Depuis la réunification du Viêt Nam, l’habitat collectif est appréhendé exclusivement sous son aspect social et idéologique. L’Etat en est alors l’unique promoteur et depuis la nationalisation181 du surplus des biens individuels, considérés capitalistes, il en est également l’unique gestionnaire. L’ouverture de l’économie vietnamienne aux capitaux étrangers n’a pas changé ce monopole en ce qui concerne l’habitat destiné aux Vietnamiens.
A travers une volonté égalitaire, le communisme (à tendance marxiste léniniste auquel la constitution vietnamienne se réfère) a développé dans le Nord du Viêt Nam un type d’habitat marqué par une reproduction à l’infini d’une cellule, produisant des bâtiments isotropes qui s’organisent en cités ouvrières. Par ses valeurs anti-bourgeoises, le communisme, refusant la ville a refusé les caractéristiques urbaines telles les constructions mitoyennes en alignement, et les modénatures choisies devaient correspondre à la culture de masse promue, sans référence aux mouvements antérieurs issus des classes dominantes. La standardisation issue de l’industrialisation prônée par le gouvernement répondait très bien aux différents choix.
La question sous-jacente est celle des choix effectués. Car sous une apparente conformité au logement collectif social, les derniers plans de masse produits sont toujours très théoriques et décontextualisés, mais proposent un mélange de maisons individuelles et d’immeubles de logements collectifs.
Nous verrons également que dans les faits, les interventions réalisées par les représentants du gouvernement ne sont pas toutes cohérentes avec la ligne politique annoncée.
A son arrivé au pouvoir, le gouvernement s’est approprié ce qui appartenait à l’ancien gouvernement, il a nationalisé les sociétés privées, ce qui était le cas des sociétés immobilières, mais a également favorisé la donation de biens privés à l’Etat dans le cas de propriétaire de plusieurs habitations.
cf. le paragraphe II du chapitre V.