III - 3.4 L’ENVIRONNEMENT ET LA PLANIFICATION THEORIQUE

Juste pour montrer ce que la planification peut produire en terme d’implantation, je citerais l’exemple de la ville nouvelle que le gouvernement vietnamien veut construire à Dung Quat, futur pôle industriel au centre du pays.

Le master plan389 est classique : de grandes avenues se coupant à angle droit, une perspective aboutissant au Comité populaire de la ville, etc. D’aucuns assurent que ce plan est inspiré de celui de Dalat (dans les hauts plateaux) et de celui de Vung Tau (station balnéaire) ; peu importe en fait. Mais si l’on superpose à ce plan de ville future celui du site existant et de ses courbes de niveaux, l’ampleur du décalage est patent. Certes les techniques actuelles permettent ce genre d’implantation, mais tout d’abord elles ont un coût sans mesure avec la construction d’une petite ville ouvrière, ensuite pourquoi vouloir aplanir, normaliser, anéantir ce qui existait ?

Sur ce plan purement formel, aucun réseau n’est dessiné. Lorsque l’on connaît les problèmes des pays tropicaux pour évacuer les eaux de pluies, que l’on parle d’environnement et de techniques, les raisons de ce plan restent obscures. Si ce n’est le refus de prendre en compte l’existant et la volonté de maîtriser une planification toute théorique. Il est difficile de ne pas voir ici les limites de ces modes d’actions. J’avançais le terme de table rase pour cadre d’action, ici la table n’était pas assez rase.

Notes
389.

cf. plans p. 232 [Master plan de Dung Quat et relief du secteur d’implantation].