III - 4 LES ’TOURS’ D’APPARTEMENTS

L’esthétique liée à la standardisation et la répétitivité due à la juxtaposition ou l’addition des cages d’escaliers, associées au type de population résident dans ces premiers collectifs, ont produit à Hô Chi Minh Ville comme à Singapour ou ailleurs une opinion défavorable sur le type d’habitat formalisé par des barres. Partout, l’apparition de tours est synonyme de mieux.

Les appartements sont organisés autour d’un palier central. Le nombre d’appartements par étage est donc en relation avec la taille de ce palier. Dans le seul cas construit à Hô Chi Minh Ville, la cité Hung Vuong180, sa grande taille a conduit à créer un patio central, couvert. L’espace aliéné est donc finalement très important, sans pour autant comme le chapitre VI le montrera, que n’émergent de nouveaux modes d’occupation ou d’utilisation.

Fonctionnellement, la principale différence est l’apparition de l’ascenseur dont, proportionnellement au loyer, le coût prend une importance considérable dans le cas de logements sociaux.

Toutes les pièces ouvrent en façade, les pièces de vies comme celles de services. Cela conduit à un artifice qui se compte également en surface utilisée, dans un environnement où la surface est réellement un luxe. Par contre, gage d’une bonne qualité d’éclairage et d’aération, plus aucune chambre n’ouvre sur une cour intérieure.

Enfin, le rapport à l’espace urbain, celui de la ville dont l’homogénéité des constructions, inférieures à trois niveaux jusqu’au début des années 1990, est prégnant. Il est à mettre en parallèle avec l’image de la tour comme modèle de la modernité. Tant qu’au rapport à la rue, il disparaît totalement avec la hauteur et l’apparition de plus en plus systématique de la climatisation dans des logements que les courants d’airs ne traversent plus, puisque la particularité des tours est de les organiser en angle.

Il s’agit donc d’une évolution de l’habitat collectif vers un modèle exogène réadapté. L’une des questions posées dans cette étude est l’enjeu développé à travers l’implantation de cet habitat par les milieux décisionnels actuels.

Notes
180.

cf; plans p. 416 [Les tours - isotropes- de Hung Vuong].