En 1975, à la suite de la réunification du pays, le gouvernement vietnamien établit un nouveau découpage territorial en rapport avec sa politique. Depuis, plusieurs ajustements ont été réalisés304.
Hô Chi Minh Ville est constitué des 11 anciens districts et arrondissements (soit 57 quartiers) de l’ancienne préfecture de Saigon auxquels ont été rajoutées 89 communes de 4 provinces voisines. Si la superficie de Saigon en 1972 était de 70 km², celle de la ville-province de Hô Chi Minh Ville en 1976305 s’étend sur 2 093 km². Ce nouveau découpage a d’abord pour conséquence d’intégrer à ce nouveau territoire urbain une superficie non négligeable de terrains ruraux306, principalement en direction du Nord, jusqu’à Cu Chi307, et ensuite, d’inclure l’embouchure de la rivière Dông Nai (dans laquelle se jette la rivière de Saigon). Cet élargissement permet au port de la ville, dont le tonnage des bateaux accueillis en fait un port maritime, d’accéder à une certaine autonomie administrative.
L’un des résultats de l’organisation pyramidale de l’administration, de cette facilité à diviser hiérarchiquement, est l’impossibilité à rassembler certaines institutions d’un même niveau hiérarchique au sein d’une seule institution. Seule la création d’un comité le permet, mais ceux-ci ne sont qu’un organe de la machine administrative et non une administration à part entière. Nous avons vu que ces derniers sont créés en fonction d’un contexte et au gré des projets, ils sont une ramification terminale de la pyramide, d’eux ne peuvent pas émaner d’autres éléments. Si un tel besoin se faisait sentir, ce serait aux administrations responsables de ces comités de créer un nouvel organe.
La ville ne peut donc être traitée que dans son ensemble ville-province, à travers un territoire dont moins de la moitié est urbanisé. La ville en tant que fait urbain n’est officiellement jamais appréhendée dans son unité globale. Sa distinction n’existe que dans la structure de l’administration gestionnaire de ses parties.
Après 1976, la ville se divise en 12 arrondissements et 6 districts310. En 1997311, les divisions d’Hô Chi Minh Ville sont changées au profit de 5 nouveaux arrondissements urbains, un district disparaissant. La distinction a donc une valeur au regard de l’administration. Pourtant, ce n’est qu’en avril 1998 - soit plus d’un an après la parution du décret gouvernemental - que les cartes officielles de la ville intègrent ces transformations et que tous les journaux s’en font l’écho.
Le dernier changement important, en mars 1997, a divisé 8 provinces en 2 (provoquant la création de 8 nouvelles provinces) et donné à Da Nang le niveau de ville nationale.
T. Quach Langlet - 1991 - p. 209.
Tout comme pour la ville de Ha Nôi, qui possédait jusqu’en 1991 une si grande quantité de territoires ruraux, que seulement 36% des 3 millions d’habitants recensés en 1989 étaient urbains (soit, quatre arrondissement dont la surface totale n’équivaut pas au plus petit des douze districts). Une telle ampleur ne peut être seulement expliquée par la volonté d’anticiper à long terme la croissance de la ville, l’autosuffisance alimentaire était certainement une raison importante. La réorganisation des provinces effectuée en 1991 a permis de rééquilibrer également les populations urbaines et rurales. Mais de manière plus pragmatique, ce nouveau découpage a aussi permis de réduire la superficie de la ville-province de Ha Nôi de 2 146 km² à 920.5 km², ce qui permet une meilleure maîtrise de son territoire face aux investissements étrangers.
Les réseaux de tunnels de Cu Chi sont un haut lieu symbolique de la résistance contre les Américains, pendant la guerre du Viêt Nam.
Je garderai ce terme de district pour nommer les arrondissements péri-urbains et emploierai le terme d’arrondissement pour les arrondissements urbains.
Au Viêt Nam, la notion de ville est anciennement liée à la présence de l’armée et des mandarins. T. Quach Langlet reprend la traduction directe et nomme cette entité urbaine ’ville intra-muros’.
cf. carte p. 188 [Hô Chi Minh Ville et son agglomération urbaine].
décret gouvernemental N03/CP du 6 janvier 1997.