Les premiers immeubles d’habitations construits à Saigon sont donc des immeubles de rapport, financés par des promoteurs et des sociétés immobilières. Ils affectionnent les grandes avenues du centre : la rue Dông Khoi et les boulevards nés du remblaiement des anciens canaux. Ces immeubles présentent une morphologie d’immeubles urbains. Mitoyens, ils sont construits en continuité le long de la rue sur laquelle ils présentent une façade principale. Ils possèdent généralement une façade arrière sur cour. Le fonctionnement interne s’organise autour d’une ou deux cages d’escaliers qui distribuent des couloirs et pour les plus hauts des ascenseurs apparaissent. Les logements sont des appartements avec des pièces spécialisées par fonctions.
La production de ces immeubles urbains est à situer entre 1925 et 1954, elle est donc également exclusivement coloniale. Je n’ai pu repérer aucun équivalent plus récent. Il est possible que certaines petites opérations situées le long de l’avenue Trân Hung Dao174 aient été réalisées pendant la période 1954-1974. Mais depuis 1975, la construction de ce type de bâtiment a disparu.
L’ancien Boulevard Galliéni, la troisème route de liaison entre Saigon et Cholon, après ’la route stratégique de Saigon à Cholon’, et ’la route haute de Saigon à Cholon’, qui étaient les deux voies existantes à l’arrivée des Français. La rue Trân Hung Dao est la grande avenue le long de laquelle s’est développée l’urbanisation de ’l’entre-deux villes’.