I - 2.2 LE PARTI DANS L’ETAT : LA SUPREMATIE DE LA NATION

La constitution205 le précise bien : ’Le Parti Communiste du Viêt Nam (...) est la force dirigeante de l’Etat’. Le principe est clair : le Parti dirige et l’Etat gère.

Or l’organigramme de modélisation des relations entre institutions206 ne fait apparaître à aucun moment le rôle prédominant du Parti Communiste Vietnamien207. Pourtant, chaque échelon de l’appareil gouvernemental a son équivalent à l’intérieur du parti. Dans le texte de la constitution, excepté dans l’article précité, le Parti n’est jamais mentionné, son rôle varie, primordial mais jamais explicite.

Dans le Viêt Nam qui se bat pour son indépendance et son unité, Hô Chi Minh, président de l’Etat et du Parti, a représenté la totalité du système politique, unifié de ce fait. Après sa mort en 1969, puis à la fin de la guerre, la réunification réalisée, les institutions se réorganisent.

Le Parti d’abord, en 1976 le poste de premier secrétaire et celui de président d’état (non pourvu depuis la disparition d’Hô Chi Minh) fusionnent en un poste de secrétaire général, enlevant au responsable du Parti toute fonction administrative. Puis, la constitution de 1980 supprime le poste de président de l’état et lui substitue le Conseil d’état208 qui, en assurant les fonctions du comité permanent de l’Assemblée nationale, se rapproche du gouvernement. Le Conseil d’état disparaît avec la constitution de 1992 qui rétablit la fonction présidentielle, mais sans son autorité. Désormais, la séparation entre l’Etat et le Parti est établie : ’D’un coté le pouvoir et la pratique administrative, de l’autre le savoir et la doctrine d’état.’209

Notes
205.

article 4.[Les constitutions du Viêtnam - 1995].

206.

cf. organigramme p. 130 [Les échanges d’informations et de directives au sein du Comité populaire de H.C.M.V.]

207.

P.C.V., ou de manière courante : le Parti.

208.

Très semblable au ’Soviet Suprême’ de l’U.R.S.S.

209.

Sur l’importance de cette séparation, voir l’analyse de P. Papin - 1999 - p. 117.