III - 3.1 LA CELLULE : LA REFERENCE AU COMPARTIMENT

Cette période est en Europe celle de la standardisation et de la mise en forme de certains principes du mouvement moderne, alors que l’objectif y est de construire rapidement et en nombre des logements peu coûteux. Au Viêt Nam les mêmes principes de standardisation sont interprétés et produisent des cellules d’habitat, juxtaposées et empilées.

La densité des quartiers chinois et vietnamiens propose pour cet exercice un modèle remarquable : le plan du rez-de-chaussée du compartiment, que l’évolution même de ce dernier reproduit en étage. Il n’est ouvert que sur un petit coté et se juxtapose en mitoyenneté sur les trois autres. Seule contrainte, la cour intérieure qui donne accès aux pièces humides (la cuisine, les toilettes et la salle de bain). Le plan est réinterprété¹⁷⁵ avec un puits de lumière sur la hauteur du bâtiment, puis répété autant de fois que nécessaire. Les exemples les plus heureux juxtaposent les cours de deux ou quatre logement mitoyens afin d’avoir des espaces ouverts plus grands. Dans le cadre du programme de relogement de l’arroyo Thi Nghe - Niêu Lôc, un modèle à été conçu avec une grande faille centrale¹⁷⁶, qui serait une ruelle arrière sur plusieurs niveaux.

Une autre variante est le choix de la coursive d’accès aux logements. La reproduction du compartiment reproduit la circulation du trottoir et ceinture le bâtiment d’une coursive, avec un escalier sur chaque pignon, voire un au centre.

D’autres solutions distribuent les étages par une coursive centrale. Mais soit comme dans le premier cas, on accède au logement par la grande pièce de vie commune, très peu éclairée alors que la cuisine ouvre en façade, soit il faut inverser la distribution de la cellule et entrer dans le logement par les pièces intimes que sont les pièces humides.

Le choix est prégnant pour le cadre urbain dans lequel il s’inscrit, car dans le premier cas, la façade est publique par le biais de la coursive et participe de l’espace de la rue, dans le second, elle est privée et a, avec le temps, une nette tendance à être re-définie par des excroissances privées et personnalisées en fonction des moyens (réduits) de l’habitant.