A travers ces dernières remarques, ce sont les lieux de vie existants qui sont absents du master plan qui répartit l’espace entre :
les centres villes, anciens à améliorer et à agrandir, ou nouveaux ;
les secteurs d’habitations, existants ou nouvellement construits ;
les zones industrielles, existantes ou nouvellement construites ;
les zones d’entrepôts, existantes ou nouvellement construites ;
la zone de manifestations (foires) nationales ;
les campus universitaires et instituts de recherche ;
les terrains militaires ;
les parcs verts, espaces de tourisme et de loisirs.
L’objet du master plan graphique se situe bien dans la délimitation et la répartition de différentes zones. Chacune d’elles correspond dans le discours à une activité : logement, armée / défense, bureau, espaces verts de loisirs, etc. A mieux regarder et interpréter les légendes, ce n’est pas de l’activité promue dont il s’agit, mais de l’usage du terrain. Cette répartition mélange attribution et fonction, car terrain militaire n’est pas synonyme d’activité militaire, mais signifie géré par l’armée. Il en est ainsi de l’aéroport et de la gare, mais aussi de certains quartiers d’habitation. Ainsi, les terrains désignés par un aplat gris sont à l’usage de l’armée, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont dévolus à la défense, mais que l’usage de ces terrains appartient au ministère de la défense ou à ses services. Même les terrains représentés par la couleur orangée que la légende définit comme ’secteur de population existante’ - et qui concernent plus de la moitié de l’agglomération urbaine - ne sont pas tant des lieux dévolus au logement que de grands secteurs à l’usage des habitants. Cet usage comprend le logement, comme les écoles, le marché, les commerces, les lieux de cultes, etc.
Cette distinction entre activité et usage n’est donc pas seulement discursive. Il faut de plus se rappeler qu’au Viêt Nam, le sol, la terre appartient ’au peuple’370. L’usager n’est pas le propriétaire de son terrain, mais seulement le détenteur du droit d’usage de celui-ci. Et selon l’article 18 de la constitution de 1992 :
‘’L’Etat assure la gestion unifiée de la totalité des terres suivant le plan d’aménagement et la loi pour en assurer une utilisation juste et efficace.Le lecteur, l’étranger, pourrait penser que cette propriété collective, étatique, facilite grandement la planification et la gestion du territoire. Mais comme nous l’avons vu, l’Etat n’est pas tout puissant au Viêt Nam, le Parti y est très influent. De plus l’Etat est une entité qui se concrétise à travers son gouvernement et, plus prosaïquement, par le biais de ses institutions.
Article 17 de la constitution de 1992 [les constitutions du Vietnam - 1995] :
’Sont propriété de tout le peuple les terres, les forêts, les montagnes, les lacs, les sources d’eau, les ressources souterraines, les richesses de la zone maritime, du plateau continental, de l’espace aérien ...’