A travers le terme maison individuelle, ce n’est pas le fait qu’une maison appartienne à, où abrite, un seul individu, un seul foyer ou une seule famille qui est signifié, mais celui qu’elle soit fonctionnellement (et en théorie structurellement) indépendante des constructions voisines ou mitoyennes. Physiquement, cela se traduit par un changement de statut de l’espace, franchir le seuil d’une maison signifie entrer dans un espace privé.
La maison individuelle est l’habitat traditionnel du Viêt Nam, pays rural de tradition confucianiste, elle est le lieu de référence de la communauté familiale. L’habitat urbain ancien de Ha Nôi, mitoyen, étroit et construit en bordure de voie, se distingue de l’habitat villageois du delta du Fleuve Rouge, généralement non mitoyen et si possible tourné autour d’un espace extérieur privé150. Les Vietnamiens, tout juste implantés dans le delta du Mékong à l’arrivée des Français, n’avaient pas eu le temps de développer un habitat caractéristique dans le Sud du pays, au climat plus clément.
La maison individuelle et familiale est toujours aujourd’hui considérée par tous comme l’habitat idéal, en milieu rural comme en milieu urbain.
Pour l’habitat rural du Nord du Viêt Nam, se reporter à la thèse de Pierre Gourou : Les paysans du delta tonkinois - [1965 (1937)].