V - 3.3 DES CONSTATS : Entre Volonté Politique, Opportunisme et Voeux Pieux

Après un état des lieux en 1998, il est possible de constater que les réalisations achevées ou en cours sont des projets-objets : rien n’a été réalisé concernant l’espace public. En ce sens, le nouveau centre de l’arrondissement est bien avancé, le comité populaire est construit et les secteurs d’habitat précaire voisins détruits et remplacés par deux cités470. Les trois autres secteurs d’habitat précaire existent toujours (le phasage des réalisations les plaçait en premier). Un certain nombre de projets d’investissements étrangers sont entamés, sinon le terrain est généralement entouré de barricades, en attente. Des projets importants de logements, qui n’apparaissent pas sur le plan d’aménagements détaillés, ont été réalisés récemment par des services du Comité populaire de l’arrondissement.

Ne sont donc pas construits que les projets planifiés, de même que tous les projets planifiés ne seront pas nécessairement réalisés. De plus, si on relève que toutes les échelles et tous les types de projets sont mis au même niveau, une question s’impose : qu’est-ce qui est réellement planifié en vue d’exécution ?

A cette question, seule répond la création du centre de quartier qui correspond, tout d’abord, à une nouvelle image de ville en adéquation avec celle promue par le master plan et qui, de plus, se positionne tout à fait dans la logique de minimiser l’importance de l’ancien centre de Cho Lon où se rassemble la communauté chinoise, en adéquation avec la volonté politique du moment.

Si un lien est établi entre : les projets nécessitant des investissements étrangers, leur permis de construire délivré par la ville471, la prise en compte exclusive dans les documents de planification de projets déjà en cours, les services à but lucratif des institutions administratives dont le rôle est d’aider les entreprises étrangères à s’implanter (autrement dit, de leur trouver un lieu d’établissement) et la réalisation terminée de gros projets non planifiés, apparaît ce que je suis tentée d’appeler un urbanisme d’opportunité pour ce qui ne possède pas d’enjeux importants. Dans tous les cas, ces documents ne s’adressent pas au petit acteur privé.

Notes
470.

Xom Cai et Hung Vuong qui serons étudiés plus précisément dans la troisième partie.

471.

Les permis de construire des ’gros projets’ (issus de joint-ventures ou projets supérieurs à une somme donnée) sont du ressort de la ville, voire de celui des ministères. Malgré une concertation qui veut être la règle, il est aisé à la ville d’imposer ses projets, avec ou sans cohérence avec le plan du quartier.