Jusqu’à l’apparition de la climatisation, l’architecture urbaine au Viêt Nam utilisait la façade comme élément ouvert/fermé. Il fallait laissait passer le moindre souffle d’air mais se protéger des regards ou simplement du soleil. Les rez-de-chaussée, commerces ou ateliers étaient entièrement ouverts sur la rue, les fenêtres fermées de grilles ou de volets persiennés, ouverts sur le balcon et une cour, puis plus tard une cage d’escalier autour d’un puits d’aération, permettaient à l’air de circuler. Les parois étaient poreuses.
Tout un chacun avait prédit la faillite au premier magasin qui s’est séparé de l’espace de la rue, du trottoir, par une vitrine afin d’installer la climatisation. Il s’agissait de vêtements de luxe destinés aux étrangers. Le magasin a toujours pignon sur rue et depuis, l’hypercentre voit à chaque chantier de grandes vitres remplacer les rideaux de fer ouverts dans la journée. Cette transformation est classique, mais jamais elle n’est évoquée, alors même que l’évolution de Bangkok, Hong Kong ou Singapour montrent que cette exception d’aujourd’hui a de grande chance d’être la règle de demain. Et que les solutions formelles adoptées514 dans ces villes, réglementées ou non, mériteraient d’être discutées.
cf. photo p. 308 [Esthétique de climatiseurs].