête de l’ascension doit verser ½ livre de poivre. C’est le prix à payer pour que les marchands suivants soient exemptés de douanes le reste de l’année.
Cf. G. Hirschmann, Beiträge…, n°18 (20/11/1311)
Cf. G. Hirschmann, n° 4 (novembre 1235) ; Nürnberger Urkundenbuch n°275
L’exemption réciproque était soumise à un droit de douane recognitif. La démarche du duc est liée au fait que Nabburg reçut en 1296 le droit municipal de la ville d’Amberg. Pour pouvoir intégrer dans ce lot de libertés et privilèges l’article relatif aux douanes à Nuremberg, il fallait au duc de Bavière l’aval des Nurembergeois. Cf. G. Hirschmann, Beiträge…, n° 9
Cf. G. Hirschmann, n°11. Voir aussi Nürnberger Urkundenbuch n°1075
Cf. G. Hirschmann n°12, 13, 15, 16, 17
Cf. G. Hirschmann, n° 26 et 27 : Le conseil et la communauté de la ville de Cham confirment à la ville de Nuremberg que ses bourgeois jouissent par coutume à Cham d’une liberté douanière avec réciprocité. Pour cela, chaque année, le premier bourgeois nurembergeois qui vient après la saint Michel à Cham doit offrir au douanier de la ville une livre de poivre, deux gants blancs et un bâton blanc. La douane recognitive est la même pour le premier bourgeois de Cham venu à Nuremberg après la Saint Michel.
Il ne s’agit ici que d’une réitération d’un droit préexistant. La liberté douanière réciproque avec Cham est déjà attestée dans le grand censier bavarois (Bayerisches Urbar) de 1270.
Cf. G. Hirschmann, n°28 : le roi de Bohême demande à la ville de Prague d’accorder aux bourgeois et marchands nurembergeois les mêmes droits à Prague que ceux dont jouissent les Praguois à Nuremberg.
Cf. G. Hirschmann n°61 : Le roi Charles IV établit que les bourgeois de Nuremberg doivent jouir des mêmes droits, libertés et grâces que ceux dont disposent les bourgeois de Prague dans toutes les villes de Bohême, Moravie, Pologne et dans le comté de Luxembourg. Dans ces villes, ils peuvent en outre, de la même façon que les bourgeois de Prague, vendre à tout hôte leur marchandise et racheter à nouveau d’autres biens et doivent être délivrés des douanes et « autres choses » dans la même mesure que les bourgeois de ces villes doivent l’être à Nuremberg.
Cf. G. Hirschmann n°38.
Cf. G. Hirschmann n°29 et 30 (20/12/1322) : Les bourgeois de Nuremberg ont une liberté douanière fondée sur la réciprocité à Heilbronn. Pour cela, le premier bourgeois nurembergeois qui vient après la foire de la Saint Michel avec de la marchandise à Heilbronn doit au douanier 1 livre de poivre, deux gants blancs et un petit bâton. Il s’agit en 1322 d’une simple confirmation d’un droit antérieur. Le conseil de Nuremberg se référa alors aux dires des anciens de sa ville pour réclamer la confirmation de ce droit par Heilbronn.
Cf. G. Hirschmann n° 38 (1332) pour Wimpfen ; n°39 (26/08/1333) et 40 (25/02/1334) pour Schwäbisch Gmünd : l’empereur Louis ordonne à la ville de Schwäbisch Gmünd de ne plus prélever de droits de douanes sur les bourgeois de la ville de Nuremberg. Inversement Nuremberg ne peut plus prélever de douanes sur les gens de Gmünd.
Le même privilège fut ensuite renouvelé en 1347, en 1355 et en 1366
Les dernières pièces de l’édifice ont été acquises en Suisse à la fin du XIVe siècle. En 1378, les bourgeois de Nuremberg obtinrent ainsi de Charles IV la confirmation de leur exemption de la nouvelle douane bâloise. Là ils devaient jouir des mêmes libertés qu’à Mayence, Cologne, Spire, Worms et Strasbourg. Cf. Hirschmann, n° 119, n° 120
Cf. Hirschmann n°31 et 32. L’exemption douanière à Nuremberg apparaît comme une grâce faite par le roi Louis de Bavière à sa ville de Munich. Le premier bourgeois de Munich qui venait à Nuremberg après la saint Michel devait au douanier une livre de poivre, deux gants blancs et un bâton blanc. Les Nurembergeois devaient procéder de même à Munich.
Cf. Hirschmann n° 48 (11/05/1338) ; n°50 (09/03/1339).
Cf. Hirschmann n° 83 et 84. C’est l’écoutête nurembergeois, Heinrich Gross, et sa famille, qui tenait auparavant à ferme l’office des douanes à Sulzbach. L’empereur le dédommagea donc pour la perte de revenus occasionnée. Les contrevenants à l’ordre impérial étaient passibles d’une amende de 100 mark d’or pur.
Les accords de coopération économique et les associations politiques ne doivent pas être appréhendés comme deux sphères indépendantes, mais bien comme deux domaines entremêlés. Des accords politiques découlaient des ententes de nature économique. Au reste, c’est dans un livre de copie consacré pour l’essentiel à des accords politiques, comme les unions entre Nuremberg et Windsheim, que l’on trouve copie de l’un des derniers privilèges douaniers acquis par la ville de Nuremberg : l’accord douanier avec Pilsen conclu en 1499. Cf. StAN, Amts- und Standbuch n° 47, fol. 85v-86
Cf. G. Hirschmann n°12, 13, 15, 16, 17 (08/03/1303 au 10/03/1305). Le 7 mars 1305, le roi Albrecht libère le conseil et les bourgeois d’Eger à leur demande des douanes nurembergeoises auxquelles ils avaient été contraints contrairement à leurs anciens droits et libertés. Le 10 mars 1305, le bourgmestre, les échevins et la communauté de Nuremberg attestent que les deux villes de Nuremberg et Eger reconnaissent réciproquement leurs libertates immunitatum et exemptionum. Copie de cette liberté dans StAN, Rep. 52b, Amts- und Standbuch n°45 (Kleinrotbuch), fol. 274, 274v, 277v. Voir aussi le n°41 (Alt-Schwarzbuch), fol. 204
Cf. G. Hirschmann, n°119, 120, 133, 134.
Cf. G. Hirschmann n° 134 : Le litige découlait de la volonté de Bâle de taxer à hauteur de 1 florin les ballots de marchandises des Nurembergeois qui descendaient le Rhin. Les villes de la ligue urbaine souabe, appelées comme arbitres par les deux cités en litige, décidèrent que les Nurembergeois devaient payer à l’avenir ½ florins, là où auparavant ils payaient un florin. Grâce à leurs privilèges impériaux, les Nurembergeois avaient donc pu faire valoir au moins une réduction de leurs tarifs douaniers.
C’est par exemple le cas des libertés de douanes et de péages obtenues par les firmes de Wilhelm Rummel en 1401, de Siegmund Stromer zur Rose en 1424 et 1425 et de Hans von Locheim en 1439. Cf. Böhmer, Regesta Imperii X, n° 1895 ; XI, n°5822, 5824, 6264. En 1415, le roi Ferdinand d’Aragon accorda en outre un droit de conduit (Geleitbrief) à Sebold Schurstab, Heinrich Lochner et autres. Voir Wolfgang von Stromer, Oberdeutsche Hochfinanz 1350-1450, Wiesbaden, 1970.
Les coûts liés aux droits de douanes annuels sont rassemblés sous des postes particuliers dans les comptes détaillés nurembergeois, de même que dans les récapitulatifs de comptes. Cette pratique disparaît entre 1460 et 1470. Hektor Ammann estime que c’est une « preuve de l’importance décroissante de cette politique économique créée au plein Moyen Âge ». Il est vrai qu’à cette époque le conseil nurembergeois montre moins d’intérêt pour ses libertés douanières à l’extérieur et que les choses semblent de plus en plus du ressort direct des sociétés marchandes. Mais il faut aussi prendre en compte d’autres facteurs. D’une façon générale, l’administration nurembergeoise semble s’être relâchée (ou s’être moins intéressée aux relations extérieures ?) dans les années 1460-1470. On constate pour la même décennie une baisse sensible de l’enregistrement des lettres au sein des Briefbücher. Cf. Hektor Ammann Die wirtschaftliche Stellung der Reichsstadt Nürnberg im Spätmittelalter, Nuremberg, 1970, (Nürnberger Forschungen 13)
StAN, BB3, fol. 141v, lettre de Nuremberg à Wimpfen : 23/06/1411
StAN, BB18, fol. 414, lettre de Nuremberg à Wimpfen : 27/12/1447
Le conseil de Nuremberg avait donc, dans ce cas, cessé ses paiements recognitifs, dès 1393.
Cf. Paul Sander, Die reichsstädtische Haushaltung Nürnbergs, Leipzig, 1902, p. 514 et s. : « Die Zollrechte » ; ici p. 516. Année 1437 : « 2 florins or que Peter Meyer a payés en notre nom à l’évêque de Lièges pour l’épée et le droit ; il en a ramené quittance. Act. Fer. 4 p. pur. Mar. ; fac. 2 livres 4 schilling ».
Cf. Paul Sander, Die reichsstädtische Haushaltung Nürnbergs, Leipzig, 1902, p. 514 et s. : « Die Zollrechte ». années 1440 : « 23 livres 7 schilling 4 heller pour 6 épées de chevalier, dont on en envoie une chaque année à l’évêque de Lièges à cause du droit de douane. Sur cette somme, on donna 6 florins pour les 6 lames et 15 livres (2 livres ½ pour chaque épée) pour les fourbir et les préparer et 9 schilling 7 heller à Passau aux valets comme pourboire et frais de transport pour rapporter les lames et 3 schilling au valet de l’affûteur d’épée comme pourboire ». « 2 schilling ½ pour un drap, où on enveloppa les épées de chevalier jusqu’à Lièges pour les préserver de la rouille et des dommages ».
D’après Hektor Ammann, ce fut le cas pour Berne jusqu’en 1458. Cf. Hektor Ammann Die wirtschaftliche Stellung der Reichsstadt Nürnberg im Spätmittelalter, Nuremberg, 1970, (Nürnberger Forschungen 13).
Cela traduit le déclin au XVe siècle du système de foires de la Wetterau, au seul profit de Francfort. Des dépenses pour les douanes de Friedberg apparaissent dans les comptes nurembergeois jusqu’en 1392, puis disparaissent. Les frais liés à la fréquentation de Gelnhausen figurent quant à eux jusqu’en 1396, puis n’apparaissent plus que sporadiquement. Par exemple, en 1430.
Munich n’était pas pour Nuremberg la voie la plus simple et la plus directe pour le commerce vers le Sud et le passage des Alpes. Mais la capitale bavaroise constituait une plaque tournante importante pour le commerce du sel venu de Bad Reichenhall (Bavière) ou d’Autriche (mines de sel de la région de Salzbourg).
Johannes Marquard fut secrétaire municipal à Nuremberg. Originaire de Deventer, il resta ensuite un interlocuteur privilégié de Nuremberg pour ses transactions et échanges avec la Flandre et les Pays-Bas. Cf. chapitre consacré aux agents de l’intercommunalité, § sur les secrétaires municipaux et sur les facteurs.
Le rôle de Jacob de Grüter comme facteur de Nuremberg dans ses transactions avec le Brabant et ses principales villes est confirmé par les missives des Briefbücher. Par exemple, StAN, BB18, fol. 138v : lettre latine à Jacob Grütter, bourgeois de Louvain (05/01/1447)
Nous retrouvons là celui que le livre des offices désigne effectivement comme un des principaux facteurs nurembergeois à Francfort. Cf. Chapitre sur les acteurs de l’intercommunalité, § consacré aux facteurs municipaux. Konrad Baumgartner est quant à lui un des conseillers spécialisés dans l’intercommunalité déjà repéré au travers des comptes. Cf. Chapitre sur les agents de l’intercommunalité, § consacré aux conseillers. Voir également, Wilhelm Krag, Die Paumgartner von Nürnberg und Augsburg. Ein Beitrag zur Handelsgeschichte des 15. und 16. Jahrhunderts, Munich, Leipzig, 1919 ; Helgard Ulmschneider, « Konrad Paumgartner », dans Verfasser Lexicon, 2e éd., 7 (1989), colonnes 393-395 [ vers 1380-1464].
Les Baumgartner effectuent les paiements sur la place de Francfort, de Spire, Worms et parfois de Cologne ou
Maastricht et en Brabant à partir des années 1433-1435. A Francfort, officièrent avant eux : Andres Pfinzing (1382, 1383, 1385), Peter Mendel (1387), Peter Imhof (1397), Cunz Kress (1422) et son fils Fritz (1428), Ulrich Hirschvogel (1429). Cf. Hektor Ammann Die wirtschaftliche Stellung der Reichsstadt Nürnberg im Spätmittelalter, Nuremberg, 1970, (Nürnberger Forschungen 13)
Les Hirschvogel appartiennent à une famille patricienne nurembergeoise qui détient plusieurs sociétés commerciales et a des avoirs à Cologne, de même qu’en Espagne et au Portugal. Cf. Christa Schaper , Die Hirschvogel von Nürnberg und ihr Handelshaus, Nuremberg, 1973, 350 p., (Nürnberger Forschungen 18)
Cf. StAN, BB1, fol. 160 : lettre à Wissembourg (01/12/1406)
Cf. StAN, BB3, lettre à Bamberg, fol. 208 (24/02/1412)
Cf. StAN, BB1, lettre à Strasbourg, fol. 21 (18/04/1405)
Outre les cas relevés au XVe siècle dans les Briefbücher, voir les cas de litiges relevés pour le XIVe siècle dans G. Hirschmann, n° 12-13 (avec Eger), n° 14 (avec Metz), n° 15 à 17 (avec Eger), n° 35 (avec Anvers), n° 42 (avec Cologne), n°53 (avec Prague au sujet de l’Ungeld), n°64 (avec Venise), n°65 (avec Prague), n° 82a (avec Strasbourg), n° 109 (avec Auerbach), n° 89 (avec Francfort), n° 115 (avec Lübeck).
Les comptes des années 1431-1440 évoquent, outre le litige avec l’évêque de Lièges (voir plus haut) des difficultés avec la ville d’Anvers. Cf. Paul Sander, Die reichsstädtische Haushaltung Nürnbergs, Leipzig, 1902, p. 531 : 1433 - 172 livres 10 schilling, « Konrad Baumgartner pour aller en Brabant, quand certains de nos marchands ont subi des nuisances de la part des douaniers d’Anvers qui voulaient avoir des douanes de leur part parce qu’Anvers est dans une autre principauté (Herrschaft) que le Brabant. Mais nous n’avions pas coutume ainsi depuis longtemps. Et on trouve écrit précisément dans le Roten Briefbuch fol. 210 comment cela a été traité ».
En 1405, suite à plusieurs litiges afférents aux douanes, le conseil de Nuremberg écrivit au secrétaire de la cour, Johann Kirchheim, pour obtenir de lui un vidimus des libertés douanières et commerciales de la ville. Cf. StAN, BB 1, fol. 75 (31/10/1405).
StAN, BB 5, fol. 264v (21/10/1422). Nuremberg n’avait pas attendu la lettre de l’évêque de Bavière pour s’inquiéter des douanes de l’évêque de Bamberg. Dès le 06/10/1422, avertie de la tenue d’une réunion entre nobles sur le sujet, elle écrivit à la ville de Schweinfurt, qui, comme souvent, avait été le cadre de ces délibérations nobiliaires : « Nous avons noté comment certains comtes, barons, chevaliers et écuyers ont tenu une réunion chez vous dimanche dernier à propos de la nouvelle douane. Serait-il possible que nous écriviez par ce même messager, si vous savez quelque chose à ce propos, dans quels termes ils se sont quittés à ce sujet, pour autant que cela convient à votre sagesse. Nous voulons volontiers rendre la pareille à votre honneur ». Cf. StAN, BB 5, fol. 258v : lettre de Nuremberg à Schweinfurt
Cf. StAN, BB1, fol. 234 : lettre de Nuremberg à Schweinfurt à propos des douanes établies par l’évêque de Würzbourg à Schweinfurt (13/12/1407) ; fol. 235 : lettre de Nuremberg à Windsheim (13/12/1407), sur le même sujet.
Cf. StAN, BB 18, fol. 171 : lettre de Nuremberg à Wissembourg (17/02/1447) : « …Vous nous avez aussi écrit à propos des taxations (ansleg) des routes et des marchés etc, cela nous semble bon ; nous vous demandons et vous prions, dans la mesure où ces mêmes affaires vous touchent encore de plus près que nous, de bien vouloir y songer fortement et s’il vous semble bon d’entreprendre quelque chose en la matière, en quoi nous puissions être secourables et utiles, veuillez nous l’annoncer sans faute. Nous avons aussi demandé à certains de nos conseillers (Ratsfreunde) de suivre ces mêmes affaires et s’ils entreprennent quelque chose, nous l’annoncerons aussi sans faute à votre honneur […] »
Cf. Pfeiffer Gerhard (éd.), Quellen zur Geschichte der fränkisch-bayerischen Landfriedensorganisation im Spätmittelalter, Munich, 1975, (Schriftenreihe zur bayerischen Landesgeschichte 69), n° 472 : convocation des villes de Lauf et Hersbruck devant le tribunal de Landfriede pour de nouvelles douanes infondées (16/12/1405) ; n°474 (1405-1407) : lettre du commandant de Landfriede à Schweinfurt (17/12/1405) : « Vous avez barré les routes de l’empire sur le Main, fait un trou et un obstacle (Were) qui fait et cause de grands dommages nuisibles aux gens avec des bateaux et flottaisons de telle sorte que l’on doit souvent mettre 40 chevaux après un bateau avant de le passer, ce qui n’est cependant pas conforme à l’ancienne coutume […]. Vous prenez aussi plusieurs fois pour une flottaison de troncs d’arbres que guide un valet ½ livre Landeswährung et vous prenez en plus sur chaque flottaison un bois, qui n’a pas lieu d’être. C’est pourquoi nous vous ordonnons et intimons sérieusement au nom de la Landfriede de ne pas percevoir de douane entre maintenant et la prochaine réunion du comité qui doit avoir lieu à Würzbourg, le prochain dimanche de reminiscere en Carême (07/03/1406). Venez y vous-mêmes et apportez avec vous votre diplôme, si vous avez quelque diplôme à propos de la construction et douane. Nous voulons alors l’entendre et si vous menez cette construction et douane par droit selon les dires et teneurs de ce même diplôme et si vous devez en jouir, il doit en rester ainsi. Mais si malgré le jugement, vous en percevez une, on tiendra cela pour un vol et on agira ainsi que la Landfriede le prévoit » ; Schweinfurt s’avéra capable de produire une preuve de son bon droit.
Voir aussi Pfeiffer n° 492 : plainte de Bamberg contre le comte de Henneberg pour des douanes prélevées à Mainberg ; n° 493 : plainte de Bamberg contre l’évêque de Würzbourg pour des douanes à Hassfurt ; n° 534 à 538 ; n°551 ; n°566 ; n°572 ; n°574 ; n°587 ; n°588 ; n°631 ; n°632
Cf. Pfeiffer Gerhard (éd.), Quellen zur Geschichte der fränkisch-bayerischen Landfriedensorganisation im Spätmittelalter, Munich, 1975, (Schriftenreihe zur bayerischen Landesgeschichte 69), n° 474 ; lettre de Friedrich Schenk, commandant de la Landfriede, le 17/12/1405.
Cf. Hirschmann, n°2 (1163) : les marchands de Bamberg reçoivent les mêmes libertés que les Nurembergeois dans tout l’empire. On ignore cependant quels étaient les privilèges détenus par les marchands nurembergeois à cette date. Bamberg disposait en outre d’un droit d’entrepôt (Stapelrecht) pour le fer venu du Haut-Palatinat et acheminé sur le Main (les deux étapes suivantes étaient Miltenberg et Mayence)
Cf. StAN, BB 19, fol. 98v : lettre de Nuremberg à Augsbourg (24/07/1448). Voir aussi fol. 110v : lettre à Ulm, fol. 111v (06/08/1448) : lettre de Nuremberg à Augsbourg, suite à une réponse d’Augsbourg