Article 15 de la constitution de 1992 :
‘’l’Etat développe une économie marchande à plusieurs composantes fonctionnant selon le mécanisme de marché placé sous la gestion de l’Etat et suivant l’orientation socialiste. La structure économique multi-composante avec des formes variées d’organisation de la production et du commerce est basée sur les régimes de propriété de tout le peuple, de propriété collective, de propriété privée, dont la propriété de tout le peuple et la propriété collective constituent le fondement.’275 ’Quelle est cette économie de marché souhaitée ? Quel est ce contrôle voulu ? Personne ne peut le dire actuellement, pas même les représentants du gouvernement vietnamien. Ce qui est certain, c’est que les acquis sur la voie de la décollectivisation sont tels - principalement au sujet des terres en milieu rural - qu’un retour en arrière est aujourd’hui impensable ; un changement profond est réellement en cours.
Au Viêt Nam, j’interprète la transition actuelle comme une période pendant laquelle un système s’essaye à intégrer en son sein une partie d’un autre système, défini dans ce cas comme antinomique. La période actuelle se caractérise au Viêt Nam par le souhait d’accueillir les investissements et la dynamique générés par l’économie de marché, sans accepter son système dans sa globalité. Ce refus de reconnaissance se traduit au Viêt Nam par une économie dont l’ouverture est effective mais sans la mise en place des cadres régulateurs. Dans ce domaine les lacunes du système législatif vietnamien, qui n’inclut pas l’acteur économique privé et les règles créées pour le bon fonctionnement de l’économie de marché, sont patentes. C’est par exemple le cas, évoqué par monsieur J., avocat d’une société coréenne dont la lettre de créance établie avec une banque nationale n’est plus honorée depuis le jour où le bailleur (Vietnamien) a arrêté de payer la banque. S’installent alors des pourparlers, des négociations277. Dans le même temps, le gouvernement met en oe uvre des règlements très stricts afin de maîtriser les transits de capitaux sur le territoire vietnamien. Textes que les investisseurs s’efforcent de contourner, par le biais d’acteurs vietnamiens, de sociétés écrans, de sièges à Singapour, etc.
Je vais m’efforcer de montrer les caractéristiques, les apports visibles et les interprétations décelables de cette mutation, en ce qui concerne le développement urbain, à l’intérieur de ce système établi par un gouvernement à économie planifiée.
Les constitutions du Vietnam - 1995.
Viêt Nam - C.F.C.E. - 1995 - p.14.
Tout Occidental installé pour affaires au Viêt Nam dit qu’un contrat signé est considéré par la partie vietnamienne comme une base de négociations.