Ces deux cas sont exemplaires, non parce qu’ils sont communs, mais au contraire parce qu’ils sont exceptionnels et rendent très bien compte des possibilités et travers des joint-ventures. Ils sont tous les deux réalisés par la Phu My Hung Corporation, née de l’association de la compagnie vietnamienne Industrial Promotion Compagny, émanation du Comité populaire de la ville, et de la compagnie taiwanaise Central Trading & Development.
La création de la zone franche de Tân Thuân, qui a obtenu sa licence d’exploitation le 24-09-1991, fait partie du processus volontaire de (re)localisation des activités industrielles en périphérie de l’agglomération urbaine, planification validée par le master plan de 1993 qui définit seize zones industrielles. Toutes n’offrent pas le même niveau de développement des infrastructures et ne présentent donc pas le même attrait. La zone franche (ou E.P.Z., Export Processing Zone) de Tân Thuân doit son succès409 à sa proximité du centre ville et du port, mais surtout aux services proposés (rapidité de l’obtention de la licence410) et aux prestations de qualité411 que le mode de gestion412 mis en place a rendu possibles. Malgré le prix à payer, de nombreux investisseurs se sont montrés intéressés et au 01-11-96 (moins de cinq ans après la pose de la première pierre) 130 compagnies sont engagées.
Dans la suite de ce succès, et après le constat du faible potentiel d’évolution du centre ville, la P.M.H. corporation a engagé le projet du quartier Saigon South. Ce nouveau quartier se développe le long d’une voie express, sur des terrains dont le droit d’usage a été obtenu en échange de la moitié de la réalisation de la voie express. Le projet s’organise413 autour d’un nouveau centre d’affaires, financier et commercial sur une surface de 700 hectares. Ce projet conclu en partenariat avec le Comité populaire de la ville et dont le schéma d’aménagement a été approuvé par le Premier ministre le 08-12-1994 (plus d’un an après la pose de la première pierre (ground breaking day) le 09-07-1993) ne s’intègre pas dans le master plan de la ville approuvé en 1993. Il est vrai qu’il remet a priori en cause l’un de ses principes fondamentaux : la bipolarité du centre-ville, et concurrence Thu Thiêm qui devrait être le nouveau centre d’affaires financier et commercial de la ville. Le gouvernement vietnamien qui donne à l’acteur privé le rôle de financeur lui octroie dans le même temps celui d’instigateur de projet.
En ce qui concerne la rocade sud, il est possible observer la non concordance des master plans et du schéma d’aménagement de Saigon South, validé par le Comité populaire de la ville414 et le Premier ministre. Le master plan de 1998 n’intègre toujours pas ce tracé et la cohérence développée dans ce dernier pousse à penser qu’il en sera de même dans les suivants. La ville compte donc bien réaliser le raccord de la rocade. Voila l’exemple type du non-dit, donc non pris en compte, et dont pourtant chacun sait qu’il se fera. Car à bien y regarder, aucune construction n’est prévue par le schéma d’aménagement de Saigon South sur le terrain de ce raccord, si ce n’est un grand entrepôt.
Export Processing Zone.
Qui lui a valu de figurer parmi les cent zones franches les plus dynamiques du monde.
Grâce au plan général d’aménagement de la zone, validé et en accord avec le master plan de la ville, le Comité de gestion de Tân Thuân peut éviter le recours à certaines administrations, obligatoire dans les autres cas.
La parfaite viabilisation du site, une usine de traitement des eaux et une centrale électrique.
105 USD / m² / an, avec un engagement sur 50 ans. La moitié doit être versée à la mise en service, l’autre dans les cinq premières années d’exploitation.
cf. schémas mis en parallèle avec le master plan de 1998 p. 214.
Dans ce cas, le Comité populaire de la ville est juge est parti. Il a approuvé un schéma d’aménagement d’une J.V. dont il est la partie vietnamienne, et ce dans le cadre du master plan qu’il établit lui même !